Berthe Bardalet souleva le rideau de la fenêtre. Il était presque midi. Une fois encore, elle prendrait son repas seule, en face de sa mère. La petite table rectangulaire de la cuisine était recouverte d'un tapis usé dont les carreaux rouges dessinaient à peine la géométrie des figures. Les assiettes creuses, disposées pour les deux convives sur le bord de ce modeste revêtement, avaient fini par y laisser leur empreinte, comme une présence vivante.