S'inventer un compagnon de jeu avec qui converser lorsqu'on était un enfant unique et introverti ne surprenait personne. En revanche, continuer de communiquer avec cette entité invisible à l'âge de trente-huit ans paraissait atypique, voire effrayant. En tout cas, cette voix imaginaire, qu'elle nommait depuis toujours Clémentine, lui semblait bien réelle et elle la protégeait. [...] Étrangement, elle ressentait de l'affection voire de l'amour pour Clémentine. Cette présence créée par son esprit la rassurait. C'était peut-être étonnant de donner un nom à une capacité ou à une partie de son corps, mais après tout elle avait entendu dire que des hommes en faisaient de même avec un certain organe plus ou moins grand de leur anatomie ! s'amusait-elle à penser pour se rassurer.