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Citation de silouanne


Comme en réponse à ces pensées, je me sentis alors regardé, impression on le sait désormais, habituelle dans cette maison. Je n’aperçus cependant personne derrière moi ; en revanche j’aperçus, pendu au mur à ma droite, un portrait somptueusement encadré et recouvert de tarlatane. Je le voyais sans doute depuis un moment du coin de l’œil, mais sans en rendre conscience et cela pouvait expliquer mon impression.
C’était un portrait à mi-buste d’une jeune femme qui fixait celui qui la regardait ; une huile quelque peu noircie, mais pas au point de masquer les détails. La femme était vêtue à la mode des dernières années du siècle passé ou des premières de celui-ci [...]
Mais plus vif et plus troublants, ses grands yeux sombres au regard profond me semblait avoir un regard commun avec celui du vieillard, donc avec celui des chiens : la même tristesse habitait ce regard, de manière plus impérieuse encore, bref le même égarement ancien et misérable, pour ne pas dire plus simplement le même désespoir. Caractère qui devait pourtant dériver d’une parenté plus subtile que celle du sang, s’il alliait ici hommes et bêtes. Et cependant ces yeux, quels infinis langages ils tenaient aux sens et au cœur !
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