— Ça fait un boutte que je pense à me raser la tête, a dit Steph après un certain temps.
— Qu’est-ce qui t’en empêche?
— Tout le monde. Ma psy surtout.
— Pourquoi tu veux faire ça?
— C’est ça l’affaire, j’ai pas de raison. Je veux dire, est-ce qu’il faut avoir une raison pour tout?
(Tête dure, p.179)
Mais en avançant dans la vie, on se fait toucher, en avançant dans la vie, on se fait regarder, en avançant dans la vie, on reçoit des commentaires d’un mononcle sur nos seins ou on se fait donner un condom par l’ami de notre frère — qui va ensuite le nier — pour notre anniversaire, en avançant dans la vie, on se fait traiter de salope dans les transports en commun, en avançant dans la vie, on se fait suivre à minuit, en avançant dans la vie, on se fait dire qu’on est belle, t’es belle, t’es belle en crisse — ça devient compliqué.
(Tête dure, p.84)
Elle m’avait dit que la pauvreté c’était comme le cancer, qu’il n’y avait pas de remède, mais que je pourrais vivre une vie correcte malgré tout.
(Tête dure, p.19)