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Citation de Mariloup


Les hommes l'avaient enchaînée, sans comprendre sa rage, son désespoir, sans comprendre qu'il en était nécessairement ainsi: telle était la mer, à qui on reprochait ses colères brutales en oubliant que les navires profitaient à chaque instant de sa houle légère et des vents portants. La mer, toujours changeante, mais toujours belle. La mer, vive et joyeuse comme l'était Tia Dalma en sa forme humaine. Mais bientôt, se dit la déesse prisonnière en se mettant à sourire dans l'obscurité, elle retrouverait sa liberté et son pouvoir de prendre la forme qu'elle voulait: eau, air, oiseau, poisson... Il lui tardait de replonger tout son être dans l'immensité bleutée, d'accorder le rythme des marées à celui de son coeur, de donner son souffle aux brises, aux zéphyrs, aux alizés et aux tornades, de balloter les mouettes et les grands cormorans sur ses vagues; de se rouler dans la houle en berçant les bateaux, de se mirer dans le miroir du ciel en libérant ses couleurs, de se laisser féconder par les rayons de la lune, de déferler sur les rochers, de lécher doucement les plages et les falaises, puis de s'étaler, tranquille dans le soleil couchant... Il lui tardait surtout de se déposer en un souffle sur le Hollandais Volant, de se percher d'un battement d'ailes sur l'épaule de son capitaine et de se glisser entre ses bras, en une forme humaine. Ce pouvoir entièrement retrouvé, elle pourrait rendre à son bien-aimé son apparence d'antan, et ils s'aimeraient enfin. S'il le voulait bien.
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