Spinoza, qui n'avait que huit ans à l'époque du suicide de da Costa, était bien loin encore de connaître les doutes et les pensées hérétiques qui tourmentaient Uriel. Néanmoins, les vues de da Costa sur l'immortalité de l'âme, le statut de la Torah (la question de savoir si elle avait été écrite par Moise qui n'avait fait que transmettre la parole de Dieu ou s'il s'agissait simplement d'une "invention" conçue par diverses personnes en des temps moins reculées) et le caractère superstitieux des religions organisées furent des questions largement débattues au sein de la communauté, qui marquèrent les mémoires et qui eurent, à n'en pas douter, un impact sur le développement intellectuel de Spinoza.
Chapitre IV. Talmud Torah