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Citation de Mary45


J’ai tout de suite vu les choses arriver lorsque le type des Haras nationaux, culotte de cheval à l’ancienne, bottes rutilantes, a commencé à s’agiter en se mettant en tête d’attraper seul l’étalon pour poser la puce électronique. Il s’énervait parce qu’on n’avait pas fini. Le jour déclinait sensiblement. Il avait encore deux cent kilomètres à faire pour rentrer chez lui. Il a essayé de passer le licol à l’étalon. Celui-ci, d’un violent coup de tête, s’est dégagé pour partir au triple galop, en lui brûlant la main au passage parce qu’il n’a pas eu le réflexe (ce que n’importe quel apprenti sait dès le départ) : lâcher la longe immédiatement. L’étalon s’est dirigé droit vers l’enclos des petits mâles de deux ans en hennissant pendant que le type gémissait en soufflant sur ses doigts. Les chevaux ont commencé à se renifler, à gonfler leur encolure, à se cabrer, pour finir par se battre. Sous la pression du troupeau devenu insensible à l’électricité, la clôture a cédé. S’en est suivi un bruit effroyable. Des coups de pied, des morsures, des rugissements. Chayton et moi, on s’est retrouvés chacun avec un tuyau d’arrosage à la main, à taper comme des sourds, pour tenter de séparer les animaux. On a renvoyé avec peine les 2 ans dans l’enclos et on a réussi à isoler l’étalon. Il avait une sale tête, un bout de crinière arrachée, couvert de morsures qui gonflaient en hématomes à vue d’œil, une bonne plaie au poitrail. Fallait recoudre. Tétanos. Lorsqu’on recoud à chaud, tout se passe beaucoup mieux. Pas besoin d’anesthésie, la cicatrisation est bien meilleure. Chayton a compris. Ses yeux brillent : il sait qu’on va opérer.
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