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3.69/5 (sur 13 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Hempstead (New York) , le 01/08/1863
Mort(e) à : Versailles , le 01/12/1915
Biographie :

Stuart Fitzrandolph Merrill, est un poète symboliste américain d'expression française.
Fils d'un diplomate il passe son enfance à Paris. Après des études, au Colombia college il se fixe définitivement en France en 1890. Il fut l’un des théoriciens du symbolisme. Quoique méconnu, ce poète à la voix originale a aussi travaillé à l'élaboration de nouvelles formes et de nouveaux rythmes, comme dans son poème La Visitation de l'amour, qui fait alterner, de manière très singulière, alexandrins et vers de quinze syllabes. De manière caractéristique, il se plaît à rechercher, notamment à la rime, des substantifs rares, comme kinnor ou gravois.
En 1892, il devient co-directeur littéraire de la revue L'Ermitage.
Il fut aussi le traducteur de plusieurs poètes et écrivains français, comme Maurice de Guérin, Baudelaire, Aloysius Bertrand ou Huysmans et donna sa version de plusieurs textes d'auteurs anglophones (Wilde, Yeats) dans la revue Vers et prose.
D'après la biographie provenant de l'anthologie des poètes contemporains de George Walch, il est dit que Stuart Merril était socialiste révolutionnaire.
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Source : wikipedia
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Petits poèmes d'automne, lus par Yvon Jean.


Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Stuart Merrill
Sous les souffle étouffé des vents ensorceleurs
J'entends sourdre sous bois les sanglots et les rêves :
Car voici venir l'heure où dans des lueurs brèves
Les feuilles des forêts entonnent, chœur en pleurs
L'automnal requiem des soleils et des sèves.
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Printemps

LA BONNE PLUIE


C’est la pluie, comme un frais pardon,
Sur la route qui poudroie au soleil,
Et parmi les jardins de ce printemps vermeil,
C’est le tintement clair des gouttes qui font
Des ronds dans l’eau glauque des citernes.

Sur les collines les nuages roses cernent
Amoureusement le léger horizon
Comme des lèvres humides d’anges.
Et le passant chante sur la route,
Car cette pluie ne laissera pas de fange

Au carrefour où hésite son doute,
Et le laboureur pousse la charrue,
Le dos rond sous la chaude averse
Qui fait gonfler les mottes drues,
Et le malade auprès de la fenêtre,
Que le bruit de l’eau dans les arbres berce,
Sent l’âme en sa chair renaître.

C’est la bonne pluie bénie de Dieu
Qui rafraîchit la nuque du vagabond,
C’est la bonne pluie du paradis des cieux
Qui féconde l’œuvre du tâcheron,
C’est la bonne pluie qui fait rire les yeux
De ceux qui savent qu’ils mourront.

Et voici le signe de l’arc-en-ciel
Sur les maisons jaunes du village,
D’où les enfants, avec des corbeilles,
Sortent ensemencer, graves et sages,
Les jardinets où butineront les abeilles.

Et sous le signe de l’arc-en-ciel,
Chantant les floraisons proches,
Sonnent au crépuscule les cloches.

p.28-29-30
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BALLET
à Gustave Moreau.


En casques de cristal azur, les baladines,
Dont les pas mesurés aux cordes des kinnors
Tintent sous les tissus de tulle roidis d’ors,
Exultent de leurs yeux pâles de paladines.

Toisons fauves sur leurs lèvres incarnadines,
Bras lourds de bracelets barbares, en essors
Tentants vers la lueur lunaire des décors,
Elles murmurent en malveillantes sourdines :

“ Nous sommes, ô mortels, danseuses du Désir,
Salomés dont les corps tordus par le plaisir
Leurrent vos heurs d’amour vers nos pervers arcanes.

Prosternez-vous avec des hosannas, ces soirs !
Car, surgissant dans des aurores d’encensoirs,
Sur nos cymbales nous ferons tonner vos crânes. „

p.64
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NOCTURNE
À JORIS-KARL HUYSMANS.


La blême lune allume en la mare qui luit
Miroir des gloires d’or, un émoi d’incendie.
Tout dort. Seul, à mi-mort, un rossignol de nuit
Module en mal d’amour sa molle mélodie.

Plus ne vibrent les vents en le mystère vert
Des ramures. La lune a tû leurs voix nocturnes :
Mais à travers le deuil du feuillage entr’ouvert
Pleuvent les bleus baisers des astres taciturnes.

La vieille volupté de rêver à la mort
À l’entour de la mare endort l’âme des choses.
À peine la forêt parfois fait-elle effort
Sous le frisson furtif d’autres métamorphoses.

Chaque feuille s’efface en des brouillards subtils.
Du zénith de l’azur ruisselle la rosée
Dont le cristal s’incruste en perles aux pistils
Des nénuphars flottant sur l’eau fleurdelisée.

Rien n’émane du noir, ni vol, ni vent, ni voix,
Sauf lorsqu’au loin des bois, par soudaines saccades,
Un ruisseau roucouleur croule sur les gravois :

L’écho s’émeut alors de l’éclat des cascades.

p.21-22-23
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Tu vins vers moi par les vallées
Où s’effeuillaient les azalées,
Ô sœur des heures en allées!

Ta toison était de couleur
Rousse, et ta bouche de douleur
Pareille à la mort d’une fleur.

Tes yeux semblaient des cieux d’automne
Où le dernier orage tonne,
Mélancolique et monotone.

Ta voix chantant la mort d’un roi
Fut toute la femme pour moi,
Fol alors en quête de foi.

Et ces lèvres d’enfant mauvaise
Que seul le sang d’Amour apaise
Qu’ont-elles dit qu’il faut qu’on taise?

Ah! rien, sinon qu’Amour est mort
Sur notre seuil de mal abord
Où sourit le masque du Sort :

Je me souviens qu’en les vallées
Tombaient les fleurs des azalées,
Au cours des heures en allées.
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Vers vagues

Le fébrile frisson des murmures d’amour
M’émeut ce soir les nerfs et vieillit ma mémoire.
La voix d’un violon sous la soie et la moire
Me miaule des mots d’inéluctable amour.

La verveine se pâme en les vases de jade :
Un fantôme de femme en l’alcôve circule.
Mais ma mémoire est morte avec le crépuscule,
Et j’ai perdu mon âme en les vases de jade.

Oh! mol est mon amour, vague est le violon!
Un arôme d’horreur rôde en l’air délétère,
Et je rêve de rêve en l’ombre du mystère

Mais oh! la volupté veule du violon!
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Au temps de la mort des marjolaines,
Alors que bourdonne ton léger
Rouet, tu me fais, les soirs, songer
A tes aïeules les châtelaines.

Tes doigts sont fluets comme les leurs
Qui dévidaient les fuseaux fragiles.
Que files-tu, sœur, en ces vigiles,
Où tu chantes d’heurs et de malheurs?

Seraient-ce des linceuls pour tes rêves
D’amour, morts en la saison des pleurs
D’avoir vu mourir toutes les fleurs
Qui parfumèrent les heures brèves?

Oh! le geste fatal de tes mains
Pâles, quand je parle de ces choses,
De tes mains qui bénirent les roses
En nos jours d’amour sans lendemains!

C’est le vent d’automne dans l’allée,
Sœur, écoute, et la chute sur l’eau
Des feuilles du saule et du bouleau,
Et c’est le givre dans la vallée.

Dénoue – il est l’heure – tes cheveux
Plus blonds que le chanvre que tu files;
L’ombre où se tendent nos mains débiles
Est propice au murmure des vœux.

Et viens, pareille à ces châtelaines
Dolentes à qui tu fais songer,
Dans le silence où meurt ton léger
Rouet, ô ma sœur des marjolaines!
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Mon front pâle est sur tes genoux
Que jonchent des débris de roses;
O femme d’automne, aimons-nous
Avant le glas des temps moroses!

Oh! des gestes doux de tes doigts
Pour calmer l’ennui qui me hante!
Je rêve à mes aïeux les rois,
Mais toi, lève les yeux, et chante.

Berce-moi des dolents refrains
De ces anciennes cantilènes
Où, casqués d’or, les souverains
Mouraient aux pieds des châtelaines.

Et tandis que ta voix d’enfant,
Ressuscitant les épopées
sonnera comme un olifant
Dans la danse âpre des épées,

Je penserai vouloir mourir
Parmi les roses de ta robe,
Trop lâche pour reconquérir
Le royaume qu’on me dérobe.
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Mon âme, en une rose

Mon âme, en une rose,
Est morte de douleur :
C’est l’histoire morose
Du rêve et de la fleur.

Je n’irai pas la dire
Sur les routes du roi;
Je crois, Dame et Messire,
Que vous ririez de moi.

Voici le vent d’automne
Sur mon âme et les fleurs;
Et pourtant je m’étonne
De tout ce ciel en pleurs.

Ô rose de mon rêve,
Fleuriras-tu jamais?
Naîtras-tu de sa sève,
Amour, aux futurs Mais?…
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Ô narcisses et chrysanthèmes
De ce crépuscule d’automne
Où nos voix reprenaient les thèmes
Tant tristes du vent monotone!

Des enfants dansaient sur la route
Qui mène vers la lande noire
Où hurla jadis la déroute,
Sous la lune, des rois sans gloire.

Nous chantions des chants des vieux âges
En allant tous deux vers la ville,
Toi si grave avec tes yeux sages
Et moi dont l’âme fut si vile.

Le jour tombait au son des cloches
Dans l’eau lente de la rivière
Qui charriait vers des mers proches
La flotte à la noire bannière.

Nous fûmes trop fous pour comprendre
Les présages du crépuscule :
Voici l’ombre où l’on croit entendre
Les sanglots d’un dieu qui recule.

La flotte a fui vers d’autres astres,
Les enfants sont morts sur la route,
Et les fleurs, au vent des désastres,
Ne sont qu’un souvenir de doute.

Sais-tu le chemin de la ville,
Toi si grave avec tes yeux sages?
Ah ! mon âme qui fut trop vile
A peur des chansons des vieux âges!
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