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Critiques de Steve Dillon (94)
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Preacher, Livre I

A regarder la couverture de ce tome 1 d'intégrale, on pourrait choisir d'ignorer ce qu'on voit vraiment, se dire qu'il s'agit juste du visage d'un pasteur souriant devant le clocher d'une église, remarquer l'habileté de la croix du clocher juste devant les lèvres qui évoque la croix d'un chapelet que le pasteur embrasserait. Si on choisit de ne rien ignorer, et surtout pas le regard brillant de folie du pasteur, on se dit que tout ça a de bonnes chances de partir sérieusement en sucettes.

Il ne suffit que de quelques pages pour confirmer la seconde hypothèse. Preacher est provoquant, grossier, ultra violent, gore. Âmes sensibles s'abstenir... ou pas forcément puisqu'à chaque numéro (le recueil réunit les 12 premiers) une à deux pages sont consacrés au courrier des lecteurs et on sent que l'auteur rêverait de recevoir des courriers insultants de lecteur choqués, indignés, outrés. Le but est clairement affiché d'aller affronter les limites de la pudibonderie américaine en matière surtout de violence, de grossièreté, de sexe (beaucoup plus souvent suggéré que montré) et finalement moins directement de religion.



Tout cela se fait avec beaucoup d'humour, de style, de panache. L'histoire est juste démente et en même temps totalement bien construite et "logique" dans sa folie. Une fois qu'on a accepté les règles posées - par exemple que l'on va rencontrer des anges, séraphins ou adéphins (je les connaissais pas ceux-là, normal l'auteur les a inventés) et que les démons et les anges peuvent faire des bébés... - le récit semble totalement cohérent... avec lui-même. La construction habituelle en plusieurs actes narratifs est drôlement bien menée, avec 3 personnages principaux très étoffés - le pasteur habité par une puissance divine, la petite copine qui veut comprendre pourquoi elle s'est fait jeter... et un troisième homme rencontré par hasard et dont on comprend assez rapidement à quel genre d'être il appartient (si je vous dis qu'il a du mal avec la lumière du jour, mmh ?). L'auteur joue avec les codes et les références, allant du western à Pulp fiction.



Petit aparté d'ailleurs, je trouve que ce livre est ce qui se rapproche le plus d'un Tarantino version comics. J'avais vu dans la promotion de la série du Bourbon Kid qu'il cherchait à être du Tarantino en livre. Ici le cocktail humour et violence gratuite me semble parfaitement correspondre au cahier des charges sans s'en vanter plus que ça.



Je pourrais continuer les louanges en disant combien tous les personnages, y compris les secondaires de chaque arc, sont particulièrement fouillés et pourraient pour beaucoup avoir leur propre série (on pense évidemment au fils du policier texan défiguré par une tentative de suicide raté à la Kurt Cobain, au policier new-yorkais malchanceux du niveau d'un Gaston Lagaffe ou d'un François Perrin dans La Chèvre...). Je pourrais louer le dessin extraordinaire de Steve Dillon qui se concentre en grande partie sur les visages, très souvent en gros plans, tout en maîtrisant également parfaitement les scènes où l'action explose et dynamite la page... mais à force ma critique va déborder des standards souhaités !



Je n'ai réservé ma cinquième étoile que parce que je sens que la série ne risque pas de faiblir et que je me dis qu'un de tomes de l'intégrale sera peut-être encore meilleur que ce démarrage sur les chapeaux de roue. La fin de cette intégrale me fait cependant être également vigilant: le plaisir pris au déchainement de violence du 12ème opus (qui donne enfin ce qu'il mérite à certains personnages) me fait penser qu'il faudra malgré tout espacer les lectures, pour ne pas trop solliciter cet instinct bestial qui sommeille en chacun de nous.
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Preacher, Livre I

"Preacher", ce sont 66 épisodes écrits entre 1995 et 2000 (dont les 12 premiers sont regroupés dans cette première intégrale...sur les six prévues). Un succès commercial immédiat, autant récrié qu'acclamé. Salué et réprouvé pour la même raison : son audace dissidente exprimée dans ce comics brutal, blasphématoire, violent, dépassant avec entrain les bornes du politiquement-correct.



Mais peut-être bien que Garth Ennis et Steve Dillon auraient trouvé d'autres voies narratives... si Dieu n'avait pas fichu le camp !



Et ça ! c'est la faute à l'Amour ! ...enfin plutôt à un accouplement "infernalement" charnel d'un ange avec une demone. De cette union anti-séraphique est né un prodige d'une autre espèce qui répond au nom de Genesis et qui est probablement aussi puissant que Dieu... ce dernier se sentant alors supplanté, s'est barré !

Mais Genesis, strictement surveillé par les sbires angéliques de Dieu, voit (aussi) l'occasion de se catapulter dans la liberté et atterrit avec fracas dans le corps du pasteur Jesse Custer, devant ses ouailles tout sauf dévouées.

Comme Jesse est un homme sceptique qui aime partager ses doutes cléricaux avec son pote Jack Daniels...question "esprit" il est maintenant servi !



Ça... c'est le début d'une longue histoire qui va jeter Jesse sur la route, en compagnie de sa jolie ex-fiancée Tulip et d'un vampire irlandais, Cassidy, qui adore téter indifféremment gorges et bouteilles.

Quand Jesse comprend que Dieu s'est défilé pour fuir ses responsabilités... il confesse la ferme intention d'aller lui botter les fesses afin que "L'Eternel" réintègre ses célestes pénates. Encore faut-il le trouver, ce Seigneur Divin...quelque part dans cet Amérique peuplé de flics pochetés, de ploucs, de pèquenots et d'exterminateurs...



Et pour ceux/celles qui se demandent pourquoi et comment un homme de la trempe de Jesse s'est retrouvé devant un autel en Texas... sachez que la présentation de la famille aimante et aimantée de Jesse ne vous sera pas épargnée, dans un face-à-face chaud...très chaud !



Pour moi, qui tient "L'Etre Suprême" dans une certaine estime... plus proche d'aucune, l'insolence subversive d'Ennis et Dillon est jouissive ! La violence, très présente, se manifeste surtout dans les dessins (aaah ! la façon et la quasi-perfection avec lesquelles Dillon sait représenter l'éclatement de la chair par balle... !), et ces dessins, pourtant pas toujours précis quand ils ne concernent pas les personnages, racontent parfois mieux que le texte... à cause, sûrement, des expressions et mimiques incroyablement vivantes des visages...



Bon, je ne veux pas éterniser mon prêche...laissez-vous convertir par le Preacher !
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Preacher, Livre III

Tome composite que ce troisième tome de l'intégrale. Les éditeurs (ou l'auteur mais plus vraisemblablement les éditeurs, qui doivent décider de ce genre de truc) ont décidé de réunir dans ce tome les histoires inédites du Saint des Tueurs (3 chapitres) et Cassidy: Du sang et du whisky avant de reprendre le cours de la série. Sage décision car, notamment pour Cassidy, on ne comprendrait pas le présent de la série sans l'éclairage sur le passé de notre vampire préféré. C'est moins le cas pour l'histoire du Saint des Tueurs, même si cela nous offre un joli western horrifique.



Décision nécessaire donc, voire presque indispensable... mais qui a quand même eu pour effet de me sortir un peu de l'histoire principale. C'est assez étrange finalement cette complexité du background et cette simplicité du propos parfois dans la série, tout dans la vulgarité et la violence gratuite. Garth Ennis explique dans une des réponses au courrier des lecteurs (riche idée soit dit en passant que cette rubrique courrier et vraiment intelligent de l'avoir gardé dans les intégrale) que cette variété de ton (sérieux dans certains flash backs et déjanté la plupart du temps) est due au fait que lui et son dessinateur ont laissé libre cours à leurs envies, et que leurs envies sont multiples. L’œuvre n'en est que plus riche mais du coup finalement plus compliqué à apprécier totalement, sans doute parce que les envies du lecteur ne s'adaptent pas toujours à celle de l'auteur. C'est en tout cas très plaisant de voir un auteur qui se respecte et ne cherche pas forcément à nourrir les fans. Le plaisir a été moins grand que dans le tome 2 puisque j'ai mis du temps à finir le tome, lu finalement par petits bouts, avec des pauses à chaque changement de temporalité, je m'en rends compte maintenant. Les sorties des traductions françaises, différentes des sorties originales en VO n'aident peut-être pas à la cohérence d'ensemble (par exemple les chapitres du Saint des Tueurs n'étaient pas réunis avec les autres histoires en VO... mais avec d'autres histoires anciennes dans un volume intermédiaire). L'art de réaliser des intégrales cohérentes n'est pas un art mineur !



Cela ne m'empêchera pas bien sûr de continuer ma lecture, la prochaine intégrale me permettra de rattraper le retard des histoires parallèles. Au moins le fait de m'être questionné sur ma lecture hésitante m'aura permis d'être préparé au programme de la prochaine lecture !
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Preacher - Nouvelle édition, tome 2 : Jusqu'à l..

John Tool est ce qu'il est convenu d'appeler un détective de seconde zone, dans ses bons jours. Poisseman, tel devrait être son blase et non pas celui d'un monstrueux groupe de métal prog' que je vous incite fortement à découvrir, mais ceci est une autre histoire.

Sa seule et unique chance, taffer aux côtés de Paulie Bridges, mec beau, débrouillard, légèrement homophobe mais à la sublime crinière journalièrement traitée au shampoing dermo capillaire revitalisant de chez HairPès, le top du top quoi.

Les deux s'équilibrent et font la paire.

Ça tombe bien, gros dossier en vue avec l'équarisseur. Un mec qui serait régulièrement élu employé du mois dans tous les abattoirs de la région s'il ne préférait pas travailler un matériau pourtant déclaré impropre à la torture : l'humain.

Chaud devant, ça va saigner !



Preacher deuxième du nom et toujours aussi jouissif.

Nos trois nouveaux amis découverts précédemment se retrouvent à New-York et bientôt dans la merde jusqu'au cou.

Inutile de préciser que cette série conviendra difficilement à un tout jeune public influençable alors comme cadeau surprise, les fêtes approchant, on oublie fissa.

Non, ici, ça jure, ça démembre, ça s......e* profond et encore, je vous parle là des jours de relâche.

La transition Fripounet / Preacher pourrait s'avérer fatale pour les plus délicats, vous voilà prévenus.



New-York, New-York ! Deux-contournable !



*Par s......e, il fallait bien sûr comprendre sanglote, était-il besoin de le préciser...
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Punisher Max, tome 1 : Le caïd

Le Punisher , tout le monde connait ! Non ? Ça commence mal . Pour la faire courte , il est un personnage de comics facilement identifiable grâce à la tête de mort blanche floquée sur sa panoplie de justicier irréductible . Aucun super pouvoir à déclarer . Le bonhomme ne compte que sur sa force brute et l'entraînement spécial qu'il a reçu de l'armée . Son credo , la mort systématique de tous ses opposants dans la violence la plus absolue . Ni pardon , ni pitié d'aucune sorte à attendre de ce joyeux luron cynique et brutal qui a fait de la pègre sa cible privilégiée . Tout super-héros possède son pendant antinomique . Spider-Man et Le Bouffon Vert , les 4 Fantastiques et le Dr Fatalis , Iron Man et le Mandarin , Céline Dion et Classe Girl , bref , deux faces d'une même médaille se tirant la bourre sans jamais prendre le dessus , continuité de franchise oblige...

Le Punisher , lui , devra déployer des trésors d'ingéniosité et de bestialité pour espérer supprimer Le Caïd .

Voici son histoire .



Le Caïd , sa vie , son œuvre en quelques cent planches , pari relevé et atteint dans sa globalité .

Le style comics ne surprendra personne . Un graphisme épuré , des couleurs qui vous pètent à la tronche – plus pratique pour apprécier à leur juste valeur les seaux d'hémoglobine généreusement offerts- , un scénario que l'on sent aussi travaillé que ses personnages , le récit se lit tout seul et fait montre d'un intérêt croissant quant à la genèse de ce super méchant tout plein qui se sera brillamment construit à coups de manipulation bien sentis .

Le canevas est retors à souhait et justifie pleinement que l'on se penche sur Le Caïd en évitant toutefois de lui taper dans l'oeil . Car même si le personnage semble équilibré et épanoui au sein de sa famille , il n'hésitera pas une seule seconde au sacrifice ultime pour arriver à ses fins !

Vous voilà prévenus...
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Preacher - Nouvelle édition, tome 1 : Mort ou..

Alors là, moi je dis super pioche !



Mauvaise nouvelle, Génésis s'est fait la belle du paradis. Même Dieu le craint. Je sais, ça fout les foies.

Bonne nouvelle, cette entité céleste, fruit d'un ange et d'une démone, s'est réincarnée dans le corps du révérend Jesse Custer qui n'a de révérend que le titre.

Inconcevable pour les quelques lascars perchés sur un nuage qui missionnent illico presto le Saint des tueurs d'éradiquer cette anomalie en devenir.

Nous retrouvons Jesse attablé avec ses deux compères et narrant l'invraisemblance de ses derniers jours.



Parfaitement impossible de résumer un tel scénario au vu de la complexité du bestiau et des protagonistes qui le chevauchent.

Un mélange de genres totalement improbable, jugez plutôt.

Mi-western, mi-vampirique, mi-biblique, et là je m'adresse aux quiches en fraction, ce récit tape dans toutes les gamelles et le plus fort, c'est qu'il le fait avec un ravissement contagieux.

N'y cherchez aucun message subliminal si ce n'est celui d'une énorme farce tutoyant la perfection.

Preacher fait dans l'inconcevable et l'incongru, non civitas ce bouquin n'est définitivement pas pour toi, en entretenant savamment une belle part de mystère qui ne lasse pas de titiller le lecteur totalement hypnotisé par la puissance d'un tel scénario.

Cela faisait très longtemps qu'une BD ne m'avait pas enthousiasmé à ce point !



Mes frères et mes sœurs, succombez à la tentation, Preacher est son nom.
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Preacher, Livre I

Et ça y est, la réédition de Preacher, la série phare de Garth Ennis et Steve Dillon, est lancée chez Urban Comics ! Le Livre I fut un hit dès son lancement aux États-Unis en 1995, nul doute qu’une réédition sous une forme définitive avec plein de bonus à l’appui ravira le plus grand nombre.



Dans un décor digne d’un western des années 1990, le sacré Garth Ennis nous dévoile un récit qui se construit dès le départ autour d’un trio improbable : d’abord, Tulip O’Hare, relatif canard boiteux qui devra nous en apprendre davantage pour convaincre, puis Jesse Custer, un pasteur texan qui reçoit en son sein une mystérieuse entité et détruit du même coup l’ensemble de ses coreligionnaires (!), et enfin, Cassidy, vampire irlandais qui rôde alors au Texas. Tous trois ont donc quelque chose à se reprocher et un bon paquet d’individus vont se mettre à leur filer le train assidument. Nous trouvons là surtout un duo diablement osé : la relation entre Jesse et Cassidy est à la fois franche, ambigüe et décomplexée ; les bons mots fusent, comme les plus grossiers, leurs expériences nourrissent leurs dialogues et ça n’y va pas de mainmorte !

À ce petit monde, Garth Ennis ajoute un beau petit lot de personnages secondaires bien « profonds » : d’abord Hugo Root, un shérif avec une vie personnelle aussi pathétique que sa vision de la société, mais fort d’une présence charismatique indéniable ; puis le duo d’inspecteurs opposés, John Gland et Paulie Bridges (le raté et le parfait, attention aux clichés à faire sauter !) ; et même Simon Coltrane, le journaliste de base, reporter solitaire qui se révèle plein de ressources pour toute sorte d’histoires sordides ; enfin, attendez-vous également à quelques gars de la campagne profonde du Texas, il y a du dégénéré à la pelle. La plupart d’entre eux ont le racisme au bout des lèvres, l’insulte facile et la grossièreté en règle de grammaire.

Pour ce premier livre raisonnablement introductif, nous avons la chance de découvrir deux arcs distincts. Le premier est composé de sept chapitres et nous emmène du Texas à New York pour découvrir les personnages principaux, leurs atouts et leurs faiblesses, et déjà l’envers du décor avec les forces mystiques mises en jeu dans l’affaire. Un deuxième arc de cinq épisodes complète notre entrée dans l’univers tourmenté du Preacher avec un retour à Annville, au Texas, pour comprendre le passé du pasteur Jesse Custer et s’affranchir une bonne fois pour toutes de son entourage encombrant. Dans ce contexte, le dessin de Steve Dillon est particulièrement expressif, mettant souvent de côtés les paysages et décors pour se focaliser sur les personnages avant tout, ce qui se révèle très utile dans les scènes de combat singulier, d’émoi intérieur et de blocage sentimenalo-intriguant.

Dans toutes ces intrigues déjà foisonnantes alors que nous n’avons là que les douze premiers épisodes, Garth Ennis ne prend jamais de pincettes : que ce soit pour démonter la religion (qui compte beaucoup mais n’est pas forcément l’intrigue prépondérante pour le moment), pour exprimer son ras-le-bol de certains comportements ou bien pour rayer de l’histoire un personnage pourtant clé, c’est toujours avec force, de manière abrupte et cassante. Nous avons clairement là un récit volontairement amoral, mais qui présageait finalement de la mentalité de ce début de XXIe siècle, tout simplement. L’heure n’est plus à la morale, et la violence et ses affres habituelles n’ont jamais eu autant pignon sur rue, alors désormais tout ne vous choquera pas dans Preacher. Lire Preacher, c’est ainsi plonger la tête sous l’eau, respirer à grand peine, suffoquer en se retrouvant à l’air libre et finalement se prendre un violent coup de tatane dans la gueule et reprendre inlassablement ce cycle « vertueux ».

Avec ses douze chapitres, alors que la série en compte en totalité 66 (évidemment), ce premier volume qui lance la réédition est le plus épais, je pense. En guise d’exclusivité, car ils sont inédits, nous bénéficions à chaque fin de chapitre (et oui, Urban Comics réussit quasiment toujours son chapitrage original, lui) du courrier des lecteurs que Garth Ennis se faisait un charmant plaisir à organiser chaque mois. Enfin, et heureusement, en bonus final, nous trouvons entre autres ce qui a beaucoup contribué aux bonnes ventes des numéros originaux de la série : les couvertures de Glenn Fabry, peintures accrochant définitivement l’œil, avec ses crayonnés préparatoires et des commentaires du dessinateur lui-même et de Garth Ennis.



Preacher, Livre I est donc une totale réussite sur le plan éditorial (un peu à l’image de Northlanders pour l’entente directe avec l’auteur pour faire un ouvrage avec un fort aspect définitif), merci Urban Comics pour cet écrin ; cette œuvre de Garth Ennis et de Steve Dillon, dont les retombées se ressentent encore aujourd'hui dans le monde des comics, le mérite largement !



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Preacher, Livre I

Ouah ! ça c'est du comics qui tue sa mémé ! (Humour glauque, faut le lire pour comprendre...)



352 pages de bande dessinée pur jus d'irrévérence mâtiné de gore-attitude, assaisonné d'humour très (mais alors très très) noir, saupoudré d'une pincée d'amour fou, pimenté de fantastique et rempli de personnages complètement déments, c'est juste le top du top du comics tel qu'on en veut encore !



Le scénario est juste dingue, les dessins à peu près autant, les personnages au top, et j'avoue que Cassidy m'a gravement manqué sur la fin de ce Livre 1, même si cette fin reste au top du top de la monstruosité.



Ceci dit, et alors que certains penseront à la lecture de ce plaidoyer "anti-dieu" être dans le "trop vraiment trop gros pour être vrai", je trouve que la lâcheté et le sadisme de certains qui se planquent derrière "dieu" et une religion quelconque pour faire (et faire faire) les pires saloperies à leurs enfants est fort bien mise en exergue et hyper-réaliste, en fait.



Bref, j'ai adoré, j'ai bien fait d'offrir le Livre 2 à ma fille pour son récent anniversaire (puisque c'est elle qui l'a vue avant moi et l'a commencé, cette série...) ! ;-)
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Preacher, Livre I

Pourtant j’aime le pulp et l’exagération en général, mais là, le langage grossier à longueur de pages, l’ésotérisme religieux tourné vers le spectaculaire, la violence à outrance… J’ai fini par ne plus supporter, abandonné à la moitié. Pour moi, la littérature pulp doit savoir jouer sur la nuance, le décalage, l’ironie, bon, peut être l’ironie à la rigueur, mais ici, pas le moindre décalage ni la moindre nuance, surtout dans les dialogues.

Le dessin est plutôt pas mal, la colorisation par contre, vous savez ce que je pense des dégradés numériques, et bien moi aussi je peux être grossier…

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Preacher, Livre I

C'est un peu par hasard que j'ai commencé ce comics. Le titre est intrigant mais l'image de la couverture presqu'un peu flippante ! Un prêcheur avec un sourire qui fait peur même si la croix pourrait poser question.

Ce premier tome correspondant à une intégrale de douze épisodes parus originellement. Je me suis lancée dans l'histoire sans résumé au préalable. Surprise assurée ! On fait d'abord connaissance avec un trio dont ce fameux prêcheur, Jesse Custer. Il s'est passé une catastrophe dont seul Jesse est ressorti vivant. C'est le début d'une grande course-poursuite.

Détonnant ce comics, c'est violent, explosion de corps, sang par giclées à chaque attaque, les paroles de certaines personnes parfois tout autant.

Et Jesse accumule les poisses ! En plus d'être "possédé" par le rejeton d'un ange et d'une démone, il a une famille de merde qu'il a eu le bon goût de fuir dès qu'il a pu.

J'aime bien les dessins, même si les têtes sont un peu incommodantes. Les méchants ont souvent de bonnes têtes de méchants, bien dégueulasses. Mais l'effet est bien là, on éprouve du dégoût, on ressent le désespoir ou la colère. Si vous aimez vous faire déranger, le langage un peu cru, un peu de violence, des visages dérangeants et pas mal d'actions, je vous conseille Preacheur.
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Preacher, Livre IV

Encore un tome qui ne fait pas dans la dentelle !

Le petit moins, ce sont les changements de dessinateurs. C'est pas que, mais j'étais bien habituée aux dessins de Dillon, et ils m'ont manqué quand ils n'y étaient pas. (En plus, j'ai pas aimé du tout ceux de Carlos Ezquerra, bon, c'est comme ça, au moins on reconnait les personnages, déjà ça. C'est juste dommage de finir sur une note négative à ce niveau-là...).



A part ça, le scénario se tient toujours, Herr Starr est complètement fou, mais Dieu merci (Mouahahahaaaaa!) il n'a pas de chance !

On approfondit un peu l'histoire de "Tête-de-fion" et c'est pas vraiment gai, mais on lit pas Preacher pour avoir des histoires gaies.

Tout le dernier livret (celui dont je n'ai pas aimé les dessins) est consacré à Jody et T.C. (les sbires de la mémé diabolique, mdr !), et c'est une digression totalement digressante, mais où Jody est impressionnant (cette brute !) et T.C. égal à lui même...

Un petit rappel sur ces personnages qui servira sans doute dans les tomes suivants...



En bref, si vous aimez tous les "antis-...-corrects" (politiquement, socialement, moralement etc), foncez sur Preacher, c'est pour vous !
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Preacher, Livre III

Un livre III qui déchire sa mémé, encore une fois, même si elle n'est qu'évoquée... (Ceux qui liront cette série comprendront ! héhé...)



L'histoire du saint des tueurs est juste géniale, quant à la suite de la course-poursuite de Dieu par Jesse, elle est bourrée de rebondissements "grâce à" Cassidy, qui s'avère être un fieffé saligaud, quand même...

En fait tout reste bien dans le ton anti politiquement correct, un vrai régal pernicieux !



Le livre4 vient de sortir, il va sans doute assez vite arriver dans ma pal, celui-là... Muarf !
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Preacher, Livre I

Bon, il est temps que j’écrive ma chronique au lieu de me taper la main sur la cuisse tellement j’ai apprécié ce comics.



De l’audace, il ne fallait que ça pour arriver à mettre en scène une histoire déjantée, sombre, noire, folle, aux dialogues extras.



N’en jetez plus, même les dessins, je les ai appréciés !



Par contre, si vous êtes allergiques au fantastique, prenez une boîte d’antihistaminique car vous pourriez avoir une crise de boutons…



Imaginez un paradis où un ange aurait copulé avec un démon et qu’un enfant serait né de cette union sauvage et sensuelle. Désolée de vous l’apprendre de cette manière, mais apparemment, les anges ont un sexe (une bite) et ils peuvent l’utiliser.



Je ne vous en dirai pas plus, z’avez qu’à lire le comics, tiens ! Partez sur la route en compagnie de Jesse, le pasteur habité par l’entité Genesis (pas le groupe), suivi de Tulip, son ex-copine et de Cassidy, le vampire. Faites juste gaffe au Saint des tueurs.



Oui, c’est irrévérencieux au possible, c’est violent, sombre, les têtes explosent, les gros mots fusent, le racisme crasse colle aux basques de certains personnages, mais bon sang, qu’est-ce que c’est jouissif ! Sauf si vous êtes une grenouille de bénitier… Là, vous risquez de défaillir grave votre mère.



Certains personnages sont un peu dans la caricature, mais la majorité sont étoffés, travaillés. Les personnages secondaires sont pour la plupart des trous du cul bas de plafond.



Une fois de plus, je me dois de remercier Jean-Marc-Les-Bons-Tuyaux (Actu du Noir) pour m’avoir donné envie de lire cette saga. J’ai mis un peu de temps mais maintenant que je suis lancée, j’espère avoir le temps de la lire en entier.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Preacher, Livre IV

Une excellente suite !!



On y apprend le passé de tête de gland, alias Herr Starr, et de son ascension dans l'armée ainsi que dans cette ordre religieux du Graal. Par la suite, dans le présent il va prendre possession d'une base militaire pour faire face au Saint des Tueurs et essayer de le tuer, tout en essayant de capturer Jesse Custer, le prêtre. Ce règlement de comptes a été l'un des meilleurs moments de ce livre, et l'illustration de couverture par Glenn Fabry résume magnifiquement cet épisode, ainsi que les autres à la fin du livre : Elles sont Sssssplllllendides !



En voulant s'enfuir en avion, la décision de Jesse aura été fatale à Tulip, et Cassidy n'aura pas loupé l'occasion de se jeter sur elle... Lui qui disait que c'était de l'idéalisme de changer ce qui ne peut être changé et que ça gâche la vie. Il nous montre qu'il ya toujours des salauds qui gâchent la vie des autres.

On en sera peu, mais suffisamment pour savoir que pour arriver à ses fins, il le fait de façon sale. À voir dans le prochain tome comment Jesse réagira face à cela.



Tête-de-fion... Toi qui comme des milliers d'enfants à subit un géniteur violent, tortionnaire, une mère qui ne disait rien, et tous deux n'acceptaient pas leurs responsabilités, des camarades de classe harceleurs et des profs qui enfonçaient le clou... Comment être heureux dans tout cela, alors que tu es un gentil gars qui ne mérite pas tout cela ?! Tu aurais pu choisir la voie d'un carnage dans ton école en guise de vengeance si tu avais été méchant, mais tu as préféré la voie de l'échappatoire, hélas tu t'es raté.



Et pour finir l'autre meilleure moment au pays de Jesse Custer, avec T.C. le zoophile et Jody l'armoire à glace froid et calculateur, qui même un combat truqué ne lui fait pas peur. Quand ils passent à côté d'un crash à côté de chez eux dans les marais, j'ai cru que c'était un tournage de film X tellement que c'était gros et mentalité machiste. Et lorsque des mercenaires veulent tuer cette bimbo femme et cet agent de police grande gueule, et que T.C. et Jody passent à côté de cette scène-là en donnant le prétexte, "On s'occupe de nos oignons." " On s'en fiche, monsieur. On ne fait que passer." C'est énorme ! Mais bon, comme ces mercenaires ne voulaient pas de témoins, ça sera soit eux, soit T.C. et Jody, et comme ces derniers-là sont réglo...



:D

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Preacher, Livre III

Preacher livre 3, ça a été un énorme plaisir de le lire.



Dans la 1ere partie, de découvrir le passé de l'homme qui est devenu le Saint des Tueurs, de comment il est passé d'un homme assassin à un homme amoureux et puis comment il s'est retrouvé en Enfer pour en sortir tel qu'on le connaît. Cet homme qui jadis à l'époque de la conquête de l'Ouest nous raconte et nous montre à quel point les colons étaient pires que les Indiens, notamment dans leur bourrage de crâne à mettre la barbarie sur eux, alors que les blancs étaient pires.



Puis dans la seconde partie on découvre mieux Cassidy, un gars super-cool mais hélas de lui-même porteur d'emmerdes et à qui est souvent est emmerdé par beaucoup de gens de la Nouvelle-Orléans. Peut-être qu'au final à vouloir maudire quelqu'un de bien on finit par en subir un retour de boomerang ?



Sans oublier la magnifique Tulip qui vise et tire mieux que Cassidy et Jesse tous les deux réunies et sobres. Elle aura de plus en plus de doutes sur la confiance en Cassidy, déjà qu'elle avait été lourdement déçue d'être mise en retrait par Jesse dans le livre précédent, leur trio s'ébrèche doucement au fil de leurs aventures.



Les expressions des personnages et surtout de Tulip sont super réalistes, ce qui nous fait ressentir leurs sentiments et nous met dans l’immersion totale de leurs péripéties.



Vivement la suite :-)
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Preacher, Livre VI

Preacher suite et fin de ce 6ème album regroupant les chapitres 55 à 66



Retour à l’époque quand l’équipe avec Jesse , Tulip et Amy volaient des voitures de luxe pour de l’argent, jusqu’à ce qu’un accident leur fasse perdre 1 million de dollars à leur revendeur : Langtry, et qu’il veuille se venger avec ses hommes de main. Mais un Texas ranger du nom de Tom Pickett fait appel à Custer pour l’aider à récupérer ses chevaux volés par ce même Langtry.

Après avoir vu dans le tome précédant une usine de découpe de vaches assez sanglantes, ici c’est pire. Ce business man ne se salit pas les mains dans son horrible usine de découpe de chevaux pour nourrir des Français comme Napoléon Vichy (grosse caricature française).



Par la suite on retrouve Hoover en piteux état physique et psychologique qui finit de compter les 3 millions de grains de sable que Jesse lui avait ordonné de compter via « la voix ». Une violence non méritée à cause d’un coup de chaud de Jesse. Et lorsqu’il rentre au bercail, retrouver son patron Starr et la douce et gentille Featherstone, heureusement que cette dernière se montre accueillante sinon ça aurait été la goutte d’eau qui l’aurait noyé.

Pour Starr il pète les plombs, le Graal lui met la pression en lui envoyant Eisenstein qui doit éclaircir ses agissements : Massada, Monument Valley, sa montée en Archipère... Les accidents physiques qu’il a vécus tout du long de son parcours : perdre une oreille, un oeil, une jambe, son sexe, s’être fait sodomiser... perdre son physique, sa virilité masculine... l’ont rendu fou, et c’est par la violence qu’il va régler ses problèmes..



Pour Tête-de-fion, son producteur musical (comme nombre de ses confrères) va le faire couler en gardant pour lui les recettes des ventes, ce qui va obliger Tête-de-fion à s’exiler à la campagne, et par chance y trouver la paix et l’amour.



Entre-temps Jesse essaye de retrouver Cassidy en allant dans l’un de ses anciens bars favoris et il y trouve une ex à Cassidy qui par son histoire tragique et horrible que tant de femmes et hommes hélas ont vécu, et vivront, nous bouleverse par tant d’injustice. L’histoire de s’être fait manipuler par une personne toxique dénouée d’amour, de s’être fait dépouiller de son argent pour nourrir un parasite qui vivait sur son dos. Et quand le parasite n’avait pas sa consommation de drogue devenait violent, violeur et révélait son vrai visage que son apparence en public fait de son cher et chic costume ne pouvait plus cacher.

Alors quand Cassidy apparaît derrière la porte tel Terminator avec ses lunettes de soleil, son veston en cuir, c’est le choc ! Pour lui de voir Jesse face à lui en vit, pour Tulip qui voit son violeur qui vient la récupérer, et pour Amy qui a peur de reperdre sa meilleure amie.



Sans oublier le duel avec Dieu...



Un superbe scénario de fin, de magnifiques dessins et planche de couverture dont m’ont régalé Garth Ennis, Steve DIllon et Glenn Fabry.
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Preacher, Livre I

Blasphématoire et hyper-violent, le contenu est à la hauteur de l'illustration de couverture - ou pas loin. Ceci dit, en VO, même avec un bon dictionnaire, coté dialogue, le jargon façon Redneck Rampage mélangé à l'argot américain (transcrit quasi phonétiquement pour les commentaires de John Wayne), ça pose un gros problème de décryptage... Une expérience culturelle, à ne pas rater.
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The Punisher - 100% Marvel, tome 8 : Les Ru..

Ce tome contient les épisodes 19, 27 à 32, initialement parus en 2003, tous écrits par Garth Ennis.



Épisode 19 : dessins et encrage de Steve Dillon, couleurs de Matt Milla. Grièvement blessé, Frank Caste marche dans une forêt du Vermont, en perdant beaucoup de sang : son intervention dans un deal de drogues a tourné au carnage du fait de l'irruption imprévue d'un troisième groupe de trafiquants, des russes. Il finit par tomber et rouler au bas d'une pente, s'écroulant inconscient, juste à côté d'une petite maison. Joan est en train de donner à manger aux canards de la petite mare, suivie par son chien Frankie. Elle trouve la force de tirer Frank jusque sur un lit, de l'y installer, de lui enlever sa tenue de Punisher et de panser sa blessure. Il se recoud lui-même une déchirure au bras. Il sait que les russes vont rappliquer d'ici quelques heures, un jour ou deux tout au plus. Il n'est pas en état de se déplacer. Il lui faut se préparer.



Les auteurs réalisent une histoire en 1 épisode, en ramenant un personnage de Punisher Bienvenu, Frank (2000/2001) : la petite Joan, surnommée la souris. L'histoire est simple et linéaire : Frank est alité, Joan n'a rien d'une combattante et est frêle. Comme à son habitude dans cette série, Frank Castle est premier degré et efficace face à des gugusses qui au mieux font l'erreur d'hésiter ou d'avoir trop confiance en eux, au pire ne sont pas compétents. Steve Dillon se fait plaisir avec les expressions de visage : Punisher inexpressif ou grimaçant dans l'effort, Joan jetant des regards en dessous, plein de modestie et de tendresse, les ennemis agressifs ou atterrés en comprenant qu'ils vont mourir dans la seconde qui suit. Le tandem réalise des moments d'anthologie : Joan comprenant que Punisher vient de s'écrouler inconscient dans sa mare aux canards, Stalin le chien de Josef, avec la bave aux lèvres, le même chien Stalin qui vient de se faire avoir par Frankie le chien de Joan (petit mais teigneux), Punisher tenant dans sa main un couteau de poche avec une lame de 3cm qui s'approche d'un ennemi neutralisé pour l'achever. Ennis marie moments de farce avec une pseudo histoire romantique qui n'existe que dans la tête de Joan : c'est sympathique mais vite oublié.



Épisode 27 : dessins et encrage de Tom Mandrake, couleurs de Matt Milla. Punisher est en planque devant le petit immeuble où Figsy Goleano est en train de faire ses comptes. Il s'apprête à l'abattre avec un fusil à longue vue. Alors qu'il commence à appuyer sur la détente, quand il aperçoit le scintillement d'une lame au travers de la lunette. Une femme habillée de rouge s'est introduite dans la pièce et tue Goleano en lui enfonçant un saï dans l'oreille gauche. Un épisode de récréation pour Garth Ennis : Punisher planifie plusieurs missions et se retrouve à passer juste après Elektra, pour finalement intervenir en même temps qu'elle. Tom Mandrake revient dessiner un épisode et s'en donne à cœur joie : silhouette très massive de Frank Castle (en particulier la largeur d'épaule et la musculature), silhouette très sexualisée pour Elektra avec un tour de poitrine très impressionnant. Il fait un usage très libéral des aplats de noir pour les ombres, et s'abstient de donner dans le gore pour les cadavres. L'intrigue est minimale : une succession de missions avec Elektra qui a précédé Punisher, pour un dessin final en pleine page où Castle a une gueule d'ange et Elektra est réduite à une bimbo, pas une grande réussite.



Épisodes 28 à 31 : dessins et encrage de Cam Kennedy, couleurs du studio Avalon. Frank Castle, en civil, se retrouve dans une petite ville du Texas, à devoir louer un véhicule et il n'en reste plus qu'un au loueur. Bien obligé de faire avec ce qu'il a, il accepte et conduit le pick-up qui a connu des jours meilleurs pour se rendre à la ville de Branding, également au Texas, qui compte 989 habitants. Il se rappelle comment il en est arrivé là : tout a commencé alors qu'il interrogeait Rich, un de ses indicateurs. Celui-ci l'a dirigé vers une vente de drogue à Harlem. Punisher s'est vite aperçu qu'il ne s'agissait pas de drogues, mais d'armes militaires, vendues par une équipe très professionnelle. Après l'échauffourée meurtrière, Punisher est retourné interroger Rich et lui a dit sa façon de penser sur ses informations incomplètes. Résultat : une défenestration et l'information que le trafic d'armes trouve sa source à Branding dans le Texas.



Le titre de cette histoire correspond au titre d'une chanson country Streets of Laredo, interprétée par de nombreux artistes comme Johnny Cash, Johnny Western, Joan Baez, Jim Reeves, Roy Rogers, Marty Robbins, Chet Atkins, Arlo Guthrie, Willie Nelson, Waylon Jennings, etc. Le scénariste explicite qu'il s'agit de sa source d'inspiration pour ce western moderne. Frank Castle arrive dans une petite ville et va faire le ménage dans le camp de trafiquants installés à quelques kilomètres de là. Il fait la connaissance de Kim Wells, la très peu farouche tenancière de l'hôtel, et de Steve Southall, le shérif, pour finir par confronter Rachel, la cheffe du gang, dans un duel qui commence dans la grande rue. Il étoffe son récit au travers de quelques personnages : le shérif, la gérante de l'hôtel, le révérend Henry McCarthy. Venu pour une descente dans une organisation de trafiquants, le lecteur découvre que Punisher ne va pas se contenter de foncer dans le tas, et qu'il commence par un repérage qui l'amène à côtoyer les individus du cru. Or comme dans toute petite ville qui se respecte, il y a des tensions sous-jacentes, en particulier quant à la vie sexuelle du shérif et de l'hôtelière.



Pour cette histoire, Ennis et les responsables éditoriaux ont su convaincre un artiste écossais peu prolifique, remarqué par exemple pour ses histoires de Judge Dredd, de Rogue Trooper, son interprétation de Luke Skywlaker dans Star Wars - L'Empire des ténèbres - Intégrale de Tom Veitch, et une histoire de vétéran The Light & Darkness War également écrite par Tom Veitch. Au premier regard, les oreilles décollées de ses personnages et leur visage un peu carré peuvent évoquer les dessins de Mike McMahon, en moins radical. Il réalise des dessins un peu frustes, sans effort pour les rendre jolis, avec une densité d'informations visuelles moyenne. Il lui arrive d'exagérer une expression de visage de temps à autre, ce qui incite le lecteur à ne pas tout prendre au premier degré, un peu en opposition de phase avec l'intrigue. Il sait bien rendre compte de l'environnement désertique, de la simplicité de la ville, et de la force de caractère du shérif, de l'hôtelière et du révérend, chacune différente à sa manière. Le lecteur peut donc s'immerger dans ce western tragique, parfois un peu distrait par les couleurs ou par une expression. Il se dit que le scénariste ne s'est pas montré aussi habile que d'habitude pour son dosage entre action et éléments tragiques, ces derniers semblant parfois trop appuyés (le comportement du shérif) ou caricaturaux (le comportement du révérend). Malgré le récit dans son ensemble tient la route, même si l'écriture d'Ennis s'appuie trop sur des clichés.



Épisode 29 : dessins et encrage de Steve Dillon, couleurs de Matt Milla. Comme à son habitude, Martin Soap passe sa soirée dans un bar à écluser des gorgeons. Il s'adresse à un compagnon de comptoir qui reste hors champ. Il lui raconte sa vie qui a toute suite été placée sous le signe de la chance, enfin la mal-chance, la poisse quoi. Dès sa naissance, la sage-femme l'a laissé tomber par terre sans faire exprès. Toute la suite a été à l'avenant. Le lecteur ne peut pas réprimer un sourire en voyant un épisode consacré au souffre-douleur de Punisher, et en voyant le retour de Steve Dillon. Ce dernier est égal à lui-même avec un détourage propre des silhouettes, des accessoires et des décors, avec un trait fin uniforme. Le lecteur retrouve les formes de visage caractéristiques de cet artiste, leurs expressions parlantes, avec de nombreux plans poitrine et gros plan pour montrer Martin Soap en train de s'adresser à son interlocuteur. Dillon sait montrer l'apparence des décors avec quelques traits, et Matt Milla habille suffisamment les surfaces par des dégradés. L'histoire tient les promesses de la naissance, et plus généralement de ce que le lecteur connaît de Soap : le roi de la guigne, et pas très futé avec ça.



Ennis & Dillon s'en donne à cœur joie pour un jeu de massacre cruel et drôle, aux dépends du pauvre inspecteur de police pas très futé. Le lecteur sourit franchement, rigole parfois, puis se reprend avec un air coupable de rire ainsi des infortunes d'autrui. Mais bon : souffre-douleur à l'école, croiser la route de Punisher, ne bénéficier d'aucune reconnaissance même quand il réussit un cas professionnel. Très en forme les auteurs réussissent des moments Ennis de haut vol : comique outrancier à base de moment horrifique répugnant, comme Soap crachant une dent ensanglantée en ayant conscience que ce n'est pas l'une des siennes, mais celle d'un criminel qui vient de se faire exploser le caisson à moins d'un mètre de son visage. Unique, énorme, pour public averti et consentant.
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Ultimates, tome 2 : Secret d'État

« Ultimates : tome 2 : secret d’état » donne un ton nouveau au comic book en traitant de problèmes plus politiques en posant la question du rôle des super héros instrumentalisés par le gouvernement américain pour dominer par la force les autres nations.



Le ton est donc beaucoup plus adulte, engagé et en phase avec les grandes questions d’actualité comme le terrorisme international ou la guerre en Irak.



Mais mis à part cette approche audacieuse et nouvelle instaurée par Millar, il ne se passe pas grand chose dans ce deuxième tome des Ultimates.



Seul le personnage de Thor et les questions tournant autour de sa véritable nature contiennent un véritable intérêt.



Au niveau du graphisme l’univers de Hitch et Dillon est très voir trop sombre.



Les personnages évoluent dans un environnement glacé et peu emballant.



Je n’apprécie donc pas mesure cette évolution trop adulte, intellectuelle et glacé des Avengers.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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The Punisher, tome 14 : La résurrection de ma..

Ce tome regroupe les 6 épisodes de la minisérie initialement parue en 2008/2009.



Sur une plage proche de New York, le meilleur ami de Charlie Schitti s'apprête à l'exécuter froidement. Schitti a démérité alors qu'il servait d'escorte à Joey Alceno, l'héritier de Pete Alceno. Ce dernier a donné l'ordre de l'abattre. Il est sauvé in extremis et embauché par le Punisher pour servir de taupe dans le milieu ; il faut dire que Schitti est le dernier survivant des hommes de main du clan Gnucci. Le Punisher a décidé de recommencer le nettoyage par le vide à New York après quelques années d'absence et il choisit de tuer dans l'oeuf les velléités de la famille Alceno. Lors d'un barbecue, il abat froidement chaque membre de la famille, ainsi qu'une femme tronc qui est le portrait craché de Ma Gnucci (vue auparavant dans The Punisher ). Castle souhaite que Schitti se renseigne sur des individus prétendant représenter la branche italienne des Gnucci. Le lieutenant Molly van Richtofen fait également sa réapparition ; sa relation avec sa copine se dégrade et elle est bloquée sans espoir de promotion. Elite (une pâle imitation du Punisher version grand bourgeois) reprend également du service.



Il s'agit de l'histoire d'adieu de Gath Ennis au Punisher (version "Marvel Knights") qu'il avait ramené dans les meilleures ventes avec "Welcome back, Frank !". Pour l'occasion, il refait équipe avec Steve Dillon qui effectue les illustrations (dessins + encrages). La version"Marvel Knights" comporte plus d'humour noir et régressif que la version "MAX" du même personnage. Pour cet adieu, Ennis a repris les mêmes ingrédients que précédemment : de la violence brutale, un héros pince-sans-rire, des méchants parfois bêtes (voire très, très bêtes), des blagues scatologiques, des scènes transgressives et régressives. Il a construit un scénario qui est le pendant de "Welcome back, Frank !", avec le retour de plusieurs composantes de ce récit fondateur dont Ma Gnucci, van Richtofen et Elite, et même une nouvelle visite au zoo.



Il ne s'agit pas d'une simple répétition. Son Punisher est encore plus dépourvu de sentiments. Il faut voir la première scène de carnage : Castle ne fait pas semblant, il abat froidement une quinzaine de personnes désarmées sans possibilité de riposte. Castle n'est habité par aucun doute. Comme toujours dans ses aventures, il a une tolérance à la douleur et aux blessures qui défie les règles physiologiques de base.



Ennis a l'habilité de ne pas s'en tenir au Punisher, il fouille également le personnage de Molly van Richtofen qui devient à la fois plus caricaturale (le lecteur a le sentiment qu'elle est le jouet de ses hormones du début à la fin), et plus attachante parce qu'emberlificotée dans ses contradictions d'être humain. Schitti joue le rôle de l'idiot de service, et juste au moment où il devient plus touchant parce que plus humain, il devient également plus idiot. En fait dans cette galerie de personnages, seul Elite ressort comme une création artificielle, impossible à accepter jusqu'à ses motivations invraisemblables.



Bien évidemment, Ennis s'est lâché pour des scènes énormes de provocation politiquement incorrectes et vraiment réussies. Je vous en laisse la surprise, sachant que l'une de mes préférées se déroule dans les toilettes pour des besoins naturels (juste pour que vous n'ayez pas d'illusions sur la nature scatologique de certaines blagues).



Et donc le lecteur retrouve également Steve Dillon. Il est égal à lui-même avec ses limites et ses bons cotés. Dans la première catégorie, il faut citer ses difficultés à créer de nouveaux visages (j'ai parfois eu l'impression de voir Tulip de la série Preacher au lieu de van Richtofen). Il y a également les scènes d'action qui ont du mal à transcrire le mouvement. Dans les bons cotés, il y a une vraie mise en scène des dialogues qui fait qu'ils sont toujours intéressants visuellement. Il y a une ligne claire qui rend chaque case parfaitement claire et lisible au premier coup d'oeil. Il y a le visage du Punisher qui est plus typé que précédemment (dans le bon sens du terme). Et il y a le manque d'expressivité de van Richtofen qui illustre à la perfection son caractère psychorigide et désabusé. Enfin il réussit quelques visuels marquants tels que la pleine page où Richtofen canarde les criminels aux cotés du Punisher.



Alors ce tome n'est pas parfait. Ennis tire quelques ficelles qu'il a déjà usées et l'intrigue est assez mince. Dillon s'applique mais il n'a pas beaucoup progressé depuis la fois dernière (sauf pour la mise en scène). L'intrigue secondaire liée à Elite m'a semblée aussi fade que dans "Welcome back, Frank !". Mais j'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver ce Punisher plus simple et plus radical, avec un humour plus trash.
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