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Citation de Charybde2


Aucun vent n’y passe, la maison est poreuse tandis que la cave ne l’est pas ou si peu, une chambre basse sans vue ni perspective, aucun jour même de servitude et une fraîcheur digne d’un frigidaire, un lieu sans saisons et sans âge où repose en désordre un bel assortiment, un tas mal entassé, une somme d’engins et les spécimens naturels, à peine un chemin où poser les pieds. Difficile exploration sauf pour les rats domestiques et l’araignée commune, pour l’homme souterrain qui dialogue avec une grenouille, peu visible car les fantômes ne se voient pas à la chandelle pourtant c’est bien au sous-sol que se trouve l’âme de l’endroit humide et ventriloque, son retour périodique et son petit secret, on y descend et parfois on ne remonte jamais. Commence alors une sourde animation, l’ensemble se recompose, une chose devient la suivante, un règne passe dans un autre, aussi tranquille que les êtres les plus lents, ceux de la nuit qui marchent au ralenti et à l’abri, mais peu à peu le rythme croît et se complique, la cave est cinétique, ce n’est plus une chambre basse, à la place les couloirs en rhizome s’étirent et varient, des forces libres qui sous les fondations dessinent un réseau de guerre et d’exil. Une très bonne cachette en compagnie des bêtes, des songe-creux et des reliques, une seule entrée pour ce fond obscur et indébrouillable d’où l’on sort toujours perdu, y sont de quoi se nourrir, les provisions de l’année et les générations spontanées, même dans certaines le vin ou l’eau ruisselle
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