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Citations de Steve Sem-Sandberg (52)


Est-ce donc à cela que ressemble le mensonge ?
Lorsqu'on se ment avant tout à soi-même.
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Mais non : rien de ce qui touche le corps ne se produit à l’aveuglette. Les recherches en génétique ont clairement démontré qu’il n’existe aucune maladie affectant l’organisme – pas même une banale infection – qui ne comporte une composante héréditaire. [….] Pour être efficace une anamnèse ne doit pas se limiter à déterminer si tel patient a déjà eu telle manifestation d’une maladie par le passé. Pour être efficace, une anamnèse doit prendre en compte toute l’histoire pathologique du patient, y compris son origine sociale et raciale. 
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Le mensonge commence toujours par le déni.
Il est arrivé quelque chose- pour autant, on se refuse à l'admettre.
Ainsi commence le mensonge.
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-Eh bien, non, vole donc ta pomme de terre, pauvre gueux !
En apaisant ta faim tu^prouves au moins que tu es un homme libre !
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Parce que ce qu'ils voulaient, expliquerait Adrian, ce n'était pas nous rendre meilleurs, malgré tous leurs beaux discours. Non, ce qu'ils voulaient, c'était nous exterminer. Nous rayer de la surface de le terre. Et la seule véritable façon de sortir de là, c'était d'accepter de ne plus être.
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Les enfants : ils sont plus petits et faciles à traiter. Le docteur Illing répète toujours qu'il faut les considérer comme des sortes d'abcès vivants et que le "traitement" prescrit par Berlin n'est qu'une simple mesure hygiénique, un processus de désinfection naturelle.
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Pendant la pause de midi, la jeune femme se trouvait dans la queue devant la cantine populaire rue Jakuba, munie de sa gamelle. Elle était tête nue et le soleil lui brûlait le sommet du crâne à travers les cheveux, comme si une large plaie ouverte se fût trouvée à cet endroit.
Dans la file d'attente, maintes personnes avaient eu des parents ou des amis dans les différents établissements hospitaliers du ghetto, et quasiment toutes racontaient les mêmes histoires : les enfants jetés par les fenêtres du service d'obstétrique, les personnes âgées et infirmes éventrées à la baïonnettes ou succombant sous les tirs des soldats. Seule une infime partie de ceux qui s'étaient rendus dans les hôpitaux avaient réussi à sauver leurs proches.
Selon certaines rumeurs, le Président avait obtenu des autorités, au terme de longues négociations, qu'elles épargnent une poignée de personnages particulièrement haut placés parmi les malades à conditions de déporter d'autres individus à leur place. Une nouvelle commission aurait été établie. Celle-ci était chargée d'examiner les listes des hôpitaux pour identifier tous les anciens patients y compris ceux qui avaient cherché à se faire admettre par le passé - mais dont la demande avait été rejetée, faute de contact. N'importe qui faisait l'affaire du moment qu'on pouvait le troquer contre l'un des rares irremplaçables du ghetto dont les dirigeants ne pouvaient absolument pas se passer.

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Les enfants,ils sont plus petits et faciles à traiter.Le dr Illing répète toujours qu'il faut les considérer comme des sortes d'abcès vivants et que le "traitement"prescrit par Berlin n'est qu'une simple mesure hygiénique,un processus de désinfection naturelle.
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J'ai l'impression d'avoir vécu plusieurs existences au cours de ma vie, mais aussi le sentiment que les autres – les précédentes deviennent de plus en plus irrégulières, qu'elles se fissurent et s'effondrent. Peut- être que tout ce qui est vieux doit se fissurer et s'effondrer pour que se révèle à nous la vie à laquelle nous sommes véritablement destinés.
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L'infirmière le conduit devant une grande porte blanche au-dessus de laquelle est inscrit le chiffre IV. La première fois, il crut que les enfants de l'autre côté retenaient simplement leur respiration. Plus tard, il se dirait qu'ils étaient déjà morts et qu'ils faisaient semblant de vivre pour lui. Pour qu'il ne perde pas espoir tout de suite.
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Ils ont un besoin urgent de médecins, ici ! Moi, je ne peux pas dormir, tant je suis taraudée par l'effroyable vérité : celle que nous n'avons aucun avenir...
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La décision finale n'est pas prise par nous,mais par ceux de Berlin.Nous devons nous y conformer.Aucun d'entre nous ne peut être tenu personnelement pour responsable.Nous avons l'obligation de suivre les lois en vigueur.Nous n'avons aucune raison de nous sentir coupable.
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Le froid était tel, durant ces mois d'hiver, que Martin devait rompre la glace dans le puits avant de pouvoir tirer l'eau. A quatre pattes, Véra s'efforçait de nettoyer le sol, tout au moins sommairement, mais ses mains enflaient et s'engourdissaient au contact de l'eau glacée. On avait pendu un fil pour étendre le linge entre le tuyau de la cuisinière et la porte du cabinet de Maman mais les vêtements ne séchaient guère et on avait beau alimenter le feu, le froid s'engouffrait quand même et vous pénétrait jusqu'aux os.
Les douleurs dans ses articulations devenaient alors insupportables. Pourtant, bien plus que le froid et l'humidité, c'était la faim qui transformait la vie en un lent supplice. Couverts d'œdèmes, le ventre, les poignets et les chevilles se boursouflaient et les articulations étaient pesantes, sans force. C'était toujours la même soupe claire à l'odeur d'ammoniaque et, au bout de plusieurs jours à ce régime, la lassitude laissait place au vertige et le vertige à une sorte d'obsession. Chaque heure, chaque minute qui passait enfonçait un peu plus cette idée fixe dans le cerveau de Véra : manger.
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La maladie, déclare-t-il, est une chose qui vous frappe à l'aveuglette. Voilà ce que pensent la plupart des gens. La main vengeresse de Dieu s'abattant au hasard sur une brebis. Mais non : rien de ce qui touche le corps ne se produit à l'aveuglette. Les recherches en génétique ont clairement démontré qu'il n'existe aucune maladie affectant l'organisme - pas même une banale infection - qui ne comporte une composante héréditaire. Le mal est présent dans le corps bien avant l'apparition des premiers symptômes.
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1 ,Enfant adoptif ,
L'ÉTABLISSEMENT La première fois qu'on l'emmèna au Spiegelgrund, c'était en janvier 1941,par un clair matin baigné d'une lumière au ras d'un sol étincelant sous son manteau de givre.
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Pourquoi croyez-vous qu'il était si important pour eux de se débarrasser de nous ? Nous ne prenions pas de place, nous n'apparaissions sur aucune de leurs cartes. Seulement nous empêchions leur sang de circuler librement. Du simple fait de notre existence, nous faisions planer l'ombre d'un doute quant à l'espèce humaine docile et obéissante qu'ils se croyaient capables de créer. Des hommes-souverains voulant enfanter des hommes-esclaves. Ils y échouèrent.
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Tu crois que les Tatars ou les demi-Juifs comme toi atterrissent ici par hasard ? Tu sais ce qu’on fait aux Juifs, de nos jours ? (Apparemment ses questions n’attendaient pas de réponse). Les Juifs, on en fait du savon, cracha-t-il en tendant à Adrian le pain de savon verdâtre qu’on utilisait dans l’établissement. Il en fut au moins deux cent cinquante pour un morceau comme ça. (P. 262)
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Alors que le docteur Illing faisait exterminer les enfants au rythme où l'on extermine les rats (selon les mots de Hilde Mayer), ceux-ci continuaient d'arriver à la clinique à une cadence toujours plus effrénée. Ils semblaient mis au monde par la terre elle-même; ou plutôt enfantés par la guerre. Le pouvoir de la perversion est infini. Dans l'unité des nourrissons, dirigée par le docteur Gross, il y a un garçon de trois mois et demi, baptisé Franzl par les infirmières (il n'a visiblement pas de nom) et dont Anna Katschenka ne sait pas grand chose, hormis que sa mère l'a amené là juste après sa naissance, probablement parce qu'elle ne supportait pas sa vue. Franzl présente une tête anormalement triangulaire, rétrécie à l'avant telle celle d'un renard, ainsi qu'une grave syndactylie à chacun de ses membres. Un enfant amphibien. Distraitement, Illing palpe sa tête triangulaire et ses doigts accolés, puis il demande à l'infirmière de programmer une pneumoencéphalographie et de préparer l'enfant au plus vite pour un examen anatomique. Dans le lit voisin se trouve une fillette de trois ans du nom de Marta Koller. Marta souffre d'une craniosynotose si importante que toute la partie supérieure de son crâne s'avance au-dessus de son visage, un peu à l'égal d'une crête de coq; contrastant avec l'aspect monstrueux de son front, ses yeux bruns parfaitement formés, presque beaux, suivent avec un intérêt inquiet chacun des mouvements des doigts du docteur Illing.
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Travail, travail, travail ! Combien de fois ne vous l'ai-je pas dit et redit : le travail est le mont Sion ! Le travail est la fondation de mon État . Travail - Un dur labeur sera notre discipline. (P. 332)
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Le cerveau est extrait du crâne et plongé dans la solution de formol adéquate. Puis les glandes y sont rattachées afin que la jeune fille, devenue objet anonyme, puisse être examinée autant de fois que nécessaire. Les morts ne meurent pas seulement une fois. Ils meurent éternellement.
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