"Monsieur, vous me corrigez si je me trompe. En fait, en juin 2004, quand le dossier a été déposé, Lightyear n'avait même pas reçu la proposition ! Donc de quoi est-il question ici ? Il y avait un juge au tribunal de commerce. ce juge avait un dossier. Normalement il est censé vérifier ce qu'est Catalina. Visiblement rien n'a été fait."
Le silence tombe. la présidente d'AXA Private Equity marque une pause avant de poursuivre la charge.
"Si les vérifications avaient été faites, on se serait rendu compte que Catalina était peu de chose. mais c'est pis que ça ! Catalina avait été créée trois ou quatre mois avant ! C'est ce qu'on appelle une toute petite boutique de M&A de Los Angeles qui n'a pas d'argent. La question qui se pose est la suivante : comment peut-on attribuer le nombre d'emplois que vous aviez à un repreneur qui a trois mois d'existence et qui n'a pas d'argent ?"
[...]
"Lightyear a ouvert et immédiatement refermé le dossier Catalina quinze jours seulement avant la décision du tribunal. Et il a refermé car ce n'était pas du tout son domaine d'intervention C'est ce qui m'a été confirmé par des copies des échanges entre les fondateurs de Catalina et de Lightyear."
Dans le public, Yannick Langrenez, ancien délégué CGT de Thomé-Génot, intervient.
"C'est une situation caricaturale ! Cette disparition du fonds met en exergue le rôle que chacun joue dans la mondialisation. Non seulement les acteurs patronaux et syndicaux traditionnels, auxquels on pense forcément. Mais aussi les tribunaux de commerces et toutes les institutions. regardez ce qui se passe actuellement avec la reprise de Ardennes Forge. On dit que c'est osé. Mais, en fait, c'est assez osé quand un conseil général offre un millions d'euros de machines à un repreneur, quand il lui offre aussi des escomptes et de la main d’œuvre gratuite ! Quand on voit ce que ce repreneur en a fait !"
Il fait ici référence à ce qui s'est passé dans la courant de l'année 2007. Après avoir bénéficié de conditions de reprise extraordinaires, Ardennes Forges a terminé le pillage. Les repreneurs ont revendu an Chine les machines financées par le conseil général. [...]
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- Vous le savez, les gars. On dit toujours qu'il n'y a rien dans les Ardennes. Les plans sociaux, les usines qui ferment. Même la météo, c'est la déprime. Quand la pluie arrive, c'est toujours par les Ardennes. Et quand les Allemands sont arrivés, c’était aussi par les Ardennes. Alors, je me dis qu'il faudrait faire quelque chose pour les Ardennes avec notre assoce.