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Citations de Tareq Oubrou (23)


je reconnais que beaucoup d’hommes musulmans justifient encore leur domination et leur soi-disant supériorité en interprétant de façon sélective et machiste certains passages du Coran
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C’est du frottement de la réalité que naissent les étincelles de vérité inédites, absentes des sagesses anciennes, des théologies et des théories établies.
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Personne n’a le monopole de la barbarie ni celui de la civilisation. Tous les hommes sont faits de la même pâte, mais avec des vernis idéologiques, culturels, religieux … différents.
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La loi se négocie avec la société, c’est ce que le Coran a fait avec les musulmans de l’époque : une pédagogie à suivre. Autrement dit, s’adapter n’est pas forcément approuver.
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l’essentiel est de veiller à ce que la référante symbolique à la charria, à l’islam ou au Coran n’entre pas en conflit avec les grands principes universels : liberté, égalité, citoyenneté, démocratie….
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La République française doit rassurer et répondre à certaines inquiétudes légitimes, certes, mais ne doit pas le faire aux dépens des valeurs qui régulent la démocratie.
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L’accès démocratique au Texte, qui était un avantage, est devenu aujourd’hui un accès sauvage, une source de violence chez certains musulmans qui pensent qu’il suffit de lire le Coran pour le comprendre et qu’il suffit de le comprendre pour le mettre en application, abstraction faite des situations et dans une intolérance parfois violente.
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Il est frappant de voir par exemple comment l’imâm s’approprie celle de Hasan al-Bannâ, le fondateur égyptien des Frères musulmans en 1928, à quinze ans d’intervalle. De la même manière que, dans son jeune âge, il a pu faire un usage non contextualisé de penseurs comme Ibn Taymiyya et les chefs de file de l’« orthodoxie orthodoxisante » (l’expression est de lui), il va plutôt y puiser aujourd’hui ce qui est favorable à la concorde plutôt qu’à la réaction, à l’opposition et à la division.
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Aujourd’hui ce sont les musulmans qui sont visés par ce vocable : « terrorisme ». Il s’agit bien sûr d’une minorité inconscience et manipulée, mais aussi le produit d’injustices flagrantes. Mais l’effet de la loupe médiatique donne l’impression qu’il s’agit d’un phénomène généralisé. En tout cas, et quel que soit le sentiment d’injustice, il n’y pas pire que de se tromper d’ennemi et de combat. « Le – vrai – mudjâhid (combattant) est celui qui fait le djihad contre son nafs », nous dit le Prophète(1). Les personnes renfermées dans une idéologie islamiste offensive, faussement « djihadiste », diront qu’il s’agit là d’un calmant pour endormir les musulmans, comme si pour les réveiller il leur fallait absolument des excitants. Généralement, derrière l’agressivité et la prétention religieuse artificiellement sûre d’elle-même et médiocrement prosélyte de certains musulmans, souvent jeunes, se cachent un vrai malaise et une réelle fragilité. Il s’agit en réalité de convictions floues ou simplistes, doublées d’une ignorance déroutante des préceptes du Coran et de la Sunna.
(…)
Pour le musulman conscient et responsable, la crise du monde musulman est une occasion en or de revisiter sa foi et de vivre en bonne intelligence avec le monde, et d’exceller dans la vie. La foi sûre, elle, procure la sérénité et l’intelligence, pas le conflit et la barbarie ; la modestie, pas l’arrogance et l’orgueil ; la gentillesse et non l’agressivité gratuite.

Nous ne pouvons résister ici à l’évocation d’un commentaire qui nous est inspiré par un maître de la mystique musulmane, Muhyî ad-Dîn Ibn ‘Arabî. Commentant la deuxième partie de notre hadîth qui évoque le musulman et le croyant, il dépeint le vrai croyant. Selon la définition établie par la doctrine gnostique musulmane reconnue par la sharia(2), explique-t-il, le croyant est reconnu en tant que tel une fois que le monde visible (terrestre) et le monde invisible (céleste) deviennent, dans son esprit et son cœur, une seule réalité évidente, manifeste. Une fois atteint cet état spirituel, ésotérique, tous ceux qui le voient et le rencontrent en concluent qu’il s’agit d’un vrai croyant. Il propage autour de lui la quiétude – amân – et touche tout le monde par sa sérénité. Il inspire ainsi à ceux qui l’entourent une confiance totale quant à leur vie et à leurs biens. Tant qu’un musulman n’a pas réalisé cela, souligne-t-il, qu’il ne se fasse pas d’illusion, il n’est pas au nombre des croyants, les vrais. Autrement dit, l’accomplissement de la croyance en l’Unicité de Dieu distribue la paix et procure la confiance et non l’insécurité.

(1) Rapporté par at-Timirdhî et Ibn Hibbân via Fadâla b. ‘Ubayd, authentique d’après as-Suyûtî, op. cit., t. 6, p. 262, n° 9175.

(2) Ibn ‘Arabî était aussi un théologien, un traditionniste narrateur du hadith et un canoniste, entre autres compétences parmi les diverses matières de la connaissance religieuse classique qu’il maîtrisait. (pp. 39-41)
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Ces idées reçues, transformées en certitudes inoxydables, prennent parfois l’allure d’une connaissance « laïque » suffisante exprimée en termes savants et qui ne souffre aucune mise en doute. C’est la plus redoutable des ignorances.
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Ce qui intéressent nos concitoyens en premier lieu ce n’est ce que disent le Coran et la Sunna - ce que dit l’islam-, mais la façon dont les musulmans comprennent leur religion et entendent la vivre avec leurs concitoyens autour de valeurs communes, au sein d’une seule nation partageant un même destin.
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Toute la problématique à laquelle doit répondre le discours sur l’islam aujourd’hui est celle de sa capacité à séparer l’ordre de la spiritualité de celui de la temporalité, le particulier et l’universel. Une séparation qui ne veut pas dire une rupture de lien car, quel que soit le degré de sécularisation d’une religion, celle-ci reste portée par des hommes qui ont une histoire et qui vivent dans leur monde et leur époque.
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La notion de voile...était réservée aux seules épouses du Prophète! Les autres femmes musulmanes n'ont pas à imiter les épouses du Prophète, ce serait même un manque de respect à leur égard, compte tenu de leur statut particulier. (Coran 33:32)
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Le mariage se fait surtout devant la société et au sein de ses institutions. Mais c’est vrai que la notion de « mariage » en islam peut donner un aspect très libéral à cette religion, pour ne pas dire libertin et irresponsable. Et cela peut déboucher effectivement sur des aspects très pervers tels que ceux que vous mentionnez. Ce type d’union peut véritablement cacher une mauvaise foi. Il permet, par exemple, à l’homme de se marier avec plusieurs femmes et d’en répudier selon son bon vouloir, sans contrainte juridique, profitant de la naïveté de certaines musulmanes ou non, d’ailleurs. Nous connaissons des cas qui frôlent le vagabondage sexuel mais qui sont islamiquement bien « couverts ».
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Le mariage est donc un contrat moral, mais qui suppose bien sûr l’existence d’un sentiment d’amour. Cependant, cette union devra trouver une forme juridique française qui garantisse les droits et les devoirs des deux époux et ceux de leurs enfants. Bien évidemment, même si cette union n’est pas enregistrée juridiquement, le droit français, avec sa grande latitude, pourra toujours garantir les droits et les devoirs des deux partenaires sans heurter l’éthique musulmane et le choix du type d’union. Il n’y aura pas d’antinomie.
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Il est vrai que l’islam est porteur d’une vision métaphysique globale sur l’existence et sur le monde. Mais cela doit être compris au niveau du sens, du théologique et de l’éthique, et pas au niveau du droit musulman dont le paradigme fut dans une large mesure lié à la notion politique totalisante du califat, un système lui-même formalisé par des hommes et qui serait prétendument fixé une fois pour toutes. Or, cette notion de califat est elle-même restée plus utopique, théorique, que réelle. Aussi, si l’on revient aux sources de l’islam, nous remarquons que le Coran expose des valeurs universelles comme la justice, l’égalité, l
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Les sciences humaines sont à cet égard des disciplines obligatoires pour tout canoniste éthicien. Le travail que je mène vient en particulier répondre à la situation de mondialisation actuelle. Celle-ci a produit un sentiment général de minorité ou de minoration qui gagne de plus en plus les groupes, et même des nations et des États entiers. Au-delà des frontières politiques, ethniques, religieuses – de plus en plus mouvantes –, notre humanité actuelle vit désormais au sein d’une seule cité planétaire, engagée dans un destin commun et de plus en plus indéterminé.
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À la limite, un bon imâm, pour certains musulmans, est un imâm qui reste dans sa djellaba et ses babouches usées et qui vient, si c’était possible, à la mosquée sur le dos de son âne. Ah ! Je vous jure qu’il y a des gens qui supportent mal de voir un imâm roulant dans une voiture, même banale. Non mais c’est incroyable ! Je me souviens, quand j’étais étudiant et imâm – bénévole pourtant –, les quelques fois où il m’est arrivé d’acheter un costume, je voyais dans les yeux de certains « paroissiens » un regard bizarre.
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Plus largement, beaucoup d’imâms souffrent de leurs conditions matérielles. C’est indigne ! Il est vrai que le religieux ne doit pas être cupide, mais quand même ! Il ne faut pas non plus que la communauté pousse ses imâms à mendier. Voir un imâm, surtout un imâm principal, que l’on peut appeler grand imâm, grand muftî, en être réduit à ces conditions extrêmes, c’est un manque de respect pour la religion déjà, sans parler de l’exploitation illégale d’un salarié !
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Les intellectuels musulmans ne peuvent pas être massivement considérés, à l’heure actuelle, comme des facteurs de changement religieux et social. Ne fût-ce qu’à cause de l’effet d’attraction du champ religieux musulman et du décrochage scolaire d’un nombre considérable de jeunes Français d’origine maghrébine, comme le montrent de nombreuses recherches en sociologie et en science de l’éducation, les réflexions des intellectuels en question demeurent peu accessibles (y compris matériellement) à un grand nombre de musulmans. Le discours du prédicateur, en revanche, l’est. Même si une partie de l’auditoire peut connaître des difficultés à intégrer certaines nuances théologiques, comme c’est parfois le cas quand prêche l’imâm dont il est question dans cet ouvrage…
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