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3.3/5 (sur 72 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Théodore Bourdeau est un journaliste et écrivain français.

Il intègre en 2002 la 78e promotion de l'École supérieure de journalisme de Lille. Il devient par la suite journaliste pour LCI en 2006, qu'il quitte l'année suivante pour "+ Clair", une émission produite par Canal +2.

Il reste journaliste pour cette émission pendant un an avant de devenir le rédacteur en chef du "Petit Journal" de Yann Barthès en 2008.

En 2016, l'équipe du "Petit Journal" quitte Canal + pour le groupe TF1 et Théodore Bourdeau devient producteur éditorial de l'émission "Quotidien" présentée par Yann Barthès sur TMC.

"Les petits garçons" (2019) est son premier roman.

Twitter : https://twitter.com/TObourdeau


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https://www.web-tv-culture.com/emission/theodore-bourdeau-les-petits-gar-ons-51449.html Voilà un premier roman prometteur présenté dans la nouvelle collection Arpège des éditions Stock. On le doit à Théodore Bourdeau. Journaliste. Théodore Bourdeau a arpenté les couloirs de la rédaction de Canal Plus avant de suivre Yann Barthès sur TMC et devenir producteur de l?émission Quotidien. Mais l?envie de l?écriture et le goût des mots étaient là depuis bien longtemps, le journalisme en étant la première marche. Reconnaissant une sorte d?urgence et voyant dans la littérature une espèce de Graal, Théodore Bourdeau, fait le choix de l?écriture romanesque. Ainsi né ce livre « Les petits garçons ». Ecrit à la première personne, l?histoire flirte avec l?autofiction, le narrateur ressemblant par bien des points à l?auteur. Il est journaliste comme lui, est né au début des années 80 comme lui et a longtemps cherché sa voie, comme lui. Mais là s?arrête la comparaison. Et finalement, peu importe car nombreux seront les lecteurs à s?identifier à ce personnage et à son copain d?enfance, Grégoire. Deux enfants dont l?amitié va naître sur les bancs de l?école. Même si leurs univers familiaux et leurs parcours de vie semblent bien éloignés, ils restent au fil des années les meilleurs amis du monde. Et nous allons les suivre, du collège à la fac et aux premiers jobs, découvrant la vie et ses pièges, les flirts, les premiers émois. de la douceur du couffin maternel aux premières morsures de l?existence, le temps passe vite ! Mais derrière cette histoire teintée d?une douce nostalgie, où les souvenirs racontent un monde enfui, le roman est aussi une peinture de notre époque quand ces deux gamins, ces deux ados puis ces jeunes adultes sont confrontés à la violence du monde et plus particulièrement le terrorisme qui devient le fil rouge, couleur sang, de leur histoire commune. Au fil des pages se dessine alors un livre plus sombre où la violence surgit sans crier gare. Les premiers mots du roman de Théodore Bourdeau prennent alors tout leur sens « Je suis né heureux ». Comment garder l?innocence de son enfance quand tout autour de vous appelle le drame. Théodore Bourdeau signe un premier roman empreint d?une mélancolie littéraire patiemment travaillée, une écriture pleine de pudeur et de sensibilité où résonne la joie et l?envie de vivre, malgré tout. Un beau roman, une belle écriture qui laisse entrevoie de belles perspectives. « Les petits garçons » de Théodore Bourdeau est publié chez Stock.

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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Alors que notre interlocuteur tentait de nous expliquer une figure qui s’appelait le «ollie flip» en faisant de petits bonds sur place, Colombe s’entretenait maintenant avec Louise. Les dés étaient jetés. Fébrile, je plaquai les pans de ma raie au milieu puis me décalai d’un pas pour écarter Luc de mon champ de vision et focaliser mon attention sur l’acte crucial qui se jouait à quelques mètres de moi. Colombe parlait à l’oreille de son amie. Une musique pop quelconque sautillait sur la pièce. Enfin, mes mots et mon amour parvenaient jusqu’aux oreilles et, je l’espérais, jusqu’au cœur de Louise. Mais alors qu’elle aurait dû esquisser un sourire puis rougir, son visage devint rictus, traduisant un dégoût amusé. Je perdis tout espoir quand le rictus se transforma en un éclat de rire. Tout était consommé. Louise ne voudrait pas de moi. Ma première boum ne serait pas le théâtre de mon premier amour. 
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C'était difficile de se retrouver comme çà entre anciens camarades, aujourd'hui concurrents. On se comparait, on craignait la déception dans le regard de l'autre, on tentait de camoufler la jalousie dans le sien, tout en jouant l'intérêt faux pour autrui qui sert seulement à se jauger soi-même. (p184)
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Souvent, je me disais que les journalistes étaient des touristes : on se plongeait dans l’univers décati des autres, puis on rejoignait ses copains pour raconter les anecdotes de reportages, on ironisait sur les témoignages recueillis, même s’ils étaient tragiques, un peu comme après un safari quand on montre ses photos. Car nous vivions pour la plupart dans des quartiers agréables. J’avais bêtement choisi celui la gare, mais j’aurais pu vivre dans un environnement plus chic, avec des boutiques de vêtements inabordables et des cafés à la mode. L’environnement citadin dans lequel nous étions plongés était sain, il y avait des emplois, une majorité de cadres, des possibilités de loisirs et des rencontres à faire, tout ce qui manquait aux zones périphériques. Élèves de l’Ecole de journalisme, nous appartenions au monde des villes, nous étions des enfants des classes moyennes, voire des bourgeois, bien éduqués et destinés à un métier peu rémunérateur, mais valorisé. Que pouvions-nous véritablement comprendre à la vie de ceux qui survivaient dans des zones que nous ne visitions que par obligation ?
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Je suis né heureux.

Un tout petit enfant, avec deux parents pour me chérir. Un tout petit enfant qui rit et qui se roule en toupie dans le lit de papa et maman le dimanche matin. Une bouche de quenottes, tout petit enfant, qui hurle d’excitation, qui pleure et qui rit. Qui pleure puis qui rit. Une boule de chair douce et encore innocente au malheur.
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À l’école, les cours d’histoire nous familiarisaient avec les grands drames fondateurs de l’époque : on apprenait que notre monde était l’héritier de guerres sanglantes, terribles et meurtrières, dont il était nécessaire de se souvenir pour ne pas courir le risque de les voir se reproduire. À nos âges, on découvrit aussi que l’on pouvait se battre pour une cause, un territoire, une idée, ou pour se venger d’un crime. Mais cet après-midi-là, une autre forme de violence venait de se manifester, absente des manuels d’histoire. Celle qui porte la dévastation au cœur d’un groupe d’innocents sans donner d’explications. Et pourtant, cette terreur était aussi accompagnée d’une excitation enfantine : il venait de se produire quelque chose de nouveau, un événement qui bouleversait notre routine monotone de collégiens. Collés l’un contre l’autre face à la radio, nous étions deux auditeurs fascinés, sans aucune raison d’en vouloir à personne.
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Je partais en direction de l'école, sans trop savoir si tout allait vraiment bien se passer, et en me demandant surtout pourquoi il fallait toujours, dans la vie, s'éloigner des douceurs familières pour prendre le risque du monde extérieur.
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Je suis né heureux.

Il était mignon ce petit garçon. Il était au commencement, vierge du monde, du travail, des amours déçus, des ambitions...

Il y aura certes, ce Grégoire que l'on connait tous, le futur avocat, le grand ministre, ou tout ce que tu voudras. Mais il y aura aussi toujours, au fond ce petit garçon qui aime les belles choses, les choses pures.

Au fond qu'est ce qui fait la qualité d'un être humain? Il y a son intelligence, sa culture, sa générosité, son aisance en société ... Il y a aussi l'équilibre entre sa sensibilité et sa résistance aux épreuves : un type dur sera un pauvre type s'il n'est pas sensible. Il y a son sens de l'analyse, son esprit critique, sa persévérance, sa couardise aussi, parce qu'elle est parfois nécessaire... et puis il y a son pouvoir de séduction. Mais qui n'a de sens que s'il est bien dosé, s'il ne s'en sert pas pour blesser ceux qui l'entourent. Certains ont toutes ces qualités mais un jour, sur un coup de malchance, sur une injustice, ils perdent tout...

Alors parfois je pensais à tous ces moments où j'aurais voulu réussir à faire le vide, à ne penser à rien, à m'engouffrer dans un sommeil de néant.

Je voulais rester là inconscient, spectateur de tout mais touché par rien.

Je suis né heureux.
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Dans le long couloir qui traversait l’appartement familial, il y avait le portrait d’un vieux monsieur, très digne, sanglé dans une gabardine sombre. Une grande toile sans cadre, un peu jaunie, craquelée. Moustaches lisses et regard dur de l’ancêtre qui toise sa lointaine descendance. Maman avait acheté le tableau dans une brocante un peu au hasard. L’homme aux moustaches était l’ancêtre d’un autre petit enfant, un inconnu pour nous. Qu’importe, c’était mon aïeul pour toujours : un capitaine d’industrie effrayant, un vieux cheminot dur au labeur, mon arrière-grand-père vice-ministre de quelque chose. La nuit, quand je marchais à tâtons dans le couloir pour rejoindre la cuisine et boire un verre d’eau, le vieux monsieur se transformait souvent en ogre prêt à me dévorer. Libéré, extrait de sa toile, ses pas résonnaient sur le sol et il fondait sur moi dans la stupeur d’un cauchemar.
Ma vie était légère, facile. Une aventure perpétuelle et joyeuse. Elle ne supportait aucune contrariété, à l’exception des frayeurs nocturnes de l’ancêtre. Un jour, à l’âge de huit ans, je demandai à maman s’il était possible de ne penser à rien. Si je pouvais déconnecter mon cerveau, même l’espace d’une seconde, et n’être plus qu’un corps inerte, qui ne produirait plus aucune matière imaginative. Maman me répondit que c’était sûrement possible. Qu’il fallait s’isoler dans un endroit le plus calme possible, faire le vide en soi, se concentrer sur sa respiration et peut-être alors, l’espace d’une seconde, je pourrais ne penser à rien. Je m’enfermais donc dans les toilettes, la pièce la plus calme de l’appartement. Assis sur le sol, le nez face à la cuvette, j’essayais de respirer le plus lentement possible, de ne prêter aucune attention aux bruits extérieurs. Je plongeais dans un gouffre de néant, je tentais d’imposer le sommeil à mon âme, de chasser la moindre de mes idées. J’étais comme mort, malgré les battements de mon petit cœur.
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C'est finalement maman qui avait tranché pour moi. J'aimais lire et j'épatais toujours mes grands-mères quand je leur envoyais des cartes postales qu'elles trouvaient "si bien écrites". Et puis, j'étais un garçon sensible, observateur. Je m'exprimais bien. Alors pourquoi ne pas essayer de devenir journaliste ? Maman m'avait inscrit, sans me laisser le choix, aux examens d'entrée dans les établissements formant au journalisme. Je me laissai guider, faute de mieux. Dans le fond, c'était un métier d'une redoutable simplicité : il s'agissait de s'intéresser à des choses, et de les raconter du mieux possible. Je pouvais me projeter, me sentir à la hauteur d'une tâche aussi basique. (pp. 89-90)
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Grégoire était mon ami. Aussi loin que je puisse me rappeler, dès l’école maternelle, Grégoire était là. Petit garçon rouquin, avec qui tout semblait facile. Jouer, faire des bêtises ou échanger des billes. Quand je voulais courir jusqu’à n’en plus pouvoir respirer, voler un bonbon, faire peur à un camarade de classe, Grégoire se portait toujours volontaire. Nous n’étions qu’énergie.
Une malédiction commune accéléra cette amitié : nos deux anniversaires tombaient pendant les vacances. J’étais né à la fin de l’été, Grégoire juste avant Noël. Nous n’avions pas droit au rituel mis en place par notre maîtresse pour fêter les anniversaires : une guimauve distribuée en grande pompe à l’enfant qui grandissait, devant ses camarades jaloux. J’avais identifié deux choses : l’injustice de nos dates de naissance, mais aussi la cachette de la maîtresse, une boîte en aluminium pleine de guimauves, rangée sur une étagère facile d’accès. Je convoitais cette boîte depuis un certain temps quand l’occasion se présenta enfin grâce à un petit camarade prénommé Cyril, qui peinait à se contenir et faisait souvent pipi aux quatre coins de la classe. La maîtresse exténuée devait l’exfiltrer régulièrement pour le changer, nous fournissant ainsi l’interlude nécessaire pour aller voler les guimauves que nous méritions nous aussi. Le premier acte de notre amitié se joua ainsi.
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