Herlington-Août 2016
L’elfe rose n’est pas revenu. Elle s’enferme dans sa forteresse de solitude avec d’autant plus d’entrain que ses héros l’ont emmenée tout en haut pour lui montrer. Elle peut enfin lever la tête et embrasser du regard son horizon. Au-delà de la fenêtre, la nuit est toujours aussi noire. A l’intérieur, son espace est imprégné des mêmes odeurs connues et aucune vague de chaleur ne la fait gesticuler. Elle a retrouvé l’agréable contact de sa peau, la sensation de sa petite main sur sa nuque, la douceur de son koala contre ses épaules, le petit poids de son sac dans son dos. Dehors, c’est le silence. Aucun bruit ne fait vibrer l’air tout autour. Le silence, la paix, la tranquillité. Reine dans son monde, du haut de sa tour, elle se tient droite au milieu de ses héros de papier. Et c’est là qu’elle aperçoit l’étoile de la nuit, l’étoile qu’on ne voit pas en plein jour, celle qui brille plus fort et qui pulse dans son œil.
— Qu’est-ce qu’il y a derrière le désert ?
— Rien.
— Comment ça, rien ?
— Derrière le désert, il y a un autre désert
Un vent mordant souffle depuis déjà quelques heures. De plus en plus fort.
Il essaie d’avancer, de mettre un pied devant l’autre. Mais la poussière lui fouette le visage, l’empêche de respirer.
Alors, il s’arrête, s’assoit sur le sol caillouteux et s’enveloppe dans sa couverture. Il ne voit plus rien de ce vent déchainé, mais il sent les bourrasques le bousculer.
Et il entend. Les hurlements du vent. Mais est-ce vraiment le vent ? Ça ressemble à s’y méprendre à des voix. Des voix qui l’appellent, des voix qui le supplient. Peut-être que ce sont les voix de ceux qui ne sont jamais revenus. Peut-être que la voix de Mara fait partie de cette litanie.