AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Danieljean


L’avion parcourt précipitamment la dernière portion de son ascension. Rien en vue sinon la perspective de la destination. En même temps, la pensée me frappe que je n’ai rien à lire. J’ai toujours emporté de la lecture dans mes voyages. D’ordinaire, des documents de travail dans lesquels je m’abîme pour tuer le temps. Des documents de travail ! Le travail est bien ce à quoi je pense le moins en ce moment ! Je ne sais même pas ce qu’ils sont devenus, les documents de travail que j’emportais en voyage. Un instant, je suis inquiète en envisageant un voyage long de trois heures sans avoir rien à faire. Cela va faire une longue attente. Ce serait une bonne chose que d’avoir de quoi distraire mes pensées. Car je ne suis pas responsable de Dis1 pendant ce voyage. Je ne suis même pas assise à côté d’elle. Je ne peux rien faire. Le sac est à mes pieds. Je sais qu’il ne s’y trouve aucune lecture, mais le vieux besoin de me convaincre des choses, de ne me fier à rien qui ne soit concret se fait valoir. Et je me penche pour chercher, comme si je croyais qu’un roman de gare s’était soudain matérialisé dans ce sac. Mais je m’arrête. N’ose pas ouvrir le sac. Le tâte du pied. Sens son contenu. Un roman de gare ? À toi d’en juger ! Ce n’est pas moi l’auteur. C’est Dis, notre fille. Ce n’est peut-être pas elle non plus. D’où vient-elle alors, cette fiction, si ce n’est pas l’affaire personnelle d’un esprit dérangé, comme ils le croient, ces deux hommes qui la surveillent. Est-elle dans l’air comme l’oxygène ? Est-elle dans l’eau qui rafraîchit ? Est-elle dans la terre qui nous nourrit et nous donne la force de tenir le coup jour après jour ? Est-elle le feu lui-même ?
Commenter  J’apprécie          00









{* *}