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Citation de zenzibar


De toute façon, notre correspondance n'avait jamais été délirante d'amour, car passée la première lettre où mon père se disait heureux d'avoir pu renouer contact avec ma mère et moi et espérait nous revoir bientôt, sur quoi j'avais répondu que moi aussi, les suivantes étaient techniques, c'est-à-dire centrées sur la façon dont je devais m'y prendre pour soudoyer et obtenir son visa de sortie,sans plus aucune référence au lien qui nous unissait.
Sans doute partagions-nous le même scrupule, celui qui nous retient de dire ce que l'on ne ressent pas, et comment peut-on ressentir à partir du rien, le rien créé par le vide, le vide issu d'une séparation commencée à mon berceau, à quelques mois près?
Pour autant, la réserve que j'admettais chez moi, je la comprenais mal chez mon père: si je n'avais aucun souvenir de lui, ne devait-il pas en avoir
de moi?
Ne m'avait-il pas tenue dans ses bras, il était une fois?
Si bref fût-il, ce moment ne devait-il pas lui permettre de se rappeler, assez,
en tout cas, pour me dire cette phrase que je traquais dans chacune de ses lettres sans l'avoir jamais trouvée:
«Tu m'as manqué »?
J'ai perdu toutes ses lettres
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