Personne ne s’étonne de trouver un(e) philosophe dans un amphithéâtre ou une bibliothèque. Pas plus du reste que de l’entendre s’exprimer à la radio ou à la télévision sur « la violence », « la peur », « le bonheur », « le bien », « le foot », « l’obésité », « la mort », Facebook , ou d’autres sujets dignes du baccalauréat. Certains d’entre eux se sont même spécialisés en philosophie du droit, de la technique, des médias, de la bioéthique, du don d’organe, que sais-je encore ! Mais pour la ville, les banlieues, l’urbain, vous repasserez ! Dans les banlieues qui rencontrent-nous ? Des sauvageons, des rappeurs, des tagueurs, et bien sûr des banlieusards, selon un large éventail de types socio-générationnels, mais point de philosophe ! Pourtant on nous raconte que la philosophie est fille de la ville, que c’est à l’ombre de la stoa (le « portique » en grec, d’où le « stoïcisme » qui désigne l’école des philosophes qui se retrouvaient à cet endroit) que des hommes, plutôt jeunes, discutaient entre eux, et que ces échanges d’idées et de raisonnements constituaient leur corpus philosophique également constitué de dialogues.