Ces sources qui jaillissent de la terre et caracolent sur les cailloux en chantant dans des éclats de soleil, ces rivières lisses et souples qui s'étirent langoureusement dans leur lit en reflétant le ciel, sont porteuses de vie, de plaisir, de joie, de lumière, de musique.
Pour l'homme d'hier, l'eau était une conquête. Pour l'homme de demain, ce sera un défi.
L'eau est, des quatre éléments, celui qui a le plus nourri l'imaginaire des peuples. L'eau est à l'origine de nombreux mythes et légendes. Elle est sacrée dans toutes les religions. Elle est présente dans de nombreuses civilisations par sa symbolique et par sa magie.
L'inconnu, l'invisible, fait peur. On voit ce qui se passe dans le ciel, mais on ne voit pas ce qui se passe sous l'eau. Cet univers opaque, profond, impénétrable, où sombraient les navires et périssaient les marins, a de tout temps excité l'imagination des hommes.
La notion d'eau originelle est quasi universelle. Chez les peuples germaniques et nordiques, une ancienne légende situe l'origine du monde dans la rencontre entre un gouffre de glace et un gouffre de feu produisant des nuages brûlants.
Il existe un lien très fort entre l'eau et le temps, qui se traduit dans le langage courant : on dit que la vie s'écoule, on parle du fil du temps, comme du fil de l'eau, et du cours de la vie, comme du cours de l'eau.
L'eau brille de tant de facettes que chacun trouvera des raisons de s'y attacher. Le poète y puisera son inspiration, comme l'écrivain, le peintre et le musicien.
Au fil de l'histoire, l'homme a domestiqué l'eau, pour son économie et pour son confort. L'eau était déjà essentielle. Entre ses doigts, elle est devenue utile.
Nous venons de l'eau, nous sommes de l'eau, nous vivons par l'eau... L'eau est essentielle, universelle. Belle, tout simplement.
Au-delà de la mélancolie, l'eau négative appelle pour le philosophe l'image de dissolution, de dernier voyage.