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Citation de enkidu_


Aujourd’hui ce sont les musulmans qui sont visés par ce vocable : « terrorisme ». Il s’agit bien sûr d’une minorité inconscience et manipulée, mais aussi le produit d’injustices flagrantes. Mais l’effet de la loupe médiatique donne l’impression qu’il s’agit d’un phénomène généralisé. En tout cas, et quel que soit le sentiment d’injustice, il n’y pas pire que de se tromper d’ennemi et de combat. « Le – vrai – mudjâhid (combattant) est celui qui fait le djihad contre son nafs », nous dit le Prophète(1). Les personnes renfermées dans une idéologie islamiste offensive, faussement « djihadiste », diront qu’il s’agit là d’un calmant pour endormir les musulmans, comme si pour les réveiller il leur fallait absolument des excitants. Généralement, derrière l’agressivité et la prétention religieuse artificiellement sûre d’elle-même et médiocrement prosélyte de certains musulmans, souvent jeunes, se cachent un vrai malaise et une réelle fragilité. Il s’agit en réalité de convictions floues ou simplistes, doublées d’une ignorance déroutante des préceptes du Coran et de la Sunna.
(…)
Pour le musulman conscient et responsable, la crise du monde musulman est une occasion en or de revisiter sa foi et de vivre en bonne intelligence avec le monde, et d’exceller dans la vie. La foi sûre, elle, procure la sérénité et l’intelligence, pas le conflit et la barbarie ; la modestie, pas l’arrogance et l’orgueil ; la gentillesse et non l’agressivité gratuite.

Nous ne pouvons résister ici à l’évocation d’un commentaire qui nous est inspiré par un maître de la mystique musulmane, Muhyî ad-Dîn Ibn ‘Arabî. Commentant la deuxième partie de notre hadîth qui évoque le musulman et le croyant, il dépeint le vrai croyant. Selon la définition établie par la doctrine gnostique musulmane reconnue par la sharia(2), explique-t-il, le croyant est reconnu en tant que tel une fois que le monde visible (terrestre) et le monde invisible (céleste) deviennent, dans son esprit et son cœur, une seule réalité évidente, manifeste. Une fois atteint cet état spirituel, ésotérique, tous ceux qui le voient et le rencontrent en concluent qu’il s’agit d’un vrai croyant. Il propage autour de lui la quiétude – amân – et touche tout le monde par sa sérénité. Il inspire ainsi à ceux qui l’entourent une confiance totale quant à leur vie et à leurs biens. Tant qu’un musulman n’a pas réalisé cela, souligne-t-il, qu’il ne se fasse pas d’illusion, il n’est pas au nombre des croyants, les vrais. Autrement dit, l’accomplissement de la croyance en l’Unicité de Dieu distribue la paix et procure la confiance et non l’insécurité.

(1) Rapporté par at-Timirdhî et Ibn Hibbân via Fadâla b. ‘Ubayd, authentique d’après as-Suyûtî, op. cit., t. 6, p. 262, n° 9175.

(2) Ibn ‘Arabî était aussi un théologien, un traditionniste narrateur du hadith et un canoniste, entre autres compétences parmi les diverses matières de la connaissance religieuse classique qu’il maîtrisait. (pp. 39-41)
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