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Critiques de Tiphaine Rivière (154)
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Carnets de thèse

Jeanne Dargan, professeur de collège dans une ZEP, en a ras-le-bol de son boulot. Conditions de travail précaires, élèves peu motivés... Ce qu'elle veut, c'est enseigner à la fac. Mais, pour ce faire, elle doit écrire une thèse. Aussi fait-elle une demande auprès d'Alexandre Karpov, professeur à l'université, pour financer sa thèse. Même si son projet n'a pas obtenu de financement, Karpov veut bien diriger ses recherches qu'il juge prometteuses. Ainsi, Jeanne se met en disponibilité de l'éducation nationale. Et, ce, pour 3 ans. Certaine qu'au bout de cette échéance, elle l'aura soutenue. Elle y croit. Il suffit d'un peu d'organisation et de rigueur, parfois, pense-t-elle. Mais c'est sans compter sur toutes les embûches et les galères qu'un thésard rencontre... 



Tiphaine Rivière se met un peu dans la peau de Jeanne Dargan et met en avant tous les problèmes que la jeune femme devra surmonter si elle veut réussir sa thèse. Formalités administratives lourdes, directeur de thèse pas toujours impliqué, concurrence, remise en question, regards extérieurs qui ne comprennent pas toujours... Le chemin est laborieux, certes, mais la réussite plus que savoureuse. Ces carnets, tels des témoignages, dépeignent avec des pointes d'humour, de sympathie, d'absurdité et de caricature parfois, le parcours compliqué du thésard. Un album bienvenu pour tous ceux et celles qui sont passés ou qui passent par là. Pour tous les autres, cet album croque avec énergie et dérision une jeune femme volontaire, téméraire et auto-centrée. Graphiquement, l'auteur fait dans la simplicité certes mais aussi dans l'efficacité.
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Carnets de thèse

VOUS QUI ENTREZ EN THESE, ABANDONNEZ TOUTE ESPERANCE !

C’est avec un humour un brin caustique que Thiphaine Rivière nous plonge dans la vie d’une nana qui a décidé de grimper les échelons de la gloire diplômante en se lançant à fond de train dans une thèse.

Ah, la thèse ! Faire de la Recherche avec un grand R stylé gothique, côtoyer le gratin du monde académique, déclamer les profondes avancées que l’on a creusées dans les congrès internationaux !

Qui ne rêverait pas de ça ?



Eh ben, en fait, c’est la galère ; largement pire que le collège zep que Jeanne quitte. D’abord faut t’autofinancer, puis tu es livré à toi-même et faut pas compter sur ton directeur de thèse pour t’aider parce que, lui, il est juste là pour empocher les lauriers, puis faut sacrifier entre 5 et 8 ans de ta vie, ton couple, tes amis, accepter de devenir monomaniaque, subir les remarques acerbes de ta famille, tout ça pour pondre une n-ième analyse sur un auteur qui n’intéressera en tout et pour tout que quatre personnes au monde ! Bon, l’alternative « un flingue et deux balles pour les maladroits » devient presque séduisante du coup.



Là, il faut signaler que Jeanne fait une thèse « en littérature ». T’ention ! c’est super différent d’une thèse en science, où là on fait avancer systématiquement le progrès de l’humanité toute entière, et puis on est financé, et on a trois ans pas plus à passer. Voyez le cousin de Jeanne : c’est la vedette de la famille à Noël. (Oui, bon, étant ancien thésard en science, le passage sur le progrès de l’humanité je le mets entre parenthèse, hein !)



Tiphaine Rivière nous brosse une galerie de portraits « à peine » caricaturés et absolument savoureux. Du chercheur égocentré qui fuit son boulot d’encadrant de thèse à l’étudiante de Normale Sup qui regarde ses « collègues » étudiants avec condescendance en passant par la secrétaire du département des thèses dont le seul mouvement de la journée est celui de sa bouche quand elle baille, tout y est ! C’est jubilatoire tellement on s’y croirait.

Certains morceaux sont inoubliables : la description de l’administration métastasée est digne de celle des « Douze travaux d’Astérix » et je me suis reconnu dans l’angoisse que l’on éprouve quand on pénètre dans l’antre de la BNF François Mitterrand. On a vraiment l’impression d’entrer dans les cercles de l’Enfer tellement c’est glauque.



Je regrette seulement les multiples scènes de la vie de tous les jours « je me douche, je chie, etc. ». Je dois être un brin pudibond moi. Un détail.



Merci à marina53 pour cette découverte.

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Le coeur qui bat, tome 1 (BD)

Cléo et Cyril sont un jeune couple de ce qu'il y a de plus ordinaire. Ils vont essayer de parfaire leur vie de couple en ayant un enfant. Cependant, parfois ce n'est pas chose facile. Il y a les aléas de la vie et notamment les fausses couches.



Je ne le savais pas mais en comparant le risque au nombre de naissances, il s'avère que 23 millions de fausses couches se produisent chaque année dans le monde, soit environ 15 % du total des grossesses. Cela représente environ 44 grossesses perdues chaque minute. Une femme sur quatre sera concernée en France. C'est beaucoup. Je n'en n'avais pas conscience avant cette lecture.



Le couple va être confronté à ce drame familial qui va beaucoup les toucher surtout pour Cléo qui se sentait déjà être une mère. Elle sera confrontée à la culpabilité mais également au doute et à l'anxiété ainsi qu'à des désagréments physiques.



Un cœur qui bat est un témoignage assez bouleversant. L'auteure Tiphaine Rivière aborde sans ménagement un sujet bien délicat composé de non-dits et parfois de tabous. Le dessin est d'ailleurs assez expressif et le sang pourra couler à flot. Pour ma part, je ne lui reprocherais pas de faire dans le réalisme.



Je n'avais pas été convaincu par mon début de lecture puis petit à petit, cela prend aux sentiments. On arrive en effet à sympathiser avec ces personnages et comprendre ce qui se passe vraiment.



Il y a un coté assez urbain dans cette BD malgré l'incursion d'agriculteur dans la famille. On voit également ce que les personnages secondaires pensent quand ils font par exemple des gaffes comme cette gynécologue. Cela donne un certain caractère à cette BD.



Cela se terminera tout de même par une réelle note d'espoir pour ce couple et c'est tant mieux.

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La Distinction : Librement inspirée du livre ..

Après sa BD savoureuse sur les thésards, « Carnets de thèse », Thiphaine Rivière publie cette « Distinction » d'après le livre de Pierre Bourdieu.

Pour vulgariser ce « pavé », elle met en scène un jeune prof de socio, originaire du milieu agricole, qui est particulièrement sensibilisé à ce sujet.

Et pour rendre concrètes les idées de Bourdieu, il a l'idée de donner des exemples dans le quotidien de ses élèves et il leur demande d'interroger leurs proches sur leur rapport à la nourriture, aux vêtements, aux loisirs...

L'idée étant de leur faire comprendre que les « prolétaires » s'autocensurent eux-mêmes en se conformant à ce que l'on attend d'eux.

Et à l'âge de ces adolescents où l'on s'ouvre au monde et où l'on rêve sa vie, leurs rêves mêmes sont limités par ce qu'ils voient dans leur entourage.

Les faire prendre conscience de cette auto-censure, les ouvrir au monde de l'art, les autoriser à imaginer leur vie, sera le but que s'assignera cet enseignant, en espérant le reproduire chaque année dans ses classes et semer quelques graines...



Même s'il ne s'agit pas de résumer cet ouvrage imposant qu'est La Distinction (que je n'ai pas lu...), j'ai trouvé sympathique cette façon de l'aborder en mettant en scène des élèves de banlieue et en les ouvrant à la Culture avec un grand C et pas seulement aux petits bouts de culture auxquels ils se limitaient eux-mêmes.

On sait tous qu'il existe des plafonds de verre où il n'y a pas de mélange de classes, on connaît le poids des déterminismes sociaux et la « reproduction » des élites, mais l'expliquer permet d'être lucide sur le monde qui nous entoure...

D'ailleurs on parle beaucoup de « transfuges de classe » en ce moment avec Nicolas Mathieu notamment (et avant lui Annie Ernaux, Didier Eribon,...), mais justement c'est souvent l'arbre qui cache la forêt...

Le dessin en noir et blanc est épuré et sert bien le propos.

Et quelques moments franchement drôles (la pièce de théâtre d'avant-garde...) rendent le propos plus léger...

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La Distinction : Librement inspirée du livre ..

— Une affaire de bon goût —



Évocation en bande dessinée très réussie du pavé (dans la mare) de Pierre Bourdieu, La distinction (critique sociale du jugement), qui entreprend en 1979 d’établir « les conditions dans lesquelles sont produits les consommateurs de biens culturel et leur goût. »



Évocation, plutôt qu’adaptation, parce que livre éponyme fait facile 600 pages bien serrées, avec tableaux, graphiques, enquêtes et analyses (dans le style peu aimable de Bourdieu) démontant « l’idéologie charismatique qui tient les goûts en matière de culture légitime pour un don de la nature. »



Dans un raccourci impudent, disons que les classiques voyaient dans le beau l’incarnation sensible de la vérité, les empiristes une expérience sensorielle partagée, puis Kant l’a distingué de l’agréable, séparant le goût pur de la réflexion (contemplation esthétique) de celui des sens, « de la langue, du palais et du gosier ».



Bourdieu montre que (tous) les goûts ne sont pas dans la nature, mais dans la culture, qu’ils sont des expressions du monde social, qu’à cet égard il n’y en a pas de meilleurs, ni purs ni impurs, mais que les goûts et les pratiques de consommation (du repas de famille à la visite au musée) sont plus ou moins légitimes selon qu’ils sont ceux des mieux dotés, en capital économique ou culturel.



La BD explique avec beaucoup de clarté comment l’idée-même de goût est une vision des classes dominantes car elle suppose la liberté du choix, au contraire du goût de nécessité des classes populaires, amenées par exemple à préférer la fonction à la forme, à répondre au « parti de sublimation » par un parti-pris de réduction, de dégradation.



Non seulement nos pratiques de consommation nous révèlent, mais l’affirmation de nos goûts et dégoûts nous distingue et nous permet de nous classer. Stratégies de distinction, mais aussi de conservation, les transgressions n’ayant jamais pour but des transformations sociales en profondeur, les aspirants à la légitimité n’en ayant pas le luxe !



Dans tous les milieux, la bande dessinée illustre la violence de la vérité sociologique qui montre à quel point nous sommes les pantins de rapports sociaux. Le regard des lycéens dessillé après les cours dispensés par leur jeune prof pique méchamment les parents, remis en question dans les choix qu’ils estiment les plus personnels… Ce qui se paie d’une bonne baffe.



« Le petit-bourgeois est un prolétaire que se fait petit pour devenir bourgeois. » Aïe !



Ce pourrait être un pensum, or c’est drôle, brillamment dialogué (« La femme Quechua, elle me dirait qu’elle vit dans un rayon Décathlon je serais pas étonné »), joliment dessiné, d’une ligne claire qui excelle à rendre les mouvements.

Le prof, les lycéens, les parents… Tous les personnages sonnent justes, ne sont pas les pantins de la démonstration. On les sent la vivre et s’y confronter. Bien sûr, même en près de 300 pages, il faut un peu (beaucoup) forcer la représentation du monde social pour que les personnages exemplaires parviennent à se croiser. Si la BD force le trait, c’est donc dans la représentation euphémisée d’une société française hélas encore davantage cloisonnée.



Seul bémol : une fin un peu abrupte qui fait rêver d’un tome 2.



Mon coup de cœur pour cette bande dessinée n’est bien sûr pas fortuit, ni mon choix de l’acheter, ni celui d’en faire l’article sur Babelio où certains rapports à la culture et à la lecture nous réunissent et nous distinguent, etc.



Non, on ne se refait pas (ou même si…). J’aime à cet égard cette anecdote rapportée je crois par Stravinski :



Au moujik on demande :

— Que ferais-tu si tu étais Tsar ?

— Je volerais 100 roubles et je me sauverais.

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Carnets de thèse

Jeanne enseigne le français dans un collègue d'une ZEP.

Son quotidien est épuisant et pas très épanouissant, quand elle apprend qu'elle est admise en thèse, son rêve !

Elle se met donc en disponibilité de son poste d'enseignante et la voilà partie pour ce qu'elle croit être trois années de recherches stimulantes et passionnantes.

Mais la réalité d'une jeune thésarde va s'avérer bien différente de ce qu'elle imagine.



Cette bande dessinée nous révèle tout ce qui occupe l'esprit de la jeune femme : les problèmes d'argent car sa thèse n'est pas financée par une bourse, les tracasseries administratives, ses tentatives pour trouver un job rémunéré pas trop contraignant, le fait de concilier travail de recherche et vie sociale, les heures passées à tenter de joindre son directeur de thèse, l'écriture du plan (69 pages tout de même!) de cette fameuse thèse…



J'ai beaucoup aimé découvrir le quotidien de ces thésards qui vivent dans un monde à part pendant plusieurs années, qui se coupent de tout pour se consacrer à un sujet aussi passionnant par exemple que les paraboles des portes de la loi dans le « Procès » de Kafka !

Le plus drôle ou le plus pathétique, selon le point de vue du lecteur, c'est de s'apercevoir que cette fameuse année où Jeanne commence sa thèse, pas moins de 17 autres personnes font une thèse sur le même sujet.

Certains passages sont hilarants, comme celui où un jeune thésard déclare, sûr de lui, qu'il va faire bouger les choses dans le domaine de la ponctuation de la Renaissance !



Jeanne et tous les autres thésards sont vraiment des êtres à part, difficiles à comprendre pour leurs amis, leur famille, ils ne sortent plus, ne se rendent plus aux réunions de familles, ne vont plus au cinéma, ne parlent plus que de leurs recherches, ne s'intéressent plus qu'à l'écriture de leur « oeuvre », n'ont en quelque sorte plus de vie en dehors de la rédaction de cette sacrée thèse qui va forcément leur assurer un avenir merveilleux, leur ouvrir les portes de la renommée universitaire et faire d'eux des intellectuels « qui comptent » !

Mais la chute n'en est que plus brutale évidemment….



Avec énormément d'humour et de dérision, l'auteur, ancienne thésarde elle-même, nous raconte ce qu'à été sa traversée de thèse, car j'ai vraiment eu l'impression qu'on ne sortait pas indemne de cette épreuve, longue de plusieurs années.
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La Distinction : Librement inspirée du livre ..

Club N°55 : BD sélectionnée

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Alors oui, c'est pas très joli et les quelques premières pages donnent presque envie de reposer ce livre.



Mais ça serait vraiment dommage, parce que l'approche prise pour vulgariser l'ouvrage La Distinction de Bourdieu est vraiment sympathique, utilisant une classe mixte d'un lycée.



Les concepts principaux sont là, c'est un peu caricatural pour être accessible à tous et au final c'est plutôt sympathique.



C'est une BD que je conseillerai à tous les ados et jeunes adultes pour comprendre l'intérêt de la sociologie et l'influence du déterminisme social pour comprendre notre société.



Et pour les plus vieux, qui n'ont jamais osé s'attaquer à cette matière ou à son ouvrage, une introduction qui titillera la curiosité...



Greg

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Je m'attendais à du barbant, du blablabla...



Et bien, non en fait, elle se lit bien et reste accessible.



Nol

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Pas facile d'illustrer les thèses de Bourdieu..



La mise en situation dans une classe donne du liant au récit.



Un peu longue à mon avis.



Pas indispensable mais beau travail.



Jacques

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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La Distinction : Librement inspirée du livre ..

J'ai acheté cette BD pour ma fille cadette dont c'était l'anniversaire. Elle a commencé des études en sciences économiques et sociales et se passionne pour la sociologie. J'ai lu une critique sur cette BD et je me suis dit que ce sujet version BD pourrait l'intéresser. En tout cas en première approche.

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Je ne pensais pas la lire aussi. En fait je l'ai dévorée. Un sujet passionnant (les classes sociales) expliqué simplement, joliment illustré et pertinent (bon là ce n'est pas illogique ça s'inspire du bouquin de Bourdieu quand même !).

Un lycée, un nouveau prof d'éco, la banlieue parisienne. Plusieurs lycéens et ce sujet de Bourdieu sur les classes sociales, les choix culturels. Au début rétifs, certains lycéens vont s'interroger et nous avec.

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C'est passionnant. Ca m'a donné envie de lire le bouquin d'origine. Mais bon les quelques citations sont quand même arides (ça m'a rappelé Rosanvallon quand j'étais étudiante) et je sais que je n'aurais pas le courage d'affronter le texte d'origine. Un grand merci à l'autrice de m'avoir permis de découvrir ce texte et ses concepts. Pas totalement une découverte mais c'est bien de les voir ainsi réunis, expliqués et illustrés.

Pour moi une très belle synthèse claire et percutante. Simple mais pas simpliste. C'est terrible je me suis reconnue dans certaines vignettes (mes hésitations lors de certaines situations en tant que transfuge de classe : petite-fille de mineurs polonais qui ne parlaient pas français, vivaient dans un coron, j'ai pourtant fait une "grande école").

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Bon je l'avoue je l'ai piqué à ma fille, elle n'a pas encore eu le temps de le lire.... Je ne peux donc pas vous donner l'avis d'une spécialiste (par rapport à moi).
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La Distinction : Librement inspirée du livre ..

Les dégoûts et les couleurs

Non seulement les goûts et les couleurs se discutent mais en plus ils s'expliquent. Tiphaine Rivière adapte La Distinction de Pierre Bourdieu selon laquelle le bon goût ne vient pas d'un beau idéal et le mauvais en dit long sur qui nous sommes. Le libre-arbitre n'existe pas. Nos goûts ne sont qu'une représentation de notre classe sociale. C'est notre capital économique et culturel qui guident nos choix. Une adaptation BD actuelle et accessible très réussie !
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L'invasion des imbéciles

Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions Seuil pour l'envoi de cette BD dans le cadre de la dernière Masse critique graphique. Je ne connaissais pas du tout l'auteure. J'ai choisi ce titre dans la sélection pour son aspect SF. Dans l'accroche, il était question d'un road trip entre une vieille dame de 107 ans et une extraterrestre.



Je l'ai lu ce matin dans le train et je dois avouer que j'ai beaucoup rit. Yvonne s'accroche à la vie et pour cela est prête à tout… même à embobiner une bande d'extraterrestres. Difficile d'en dire plus sans dévoiler l'histoire.



La bêtise humaine… ah on pourrait en écrire des lignes ! Pour apprécier ce livre, je pense qu'il faut avoir un bon sens d'autodérision car il est possible que l'on se reconnaisse un peu… Bref, il faut aimer une certaine forme d'humour.



J'ai adoré le personnage d'Yvonne bien sûr mais aussi celui du Maire de Kerdraon en Bretagne.



Je n'ai pas trop aimé les graphismes mais j'ai franchement passé un bon moment. Je vais plus que probablement attendre la suite avec impatience.









Challenge défis de l'imaginaire 2019

Challenge plumes féminines 2019

Challenge multi-défis 2019

Challenge BD 2019
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La Distinction : Librement inspirée du livre ..

Un grand bravo à Tiphaine Rivière pour son idée de mettre en BD la distinction de Pierre Bourdieu. S'attaquer à un livre aussi imposant et volumineux que celui-ci pour le transposer, le traduire et le vulgariser en BD c'est vraiment un chouette projet, un pari risqué mais totalement réussi.

C'est très bien fait, les messages passent avec fluidité sans pour autant être un cours.

Un jeune professeur, Monsieur Coëtker, immédiatement rebaptisé par ses élèves monsieur Kekette , issu de milieu agricole va réussir à bousculer les idées bien ancrées de son jeune public. Il veut faire passer un message , qui est d'autant plus important pour lui que c'est un peu son histoire et qu'il aurait aimé avoir ce message lorsque lui même était enfant.

Les fameux habitus sont questionnés, le capital économique et culturel abordé et il amène ces adolescents à prendre conscience des jeux de domination et à s'interroger sur le poids des déterminismes sociaux.

Voir Pierre Bourdieu, mon maître à penser, en bande dessinée et donc accessible à un plus grand nombre me ravi.

Pierre Bourdieu nous manque, il aurait tant à dire sur notre société actuelle et la façon dont notre pays est gouverné...

Donner la possibilité de s'interroger, de bousculer nos idées reçues de façon agréable est un plus et Tiphaine Rivière va permettre à certains d'avoir accès à ce questionnement en se plongeant dans sa BD qui est , il faut le dire, bien plus accessible que les presque 600 pages du livre de Pierre Bourdieu.

Les dessins servent parfaitement le texte de façon simple, explicite.

Une vraie réussite !
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Carnets de thèse

N’étant pas au cours de mon cursus universitaire universitaires, allé plus loin que le mémoire de DEA (ce qui n’est cependant pas mal, je vous l'accorde), je ne connaissais le monde des thésards que de loin, soit d’après le témoignage de –plus ou moins-proches, soit d’après les romans de David Lodge et autres grands écrivains anglo-saxons passionné par les carcans d'Oxford et e Cambridge.



Mais grâce à "Carnets de Thèses", ce roman graphique de Tiphaine Rivière qui vient de paraitre chez Seuil, le quotidien d’un(e) jeune étudiant(e) en thèse n’a presque plus de secret pour moi.



Dans ce roman graphique de près de 200 pages, Tiphaine Rivière nous dresse le portait d’une certaine Jeanne Dargan, à qui elle a semble t-il prêté quelques éléments autobiographiques.



En effet, l’auteur a été thésarde pendant 3 ans avant de s’adonner d’abord par le biais d’un blog illustré , Le bureau 14 de la Sorbonne, puis par cette BD, à son nouveau métier, la bande dessinée qu’elle maitrise avec un talent certain au vu de ces jubilatoires carnets de Thèses.



Dans un premier temps, Jeanne va sauter de joie à l’idée de quitter son métier d’enseignante dans une ZEP pour faire sa thèse en littérature autour de Kafka.



Sauf que très vite, elle va se retrouver confrontée à une multitude d’embuches qui se dressent sur son passage : entre l’incompréhension de ses proches et notamment de sa famille (les scènes de repas familiaux sont particulièrement tordantes), l’implication plus que légère de son directeur de thèse, les méandres administratives qui interdisent que ses vacations en profs de fac soient rémunérées, et une secrétaire du bureau des thèses pour le moins dilettante (c’est avec ce genre de personnalités que l’image des fonctionnaires va évoluer), Jeanne va vite déchanter et s’apercevoir que la vie d’une thésarde n’est pas si rose que cela.



Alors certes le propos est parfois caricatural et cette Jeanne finit par irriter à force d’égocentrisme et d’auto-apitoiement, mais l’ensemble est particulièrement juste et percutant : suite de l'article sur le blog...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Carnets de thèse

J’ai découvert Tiphaine Rivière avec L’invasion des imbéciles que j’avais reçu lors d’une Masse critique l’année dernière. BazaR m’a alors vivement encouragée à lire ses Carnets de thèse.



Toujours pas fan des graphismes mais comme pour l’autre bande dessinée, j’ai passé un très bon moment.



Jeanne quitte l’enseignement (le système français est vraiment différent de celui de la Belgique, qu’est-ce qu’un professeur capésien?) pour faire une thèse sur Kafka. Elle en est convaincue, elle y arrivera en 3 ans jour pour jour. C’était sans compter le chemin semé d’embûches qu’elle va devoir suivre pour y parvenir.



J’ai adoré le ton, c’était vraiment très drôle. Les personnages étaient évidemment un peu caricaturés mais délectables. Mon passage préféré est celui de la BNF quand Jeanne demande à une bibliothécaire :



«-Excusez-moi madame, savez-vous quels sont les ouvrages les plus importants en littérature médiévale ?

- Quelle période ? Le haut Moyen Âge, le Moyen Âge central, ou le Moyen Âge tardif ? Parce que ces rayons-ci ne concernent que l’empire carolingien.

- Je pensais à… à un « Que sais-je ? » par exemple... »



Je suppose que cela ne fait rire que les bibliothécaires ^_^



Je vais attendre le tome 2 de L’invasion des imbéciles avec encore plus d’impatience. Une auteure que je vais suivre assurément.









Challenge BD 2020
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L'invasion des imbéciles

on avait adoré "Carnets de Thèses", précédent roman graphique de Tiphaine Rivière sur le quotidien d'une jeune thésarde très largement inspirée de son quotidien.

l’ensemble était particulièrement juste et percutant : on applaudit devant l’intelligence avec laquelle Tiphaine Rivière décrit cette histoire ..



Malheureusement avec son dernier roman graphique, toujours aussi érudit et ambitieux sur le papier, ce fut beaucoup moins un coup de foudre..

l'auteur veut traiter des différents type de bêtise humaine, qu'elle organise grâce à une classification de la connerie mais

je n'ai pas du tout réussi à rentrer dedans en dépit de ses qualités évidentes.. dessins trop brouillons, récit, trop fantasmagorique, trop surréaliste, je n'ai pas bien compris où l'auteur voulait en venir et j'avoue ne pas être allé jusqu'au bout.. ..un tome deux est visiblement en préparation je pense que je ferais l'impasse dessus...
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La Distinction : Librement inspirée du livre ..

La distinction de Thiphaine Rivière, La découverte et Delcourt

Grand classique de la sociologie, la distinction de Bourdieu n'est pas forcément un ouvrage facile d'accès. Thiphaine Rivière s'en empare avec humour pour en proposer une lecture contemporaine et livre, lisible par tous et par toutes. Elle décrypte les relations entre classes sociales et goûts à travers la façon dont on s'habille, s'alimentent, parlent ou bien encore nos destinations de vacances ou la musique qu'on écoute. A travers ces adolescents à qui un prof de SES parle d'habitus, elle nous interroge sur nos propres déterminismes sociaux et nous pousse à nous en affranchir.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La Distinction : Librement inspirée du livre ..

L’objectif de cette bande dessinée était de rendre le célèbre livre de Bourdieu accessible au plus grand nombre. Il me semble parfaitement atteint. A défaut d’être complet il permet à minima d’engager la réflexion sur quelques sujets comme la liberté de nos choix et l’influence de notre milieu social, la sélection des sujets considérés comme culturels et les éléments qui distinguent les gens entre-eux. Les quelques phrases du livre original m’ont montré que j’aurais sans doute très vite décroché. Merci donc à cette BD de permettre un accès large à un Bourdieu qui n’est pas le dernier par la complexité de son écriture à cultiver la distinction des classes. Depuis cette lecture je m’interroge sur mes choix et mon véritable libre-arbitre!
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Le coeur qui bat, tome 1 (BD)

Ça y est, après deux ans de vaines tentatives, ils s’apprêtent à fonder une famille! Tout à leur joie et à leur bonheur, Cléo et Cyril se rendent, main dans la main, à la première échographie de grossesse. Impatience et excitation se mêlent pour être stoppées brutalement lorsque le verdict tombe, comme un coup de massue: “On n’a pas de cœur qui bat. Ce ne sera pas pour cette fois, désolée…”. Loin d’être alarmiste, le médecin les informe que la fausse couche concerne une grossesse sur quatre et que ça n’entame en rien leurs chances de réussite pour la prochaine fois. Mais pour le couple, la déception est rude. Malgré tout, la vie continue et Cléo et Cyril ont bien l’intention de la croquer à pleines dents alors, quand survient une nouvelle grossesse, ils décident de ne pas trop s’emballer, ni espérer et d’attendre de voir si, dans trois mois, le petit cœur battra encore…



Je l’ignorais, mais, avec ses 25% de statistiques, cette histoire est sans doute celle de nombreux couples… J’ai ressenti beaucoup de justesse et d’émotion dans le ton employé par Tiphaine Rivière. Sans jamais tomber dans le pathos, elle parvient à décrire avec beaucoup de finesse l’épreuve vécue par ces couples que rien ne préparait à vivre un tel drame. On a beau savoir, quand on attend un bébé, qu’il ne vaut mieux pas crier victoire avant d’avoir passé le cap des 3 premiers mois, il est difficile de concevoir que l’aventure puisse s’arrêter d’elle-même aussi brutalement… L’auteure explore les différents états d’âme de ses personnages et surtout ceux de Cléo, rongée par le doute et la culpabilité: “C’est de ma faute. J’ai mangé des sushis, [...] j’ai fait du vélo sur des petits pavés et des chaussées bourrées de trous et…”. C’est touchant de naïveté et de justesse.



Sans être très esthétique (à mon goût j’entends…), le coup de crayon est vif, imprécis et contribue à cette impression de mouvement permanent, de vie et surtout de grand bouleversement engendré par l’annonce d’une grossesse! Tiphaine Rivière n’est clairement pas dans la recherche des proportions et de l’équilibre, néanmoins, son style parvient à créer une véritable harmonie avec l’histoire. Elle parvient parfaitement à rendre le chamboulement psychique mais aussi corporel de son personnage dans des planches aux dominantes de rouge assez angoissantes. Voilà en tout cas un premier tome qui m’a beaucoup touchée et qui me laisse sur ma faim! Malheureusement, la suite n’est pas annoncée pour l’instant, snif, snif… “Le cœur qui bat” est une bande dessinée qui parlera à coup sûr à tous les parents ou à ceux en passe de le devenir!
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La Distinction : Librement inspirée du livre ..

On aime ou pas le graphisme, je l'ai trouvé assez amusant quand il s'agit d'aborder, même très librement, les idées de Bourdieu.

Cet été, je voulais relire ce pavé culte, au moins en socio, qu'est la Distinction mais cela m'est trop difficile (j'ai abandonné la philo peu après le CAPES car j'ai été nommée sur un poste où l'enseignement de la philo paraissait superfétatoire : pédagogies alternatives pour "déficients intellectuels" mais Bourdieu m'a ouvert les yeux sur le fait que ces enfants venaient de classe sociale inférieure, que le pb n'était pas tant d'intelligence défectueuse que de déterminisme social.

Cette BD réussie m'a aidée à retrouver l'essentiel de manière quasi ludique. Le jeune prof, lui-même transfuge de classe (comme Pierre Bourdieu, fils d'agriculteur béarnais) donne des clés aux élèves en leur faisant prendre conscience du déterminisme social à travers leurs parents. C'est délibérément caricatural, drôle et efficace. "Ce n'est pas pour moi" pensent ceux qui n'appartiennent pas à la classe dominante et on leur fait croire qu'ils ne travaillent pas assez; on rogne sur leurs perspectives: la jeune fille qui veut faire médecine est ramenée à la réalité: elle n'aura pas le niveau des grosses têtes; dix ans d'études, ce n'est pas possible. Ceux de la classe dominante connaissent l'existence des grandes écoles depuis l'enfance et savent qu'ils feront des études longues.Les transfuges de classe sont rares mais s'expriment en littérature: Annie Ernaux, Olivier Adam et celui qui fut Eddy Bellegueule etc.



J'ai revécu des moments mémorables lors de cette lecture et j'ai beaucoup apprécié. Attention, il ne s'agit pas d'une "adaptation" qui me parait impossible mais d'un texte très librement inspiré de la Distinction de Bourdieu, lui qui ne se souciait pas trop d'être accessible.
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Carnets de thèse

Une BD qui décrit bien l'environnement dans lequel se plonge un thèsard surtout dans le monde littéraire. Jeanne se plonge dans 3 ans de thèse et toute sa vie en est chamboulée... Intéressant pou comprendre comment ce milieu fonctionne.
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La Distinction : Librement inspirée du livre ..

Excellente adaptation en bande dessinée du livre de Bourdieu. Amateurs de sociologie, pourfendeurs d'idées reçues et défenseurs de l'ascenseur social, vous ne serez pas déçus.

C'est toujours un peu dérangeant de tenter de savoir si oui ou non, on est un "petit-bourgeois", quand on réalise que nos rapports à la culture sont orientés des le berceau. On pense tout de suite au déterminisme social, à notre "héritage" familial, aux choix normés que nous formulons ou que nous refoulons. Comment s'en sortir, à moins que le système éducatif soit pourvoyeur d'une vraie lucidité sur le sujet. Mais celle ci n'opère que rarement, les transfuges sont l'exception qui confirme la règle malheureusement.

Admirable travail de Tiphaine Rivière, qui donne accès à un classique de la sociologie, au moyen d'un scénario très contemporain, vulgarisation, peut-être, mais comment envisager la transmission des règles tacites de la hiérarchie sociale d'une façon plus simple ?

La gageure d'adapter Bourdieu est une réussite, cette BD intelligente est à mettre entre toutes les mains.
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