Je n'ai jamais assisté à une exécution où le forçat condamné se soit montré lâche. Raidis et silencieux, adossés au mur, tous regardaient d'un oeil parfaitement calme la bouche des fusils et mouraient sans une plainte. Mais pour la plupart ils blasphémaient Dieu et lançaient contre l'humanité entière des anathèmes si barbarement exprimés qu'il fallait, pour les comprendre, un effort de réflexion. Chacun frémissait alors, craignant qu'ils ne vinssent à se réaliser.