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Citation de Alice_


J’étais si petite que je pouvais m’asseoir dans la corbeille à ouvrage de ma mère, et en plaisantant elle me disait que je pourrais passer par le chas de son aiguille ; Maudy avait un amoureux qui pouvait me balancer dans le creux de sa main, et à dix-sept ans j’étais encore obligée de m’asseoir dans une chaise de bébé pour manger à table. On me disait que je n’étais pas obligée de jouer toute seule, qu’il existe d’autres petites gens, que je n’avais qu’à les chercher dans les fleurs où ils habitent. J’ai arraché bien des pétales, mais les lilas sont des lilas, et dans toutes les roses que j’ai vues il n’y avait jamais personne ; l’os à souhaits ne laisse qu’une tache de graisse, et dans les sabots de Noël on ne trouve que des bonbons. Quand j’eus vingt ans, maman pensa qu’il n’était pas juste que je n’aie pas d’amoureux. Elle prit sa plume et écrivit sans plus attendre à une agence matrimoniale de Newark, New-Jersey. Et croiriez-vous qu’un homme s’est présenté pour m’épouser ; seulement il était bien trop grand et trop vilain, et il avait soixante-dix-sept ans. Et néanmoins, je me serais bien mariée avec lui, seulement quand il a vu que j’étais si petite, il m’a tiré sa révérence et il a reprit le train pour s’en retourner d’où il venait. Je n’ai jamais trouvé personne de tout petit qui fût gentil. Il y a les enfants mais parfois je me mets à pleurer quand je pense que les petits garçons deviendront grands.
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