C'est ainsi qu'au cœur de la Sibérie nous descendions le fleuve sur des radeaux... Peu à peu s'abolissait l'idée du temps ; toute impatience même apparaissait vaine. Au début je regardais ma montre assez souvent ; maintenant je ne pensais plus à le faire. Que nous importait, au fond, de savoir quand nous atteindrions notre but ? Que devient la notion de temps dans la Sibérie profonde, éternelle? On ne l'a jamais conçue du reste, on ne la concevra jamais; là-bas seule l'éternité est réelle.