Secrets d'Histoire - Les femmes de la Révolution - Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt.
Dans une société profondément misogyne, de nombreuse femmes voient la Révolution comme une chance de modifier la place de la femme dans la société. Parmi ces femmes visionnaires se trouve Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, surnommée la belle Liégeoise ' Comment cette femme est-t-elle devenue une personnalité politique ?
Extrait avec lécrivain Philippe Séguy, lhistorienne Françoise Kermina, le philosophe Michel Onfray et lhistorien Jean Tulard.
Replaçons-nous au temps où nos mères, les Gauloises et les fières Germaines, délibéraient dans les assemblées publiques, combattaient à côté de leurs époux pour repousser les ennemis de la liberté. Françaises, le même sang coule toujours dans nos veines ;
[Discours de Théroigne de Méricourt]
Il ne m'a jamais semblé possible que l'homme et la femme fussent deux êtres absolument distincts. Il y a diversité d'organisation et non pas différence. Il y a donc égalité et non point similitude.
Citoyennes, pourquoi n'entrerions-nous pas en concurrence avec les hommes ? Prétendent-ils eux seuls avoir des droits à la gloire ; non, non... Et nous aussi nous voulons mériter une couronne civique, et briguer l'honneur de mourir pour une liberté qui nous est peut-être plus chère qu'à eux, puisque les effets du despotisme s'appesantissaient encore plus durement sur nos têtes que sur les leurs.
[Discours de Théroigne de Méricourt]
Il est étrange que les conservateurs de l'ordre ancien accolent toujours avec affectation dans leur devise menteuse ces mots de famille et de propriété, puisque le pacte du mariage, tel qu'ils l'admirent et le proclament, brise absolument les droits de propriété de tout un sexe. Ou la propriété n'est pas une chose sacrée comme ils l'affirment, ou le mariage n'est pas une chose également sacrée, et réciproquement. Deux choses sacrées ne peuvent se détruire l'une l'autre.
[Discours de George Sand]
Françaises, je vous le répète encore, élevons-nous à la hauteur de nos destinées ; brisons nos fers ; il est temps enfin que les femmes sortent de leur honteuse nullité, où l'ignorance, l'orgueil et l'injustice des hommes les tiennent asservies depuis si longtemps ;
[Discours de Théroigne de Méricourt]
Théroigne au district, aussi bien qu'au bordel,
De ses talents divers a fait l'expérience;
Par sa langue et son con précieuse à la France,
Son nom va devenir à jamais immortel.
Toutes les femmes ont-elles un penchant pour devenir putain ? Toutes le sont ou désirent l’être, il n’y a guère que les convenances, les bienséances qui retiennent la plupart
Citoyennes, nous pouvons, par un généreux dévouement, rompre le fil de ces intrigues. Armons-nous ; nous en avons le droit par la nature et même par la loi ; montrons aux hommes que nous ne leur sommes inférieures ni en vertus, ni en courage ; montrons à l'Europe que les Françaises connaissent leurs droits, et sont à la hauteur des lumières du dix-huitième siècle ; en méprisant les préjugés, qui par cela seul qu'ils sont préjugés, sont absurdes, souvent immoraux, en ce qu'ils nous font un crime des vertus.
Discours de Theroigne de Mericourt
Quelle est la portée symbolique et politique de la parité ?
le droit de commander dans la maison et d'ordonner aux domestiques aux servantes surtout d'insulter la mère de famille celui de chasser les parents de la femme et de lui imposer ceux du mari, le droit de la réduire aux privations de la misère tout en gaspillant avec des filles le revenu ou le capital qui lui appartiennent, le droit de la battre et de repousser ses plaintes par un tribunal si elle ne peut produire de témoins ou si elle recule devant le scandale; enfin le droit de la déshonorer par des soupçons injustes ou de la faire punir pour des fautes réelles.