La nuit est pénible. C'est difficile à expliquer, mais la douleur est oppressante. Je devrais pouvoir faire toutes sortes de choses, vivre pleinement chaque instant, et pourtant, voilà où j'en suis réduit : je suis là, immobile, incapable même de bouger le petit doigt. C'est cela qui est douloureux : d'être incapable, finalement, de devenir un autre que moi-même. Je n'ai rien à faire que d'être là, pendant que le temps s'écoule en accéléré. Je ne demande rien d'autre que de vivre, alors que je me contente de respirer au ralenti derrière les barreaux de l'existence. Je voudrais respirer pleinement mais je n'y arrive pas. Si je me force, j'étouffe.