Il y' un silence du corps et de l'âme ! c'est la condition du bien être .
Darwishi regarde son père. Il le trouve beau, ainsi coiffé de la double couronne d'Egypte, la blanche du Sud et la rouge du Nord. Entre les deux brille le puissant scarabée de Moukatagara. Le pharaon tient dans ses mains un sceptre en or flambant neuf.
Le petit garçon a du mal à s'imaginer que lui-même sera un jour aussi puissant.
La procession avance lentement. Une demi-heure plus tard, ils parviennent au temple que jouxte la pyramide de Sadihotep. Les lamentations de la foule s'intensifient.
Les porteurs sortent délicatement le corps de Sadihotep du bateau et disparaissent avec à l'intérieur de l'édifice.
Darwishi est autorisé à entrer dans la grande chambre funéraire carrée.
Aucun détail ne lui échappe : Sadihotep dans son sarcophage de pierre, les vases avec leurs contenus répugnants, ainsi que tous les trésors qui accompagneront son grand-père, qui occupent deux salles entières.
Même son trône sera du voyage.
Darwishi aperçoit son dessin sur le mur derrière le sarcophage. Il a passé deux jours à peindre trois oiseaux graçieux au long cou qui survolent le Nil en crue.
La cérémonie touche à sa fin. Toute en déclamant des incantations, les prêtres glissent le lourd couvercle sur le sarcophage. D'un geste solennel, Hepsetsout dépose le sceptre de Sadihotep par-dessus.
Le dos courbé, ils quittent tous la pyramide à reculons. Le grand-prêtre est le dernier à sortir. Il efface les traces de pas sur le sable...
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Quand on n'a pas la force , il faut avoir la ruse -arme de l'intelligence .