Ce violon, dont la fine partie émergée se nomme l’âme, l’âme du temps, l’âme du vent. Et Dieu sait ce que ça veut dire, l’âme, dans un pays comme le nôtre, dans un archipel battu par des vents et des considérations gouvernementales, où l’on aime à dire : "Aux Îles, on n’a pas l’heure, on a le temps.
La musique m’est à la fois outre-mer et mer nourricière, car c’est d’elle et en elle que tout ce qui m’habite, du fondement à l’échancrure, appelle à la vie au cœur de la nuit noire où même l’espoir semble avoir déserté le navire de mes désirs pour n’en jamais revenir.
L'humain qui abrite le personnage mérite que l'on s'y attarde en bout de piste pour voler avec lui, survoler plutôt ce territoire immense qui est le sien, pour le découvrir dans son entièreté, de l'ombre au plein soleil, d'hier en aujourd'hui.
Ceux qui connaissent les Îles savent que, dans chaque maison, on retrouve un musicien, quand ce n’est tout simplement pas la famille au grand complet. Et que, pour finir, il y a bien des chances que ce soient des violoneux.
La musique, c’est l’oralité enfilant ses bijoux sur la corde à linge du temps entre l’hiver naissant et le printemps avancé. C’est la résurrection des morts et l’appel des vivants
De péninsule en péninsule
De presqu'île en fin du monde
Le vieux littoral gesticule
En se riant des mappemondes
Comme un cachalot millénaire
Une batture chaude de vie
Ma Gaspésie tu te libères
Au soleil bleu de la survie