J'avais cru que j'allais devoir monter dans le vide, et je me retrouvais attiré au fond d'une cale. L'espace avait de nouveau rétréci et j'approchais un peu plus un mystère, auquel tout dans sa chambre semblait être voué. Elle ressemblait en réalité davantage à la cellule sombre d'un alchimiste ou à l'atelier d'un orfèvre qu'à un repère de marin : les vagues le long de la coque auraient tout renversé.
Je crus voir tout d'abord, dans la lueur sanglante qui nous éclairait à peine et que dans mon imagination j'attribuais à la flamme morne et pâle d'une lanterne magique, des choses hideuses : tête de mort, squelettes d'animaux pendus ici et là, toiles d'araignées, épaisse poussière, instruments de la science réduite dans ce capharnaüm fantastique à un fouillis de sphères, de compas, de parchemins, de bocaux et d'alambics, d'étagères encombrées de manuscrits, feuilles d'or plutôt que simples ordures, aux figures et aux caractères étranges et indéchiffrables, qui continuèrent de m'intriguer quand mon imagination retomba ensuite. Car la vision que j'eus de cette chambre ne fut plus alors la même.