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Citation de enjie77


Pendant la pause de midi, la jeune femme se trouvait dans la queue devant la cantine populaire rue Jakuba, munie de sa gamelle. Elle était tête nue et le soleil lui brûlait le sommet du crâne à travers les cheveux, comme si une large plaie ouverte se fût trouvée à cet endroit.
Dans la file d'attente, maintes personnes avaient eu des parents ou des amis dans les différents établissements hospitaliers du ghetto, et quasiment toutes racontaient les mêmes histoires : les enfants jetés par les fenêtres du service d'obstétrique, les personnes âgées et infirmes éventrées à la baïonnettes ou succombant sous les tirs des soldats. Seule une infime partie de ceux qui s'étaient rendus dans les hôpitaux avaient réussi à sauver leurs proches.
Selon certaines rumeurs, le Président avait obtenu des autorités, au terme de longues négociations, qu'elles épargnent une poignée de personnages particulièrement haut placés parmi les malades à conditions de déporter d'autres individus à leur place. Une nouvelle commission aurait été établie. Celle-ci était chargée d'examiner les listes des hôpitaux pour identifier tous les anciens patients y compris ceux qui avaient cherché à se faire admettre par le passé - mais dont la demande avait été rejetée, faute de contact. N'importe qui faisait l'affaire du moment qu'on pouvait le troquer contre l'un des rares irremplaçables du ghetto dont les dirigeants ne pouvaient absolument pas se passer.

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