Ici, je suis en sécurité. Personne ne peut me trouver, pas même ce type croisé devant les portes du Rio. Qui, à la surface, pourrait imaginer que des hommes ont choisi de vivre à plus de huit mètres sous terre dans ces galeries souterraines ? Boyaux qui se déploient sur des dizaines et des dizaines de kilomètres sous l'aéroport. Vlad m'a confié un jour y avoir marché plus de sept heures sans en avoir jamais vu le bout. Lui, c'est dans les conduits de la galerie électrique qu'il a élu domicile. Juste en dessous passe la « fluide », où s'écoulent tous les liquides, mais, dans celle-là, on ne vit pas.
Page 83, Sabine Wespieser, 2018.