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Invitée : Valentine Arama - Journaliste le Point
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Quelles que soient les explications de Cédric, il y a en tout cas une constante qui se dégage en filigrane : ça peut être n’importe qui, n’importe quoi, mais pas lui. Jamais il ne tente de se défendre, d’appuyer sa version par des faits matériels, de crier sa bonne foi. Il semble au-dessus de tout soupçon. Et si ce n’est moi, c’est donc un autre… Les gendarmes ont eu beau chercher, ils n’ont, c’est vrai, pas décelé la moindre trace de lutte dans la maison. Et alors que l’hiver va laisser place au printemps, il n’y a toujours ni corps ni scène de crime. Nous sommes entrés dans ce qui va devenir le mystère Jubillar. Il est d’autant plus grand que, parfois, le spectre de Delphine refait surface.
À l’époque de cette battue citoyenne, personne ne pouvait se douter de l’ampleur qu’allait prendre cette affaire dans les médias. C’était compter sans le « mystère ». Il est inaccessible à la raison humaine, presque de l’ordre du surnaturel. C’est lui qui va élever ce fait divers au rang de passion collective. L’histoire échappe aux proches qui se voient tout confisquer, jusqu’à leur propre deuil. Delphine est devenue un personnage public, elle ne leur appartient plus, ou plus complètement en tout cas.
Il se souvient aussi de ce qu’il avait dit à la maîtresse à la sortie de l’école, qu’il aurait souhaité que ce ne soit pas son père qui vienne le chercher, car il était « violent et méchant ». Parfois il lui tapait la tête, mais il ne disait rien à sa mère, « parce que sinon ils se seraient disputés ». De ce petit esprit fécond surgissent les fantômes du passé. Ils sont parfois brutaux.
La relation extraconjugale, d’abord. Cédric Jubillar soutient avoir appris l’existence de l’amant après la disparition de Delphine. Il avait des doutes, mais il n’a jamais cherché à en savoir plus. Pourtant, des dizaines de témoignages attestent le contraire. On lui rappelle aussi ses recherches concernant les dépenses de sa femme et sa tentative de géolocalisation.
En garde à vue, tout compte : les mots comme les silences, les gestes ou leur absence. Il est bientôt 16 heures, la mise à nu commence. Le major et l’adjudant qui conduisent les auditions vont tout disséquer de la vie de Cédric Jubillar : son travail, ses moyens de communication, ses relations, ses addictions, son enfance, sa vision de la famille, ses finances.
Cédric avait bien des doutes concernant une éventuelle relation extraconjugale, mais, il le répète, il n’avait aucune preuve réelle. Elle avait changé d’attitude, se « pomponnait » davantage, mais il n’a pas cherché à en savoir plus, soutient-il.
Ses copines disent qu’elle est « féminine », qu’elle sait se mettre en valeur quand elle veut. Aujourd’hui Delphine n’est plus là. Et l’on pourrait croire que c’est la raison pour laquelle ses proches dressent d’elle un portrait hagiographique. Mais leur unanimité est gage de sincérité. Beaucoup, en parlant d’elle, ont d’ailleurs laissé échapper quelques larmes. Bien sûr, elle pouvait avoir « son caractère », dit son oncle Didier. Des mots qui n’ont rien de péjoratif. Dans sa bouche, ils sont même bienveillants. Didier se souvient d’une enfant « curieuse » et « espiègle » devenue une adulte « aboutie ».
Les mots « impulsif » et « colérique » reviennent régulièrement au sujet de Cédric. Si personne n’évoque le fait qu’il ait pu se montrer physiquement brutal avec Delphine, ils sont nombreux à faire mention d’épisodes de violence envers leur fils Louis. Une cousine de la jeune maman se souvient de l’avoir déjà vu tirer les oreilles du petit, le plaquer contre un mur en lui disant : « Tais-toi, je vais te fracasser. » La nounou du couple a déjà entendu des cris émaner de la voiture, puis Cédric dire à son fils : « T’as vu ta connasse de mère, qu’elle aille bien se faire enculer. »
Delphine se passionne pour son métier d’infirmière, et personne ne l’a d’ailleurs jamais vue s’énerver contre un patient. Elle est douce et prend le temps. Une de ses collègues se souvient de ce patient âgé, avec qui elle a eu un « flash médical ». C’est comme ça qu’on dit dans le jargon. Dès qu’il la voyait, il chantait ses louanges, disait qu’elle était la huitième merveille du monde. Quand le service pneumo a fermé, elle est montée de deux étages pour rejoindre la gériatrie. Elle travaille de nuit. C’est éreintant, mais la paie est meilleure.
Ce qui est plausible, c’est que vous êtes à bout, à cause des photos, des messages sur son téléphone, des selfies en petite tenue qu’elle envoie à son amant sous votre toit, son comportement désagréable. Elle ne vous parle pas, elle vous trompe, elle a un amant pour qui elle achète de la lingerie fine et avec qui elle va à l’hôtel. Et ce soir-là elle vous annonce qu’elle part s’installer avec lui.