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Citation de Luniver


C’était place Sator que la ville se rendait quand elle était désorientée, bouleversée ou apeurée. Des gens qui ne savaient pas trop pourquoi ils réagissaient ainsi se rassemblaient pour écouter d’autres gens qui n’en savaient pas davantage, partant du principe que l’ignorance partagée est une ignorance doublée. Il y avait ce matin-là des grappes de citadins et plusieurs équipes improvisées, parce qu’il est écrit, ou plus exactement gribouillé sur un mur dans un coin, que partout où deux personnes ou plus se rassemblent, au moins une aura quelque chose dans quoi flanquer un coup de pied. De tous côtés, des adultes s’ennuyaient à taper dans des boîtes de conserve et des boules de chiffons roulés serré, mais, alors que Glenda s’approchait, les grandes portes de l’université s’ouvrirent et Cogite Stibon sortit en faisant rebondir assez maladroitement un des maudits nouveaux ballons de cuir. Boing ! Le silence tomba avec fracas sur la place tandis que des boîtes de conserve continuaient de rouler sans que personne n’y prête plus attention. Tous les regards étaient braqués sur le mage et le ballon. Il le jeta et le ballon rebondit deux fois sur les pavés – boing ! boing ! Puis il lui donna un coup de pied. Rayon coups de pied, il était un brin mou, ce coup de pied-là, mais nul sur la place n’avait jamais rien envoyé d’un coup de pied ne serait-ce que dix fois moins loin, et tous les mâles coururent après le ballon, propulsés par un instinct ancestral.
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