D'un côté un étalement urbain qui a montré ces limites, de l'autre des théories urbaines qui peuvent être trop éloignés de la préoccupation des habitants-citadins : c'est à partir de ce constat queSylvain Grisot nous propose cet "urbanisme circulaire" (https://www.librest.com/livres/manifeste-pour-un-urbanisme-circulaire--pour-des-alternatives-concretes-a-l-etalement-de-la-ville-sylvain-grisot_0-6987595_9782843986925.html?contexte=lectures&partner-link-set-pvPref=27685). Celui-ci se veut, d'une part, comme une alternative à la démesure dans laquelle semble engagée un grand nombre de ville et d'autre part, une façon de concevoir et d'organiser la cité sur elle-même. Une lecture saine et pragmatique au service d'une ville pour toutes et tous.
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Nous devons arrêter de mettre d'un côté les humains et de l'autre la nature. Il nous faut penser un urbanisme du vivant et réfléchir à comment construire pour l'humain sans détruire la nature, voire en contribuant à la biodiversité.
C'est important de se fixer un cap, de regarder collectivement un même horizon lointain, d'imaginer ensemble cette ville de 2050. Mais toutes ces annonces d'actions dont l'horizon dépasse 2030 manquent de sérieux et se résument souvent à un passage de patate chaude aux suivants. Non, nous n'avons pas besoin d'engager des décennies de recherche fondamentale pour déboucher sur des ruptures technologiques. Tout est déjà là, c'est d'actes que nous avons besoin, et tout ce qui ne sera pas fait dans les dix prochaines années ne sera simplement pas mis en œuvre.
Il est donc temps d'inviter le piéton autour de cette table des négociations pour le moment animée par les seules invectives de l'automobiliste et du cycliste. Mais le piéton n'est pas le seul à avoir sa place à cette table, car la rue n'est pas qu'un tuyau conçu pour uniquement se déplacer. Dans une rue, nous pouvons aussi nous asseoir, attendre, manifester, discuter, boire, jardiner, vendre, aimer, apprendre, contempler, débattre, bronzer... Mille choses plus intéressantes que d'y stocker les voitures.
La friche, c'est aussi le lieu de tous les possibles, de tous les changements, de toutes les idées. Travailler l'existant c'est partir d'une matière noble, habitée. C'est aussi pouvoir s'inspirer du réel déjà là, ou là avant, mais aussi apprendre à travailler la complexité. C'est relancer le temps, lui redonner de l'espace en réamorçant les cycles de transformation qui font et refont la ville.