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Critiques de Valérie Allam (18)
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Kintsugi

Un voyage à travers le monde entier. Voici ce qu’offre ce recueil de nouvelles. Du Japon à la Grèce en passant par la France, l’âme humaine est disséquée au gré des situations. Au gré des origines de ces hommes et de ces femmes dont les agissements s’ouvrent sur des issues parfois incertaines. Qui sont ces hommes? Quelles sont leurs actions? Quelles en sont les conséquences?



Huit auteurs nous font découvrir des thrillers si différents autour des origines. Ces différentes histoires ont un point commun : la conséquence des actions des hommes sur leur destin ainsi que celui des autres. Qu’ils soient assassins ou espions, leur destin, leur vie se jouent à peu de choses. Ce qui démontre le caractère hypothétique de la vie, de la souffrance ou de la mort d’un homme. Théorie démontrée à travers les différents styles d’écriture.



Kintsugi est un recueil de huit auteurs primés dans différents concours. Ils sont titulaires de nombreux prix littéraires. Ce qui explique l’excellence des nouvelles. Ce qui explique ce suspens qui tient en haleine jusqu’à la dernière ligne. Les textes sont superbement écrits et donnent une impression de simplicité. Cependant, nous ressentons toute la difficulté à édifier une histoire qui tienne la route. D’où le talent de ces auteurs, de ces écrivains. L’intrigue est si forte que le recueil est lu d’une traite. Un recueil recommandé à tous les amateurs de thrillers, de romans noirs.
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Kintsugi

Écrire une nouvelle sur un thème imposé est un sacré défi. Il faut faire court, être intéressant, voire carrément captivant et si possible original pour que le lecteur se souvienne du texte. En ouvrant ce recueil, je ne m’attendais pas à une telle diversité. Huit mini-récits. Aux commandes, cinq femmes, trois hommes (manqueraient-ils d’imagination pour ne pas avoir été plus sollicités ? -je plaisante bien entendu-). Certains auteurs sont des noms familiers pour moi, d’autres des inconnus.

C’est le mot « origine » au sens large qui sert de fil conducteur à chaque texte. Famille, profession, amis, traditions d’un pays, us et coutumes, peu importe ce qui sert de base de départ. L’essentiel est le lien avec le mot choisi.

Certains récits font trembler (je pense à « Double nationalité » de James Holin sur les services secrets et les conditions de travail des agents), d’autres sont très émouvants (« Kintsugi » (qui évoque une famille) de Valérie Allam qui a donné son nom au titre du recueil), d’autres machiavéliques (« Les conséquences des origines » de Sophia Mavroudis) etc…

J’ai trouvé intéressant, pour les écrivains que je connais, qu’ils soient sortis de ce qu’on appelle « leur zone de confort », en produisant une histoire qui ne ressemble pas à ce qu’ils font d’habitude. Comme les rédacteurs sont variés, les productions le sont également ainsi que l’écriture, le style, le rythme, le phrasé. Si on accroche moins sur un texte, on peut toujours se rattraper sur le suivant. Et puis c’est dépaysant, les lieux, les protagonistes changent régulièrement, pas le temps de se lasser !

J’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir ces nouvelles. Aucune ne m’a laissée indifférente. Les chutes étaient rarement prévisibles et l’effet de surprise était bien là. Donc, l’exercice a été réussi pour les huit rédacteurs ! Bravo !

Et par-dessus tout, je pense que le titre Kintsugi est particulièrement bien choisi pour un opus rassemblant des nouvelles sur les origines. Pourquoi ? Parce que le Kintsugi est l'art de la résilience. C’est l’action de réparer des objets en collant les cassures avec un filet d’or, pour les « montrer » au lieu d’essayer de les cacher. En soulignant d'or les « cicatrices », l'art du Kintsugi rend les objets cassés paradoxalement plus beaux. Il leur permet d’assumer leur passé, leurs blessures, tout ce qui évoque leur origine, tout ce qui retrace leur cheminement. De la même façon que les hommes et les femmes dans la vraie vie grandissent mieux en acceptant ce qui les a blessés, construits, faisant une force de leurs fêlures consolidées sur lesquelles ils peuvent s’appuyer pour avancer….




Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Quatre morts et un papillon

Aujourd'hui c'est double chronique chez collectif Polar



Le petit avis de Kris

Un livre, une histoire d'une extrême originalité, d'une extrême sensibilité même qui m'a touchée plus que je ne l'aurais souhaité. Les mots sont durs à trouver pour tous les sentiments que j'ai éprouvés au cours de ma lecture.



Une écriture sans faille, sans chichis, qui vous va droit au coeur.



J'en suis d'ailleurs encore à me demander comment on peut être aussi inspirée que Valérie pour trouver ces mots, justes, qui vous mettent des papillons au creux de l'estomac et du coeur.



Si, comme moi, vous êtes fan du."Noir" mais du VRAI Noir, je vous le conseille sans réserve. C'est du lourd, du costaud tout en gardant cette petite lueur, qui vous dit que tout n'est pas perdu.



Le post-it de Ge

Quatre femmes, a priori éloignées les unes des autres et ne se connaissant pas, se retrouvent alors qu'elles ont tout perdu dans les mêmes lieux où leurs destins se croisent. Un roman entre entraide et trahisons, déterminismes sociaux et mauvais coups du sort.

Voici le pitch d'un remarquable premier roman

J'ai été bluffée

Un roman choral, à quatre voix. Il y a là Magali, Chloé, Johanna et Loubna. Toutes connaissent la violence, celle qu'elles ont subi mais aussi celle qu'elles sont capables d'infligé aux autres ou à elle-même. Quatre femmes que la vie n'a pas épargnées, quatre femmes comme des milliers d'autres.

Des femmes auxquelles on va s'attacher. Car l'écriture de Valérie Allam sonne juste, elle donne le ton, elle est à la fois efficace et sobre. Elle nous dépeint à merveille toute l'humanité que véhicule ses quatre femmes. Quatre âmes errantes qui longtemps vont nous hanter.

Et puis il y a le style, la construction du roman. Ces chapitres courts qui donnent un rythme tout particulier à cette histoire. Cette brièveté qui ajoute au suspense.

Si j'osais, je pourrais dire ici que ce premier roman de Valérie Allam a su me toucher comme seuls les romans de Sandrine Collette savent le faire. Car ici ces Quatre morts et un papillon nous révèle une écriture empreinte d'une grande sensibilité et d'un talent qui ne demande qu'à être confirmé. Enorme coup de coeur.


Lien : https://collectifpolar.com
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Quatre morts et un papillon

Ce roman est pour moi l'archétype du roman noir, sans enquête policière, avec des personnages victimes de situations dramatiques, en quête d'un avenir moins sombre ou essayant de revivre après un traumatisme.

En l'occurrence quatre femmes que rien ne relie au départ. Loubna, Magali, Johanna et Chloé.

Malmenées par la vie, leurs chemins se croisent chez le psy pour deux d'entre elles, chez l'assistante sociale pour les deux autres, le hasard faisant le reste.

De courts paragraphes dans chaque chapitre nous font passer de l'une à l'autre dans un tourbillon d'événements, auxquels, elles et leur entourage se trouvent confrontés, ne laissant que peu de répit au lecteur.

L'auteure alterne de façon diabolique les moments d'espoir et les moments tragiques, maintenant la tension à son plus haut niveau dans un récit impossible à lâcher.

La grande force de Valérie ALLAM c'est indéniablement son écriture. Elle compense la dureté des situations par d'émouvants passages oniriques, mariant la légèreté d'un vol de papillon à une poésie d'une grande tristesse mais d'une beauté à couper le souffle.

J'avoue mon immense admiration pour l'auteure et mon énorme coup de cœur pour ce véritable bijou, d'une implacable noirceur, illuminé par des mots d'une puissance émotionnelle d'une rare intensité.

Merci Valérie ALLAM.
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Le diable vous emporte

Bonjour mes Lecteurs,



Voici pour vous en service presse ce magnifique recueil de nouvelles qui regroupent toute une flopée d'auteures plus talentueuses les unes que les autres et reconnues dans le monde du polar et du roman noir.



Ce recueil fait parti de la collection Nouvelles Dora Suarez dont l'association du même nom est partenaire avec les Editions du Caïman, une belle mise en avant du savoir-faire féminin.



Le thème était de jouer avec les limites, qu'elles ont réussi avec brio à surmonter, en tout les cas c'est indéniable, le plaisir s'en est ressenti à la lecture.



Chacune nous entraîne dans le vaste monde de leur imaginaire où se côtoient toutes les situations de la vie, que ce soient une femme battue, une jeune syrienne, une vengeance, un amour maternel... 



Huit styles, huit univers à part qui nous baladent de la Syrie jusqu'au ruelles de Bordeaux en passant par les rives cubaines, tout est fait pour que le lecteur se sente happé par ces petits bouts d'histoires.



Entre cette littérature noire et ces femmes, c'est un amour inconditionnel qui transpire. Elles ne se sont pas posées la question une seule seconde pour nous proposer leur propre vision de l'expression brutale des sentiments et de la société. 



Les auteures ont cherché à rendre compte à leur manière une vision contemporaine de la réalité où les problèmes sociaux et comportementaux, notamment, sont placés à la base même des intrigues et non simplement comme arrière-plan.



Ces auteures de roman noir et polar sont bien plus que des reines du crime. A travers ce recueil, elles nous démontrent qu'elles contribuent à faire évoluer le genre.



Elles enrichissent cette vision de personnages complexes, crédibles, bien ancrés dans des mondes précis et promettent de nous apporter de grands moment de lecture.



Pari gagné ! 



Je vous recommande vivement ce recueil de huit nouvelles abondantes et diversifiées dont voici les auteures ( par ordre d'apparition ) : 



L’appel, de Valérie ALLAM

Mieux vaut ne pas savoir, de Cendrine BERTANI

Señor Matanza, de Julie C. COMBE

Elle pour elles, de Dominique FAGET

Traversée de la nuit, de Simone GELIN

Double vie, de Gaëlle PERRIN-GUILLET

Le feu de l’amour, de Julie SUBIRANA

King of the night, de Marie-Claude VINCENT



Merci infiniment à l'éditeur pour sa confiance




Lien : http://lecturechronique2.com
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Quatre morts et un papillon

Des femmes blessées. Des femmes brisées. Par la vie. Par les hommes. Par des choix regrettables. Leur point commun: le désir de s'en sortir. Le rêve d'une autre vie. Elles tentent de rassembler les miettes d'elles-mêmes éparpillées par la folie des hommes. Des bouts d'elles-mêmes oubliés quelque part au fond de leur âme. Au fond de leur douleur. Y arriveront-elles? Feront-elles les bons choix?

Nous accompagnons des femmes détruites dans leur féminité. Des femmes perdues dans leur détresse et pour qui l'estime de soi n'est qu'illusion. Nous les regardons tenter de s'ouvrir à la vie. Chacune à sa manière. Selon ses possibilités. Selon ses choix. La vie va t-elle enfin leur sourire? Arriveront-elles à fermer les portes sur leurs malheurs? Vont-elles enfin avoir le courage d'une résilience? A quel prix? Le mauvais sort continuera t-il à s'acharner sur elles?

Quatre morts et un papillon se lit d'une traite tant ces femmes nous prennent au cœur. Aux tripes. Leurs déboires deviennent les nôtres. Leurs joies aussi. Les mots nous emportent dans l'univers de ces quatres femmes. Nous sommes les témoins de leur vie. De leurs choix. De leurs blessures. De leurs délires. De leurs fantasmes. Les mots défilent telle la vie. Ils nous submergent et nous emportent dans le sillon de ces femmes. A la recherche de leur repentance. A la recherche d'une nouvelle vie.
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Quatre morts et un papillon

Mon résumé



Elles sont quatre, Magali, Chloé, Johanna et Loubna. Quatre femmes marquées par la vie, marquées par les hommes. Viol pour l’une, violences conjugales pour la seconde, agression pour la troisième et pour la dernière une dépendance à la drogue…

Mais elles sont aussi chacune à un moment décisif, à un tournant de leur vie. Ce moment où l’on touche le fond, et où il n’y a «plus qu’à » donner un coup de pied pour remonter à l’air libre…

Un moment crucial pour se rencontrer et pourquoi pas tenter de s’aider. Une rencontre pour le meilleur ou pour le pire il vous faudra lire pour le savoir…



Mon avis :

Un seul mot me vient en refermant ce livre : WAHOO !!

Et aussi des questions : Mais où, une femme a-t-elle trouvé toutes ces idées ? Comment un membre du sexe féminin, celui qui est réputé doux, maternel, peut-il infliger tout cela à des personnages ?

A chaque page ou presque je me suis dit « non elle ne peut pas faire ça ni ça, ce n’est pas possible ». Mais il suffisait que je tourne lesdites pages pour me rendre compte que « si c’était possible », qu’elle avait osé.

Et pourtant… pourtant on ne peut pas en vouloir à l’auteur. Elle n’est pas cruelle ou particulièrement perverse. Non, elle est juste réaliste. Elle sait ce qu’est la vraie vie. Elle est au plus près de cette réalité que je voudrais ne pas savoir exister.

Car la douceur, la résilience est-ce si courant que cela ? Et quand bien même ce serait courant comment être une femme douce ou résiliente, comment tendre l’autre joue quand on a subi ce qu’ont subi Chloé, Loubna, Magali, ou Johanna ? Comment ne pas perdre pied ? Que faire pour tenter coûte que coûte, avec les moyens de bord de continuer de vivre ? Comment essayer de poser à chaque instant un pied devant l’autre ou même un pied par terre ?

Ce livre interroge aussi : est-il possible de vivre encore (je ne parle même pas de refaire confiance à un autre humain) après avoir traversé de telles épreuves ? En quoi ou en qui croire s’il est possible de croire de nouveau ?



Ces quatre femmes, il m’a été impossible de ne pas m’y attacher. Oui je parle bien d’attachement et pas de pitié. Impossible de ressentir de la pitié pour elles. Elles forcent l’admiration. Les voies empruntées par chacune ne sont pas les plus évidentes, les plus simples. Elles font comme elles peuvent, inventent leurs propres chemins. Et, le lecteur, lui, ne peut qu’assister à cela, les « accompagner » dans leurs errances. Il ne peut qu’être bluffé par une fin … inattendue et imprévisible. Une fin qui ne pouvait pas être autre… même si elle vous prend aux tripes (dans le cas où vous ne l’auriez pas encore été !)

En regardant la couverture et en lisant le résumé je m’attendais à un policier un peu classique…

En le refermant je peux vous dire qu’il va me hanter longtemps, que ces quatre femmes ne vont pas s’effacer comme cela de ma mémoire de lectrice…

J’ai oublié de parler de l’écriture de l’auteur… bluffante elle aussi car elle a le don de dire l’évidence sans que celle -ci ne paraisse évidente. Le don de mettre les mots sur les émotions, les faits …



Bon je vous laisse maintenant foncer chez votre libraire pour l’acheter !! Un grand merci aux éditions du Caïman pour cette découverte !!!
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Quatre morts et un papillon

Loubna, Magali, Johanna, Chloé ...

Des rencontres improbables, le hasard, le destin, rien ne laissait penser que ces quatre femmes croiseraient, un jour, leur route.

Cette route de la vie, encombrée, vicieuse, pleine de surprises, comme les bons et les mauvais jours, il est des moments où certaines portes auraient dû rester fermées, à double tour ...



Voilà un roman qui excelle dans l'art de l'alternance des voix, autant rester concentré pour suivre le parcours d'âmes en perdition, les contes ne sont pas réservés uniquement aux enfants, les adultes cherchent aussi à rêver, à espérer des lendemains meilleurs, un monde merveilleux et plein d'ondes positives, inutile de tourner autour du pot, c'est un roman très dur, souvent irrespirable pour trouver un second souffle, rien n'est épargné au lecteur, la violence sonne comme le glas d'une issue des plus incertaines, dans les coups physiques autant que les désordres psychologiques, le quotidien réserve leur lot de labeur pour survivre, pour donner un sens à sa vie, tant qu'il y a de la vie, tous les espoirs sont permis, roman polyphonique pour une symphonie funeste digne d'un wertern urbain et de toutes les nuances du noir.



Dès les premières lignes, dans la peau des personnages, des héroïnes aux antipodes l'une l'autre, ressentir le poids de la souffrance, d'un passé qui revient toujours au galop, des thématiques pertinentes et percutantes et apportent ce regain constant à la lecture, les blessures béantes sont à vif, la résilience à l'oeuvre pour comprendre et éprouver une empathie croissante, la volonté d'accorder tous les liens dans un combat inégal, dans cette zone urbaine d'un quartier de Paris, comme l'anfractuosité d'un rocher, rien n'est jamais gagné d'avance pour anticiper les sillons des larmes qui peuvent se creuser, inéxorablement, des souvenirs pernicieux aux fractures profondes qui déboussolent, déchirent l'âme, il n'existe pas de mode d'emploi pour tenter de se faire une place dans cette société impitoyable, j'ai pris le temps d'absorber chaque page comme autant d'uppercut, puiser dans ses dernières réserves pour affronter la perfidie et le chaos du destin, quand on croit être arrivé, c'est le début des ennuis ...



La construction originale du roman, reprendre à la volée les derniers mots du paragraphe précédent pour enchaîner avec un autre personnage, le rythme est sous tension permanente, difficile de marquer une pause, histoire de souligner que c'est une lecture qui vous agrippe, en situation de danger et de survie incessante, le temps est l'un des facteurs X pour en appréhender tous les enjeux, l'auteure maîtrise l'art du suspense, presque comme dans un huis-clos, des portes et des fenêtres qui peuvent être perçues comme des métaphores, résister à la tempête du dehors et des menaces invisibles comme visibles, l'ouverture vers d'autres opportunités à saisir ou à éviter, l'importance des choix et leur déterminisme, questionnements sociétaux, un fil suspendu pour relier les points cardinaux, l'histoire est dans la fluidité du mouvement, suivant les points de vue de chaque protagoniste, rupture des vaisseaux de conscience, éphémères absences pour appuyer l'impertinence et le déséquilibre des forces, l'émotion finit par l'emporter , dans le coeur et dans les tripes, à l'image du titre éponyme dont le lecteur cherchera à donner un sens, un cheminement imprévisible pour un roman qui convergera vers des rebondissements fulgurants.



Tous les repères sont désordonnés, la quête d'un bonheur impossible, dans la noirceur des sentiments, dans les affres de la vie abandonnée et des trahisons qui se mettent en travers, la solidarité féminine est une des réflexions majeures de cette histoire contemporaine, des étincelles peuvent donner un semblant d'illusion, comment discerner le vrai du faux, les mensonges et les non-dits, déceler des signes ou des pistes acceptables, trouver sa place est loin d'être une simple sinécure, dans la difficulté et les obstacles qui jalonnent toutes les vicissitudes de la nature humaine, Quatre morts et un papillon se lit comme un conte moderne, à caresser les abîmes des crevasses pour en extirper l'essence de nos âmes les plus bienveillantes, la route est longue avant de décrocher le jackpot, chaque personne est remarquablement abordée, des pans de leur vie d'avant sont distillés, page après page, comme un puzzle, au lecteur de réunir toutes les pièces, de participer en quelque sorte à l'éclosion et à donner au roman cette force émotionnelle qui peut surgir à tout instant, briller comme au firmanent, prendre la tangente avec des risques inhérents à toutes les décisions cruciales.



Rarement, j'ai été aussi ébloui par le jeu réaliste des protagonistes qui évoluent dans une sphère fragilisée, dans les cauchemars ou dans les désirs de tourner le dos au passé avec tous ses relents de décomposition avancée, le portrait saisissant de femmes d'aujourd'hui en lutte contre les autres mais aussi envers elles-mêmes, les fêlures sont particulièrement bien ressenties, l'horreur et la déchéance pour alterner avec des instants fugaces de joie et d'instants salutaires, comme une réverbération d'un rayon de soleil transitoire, des jours et des vies, la plume est d'une acuité palpable, lumineuse, les personnages secondaires ne sont pas en reste pour apporter toutes les implications et pondérations indispensables, une véritable tragédie humaine et dans l'air du temps, la mort danse avec les vivants, la rédemption est-elle possible quand on a touché le fond, quel est le prix de la paix de l'âme meurtrie par la vie ?



Et il faut désormais ajouter Valérie Allam avec Quatre morts et un papillon, une première oeuvre réussie, magistrale en ce sens qu'elle a su m'envoûter par cette plume puissante pour dresser une composition émouvante et saisissante de quatre femmes blessées par la vie, apprendre à se libérer des chaînes du passé pour tracer un autre futur, dans le présent les luttes inégales ne sont pas toujours l'apanage des plus forts, la condition féminine, la survivance, la quête du bonheur et de la liberté, la renaissance métaphorique dans cette volonté commune de balayer les couches sinistres du passé, autant de combats qui ne font que commencer ...



Quatre morts et un papillon de Valérie Allam est un ballet moderne et noir, une très belle découverte !
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Quatre morts et un papillon

Valérie Allam nous raconte le destin à la fois fragile et tragique de 4 femmes.

Loubna se prostitue et se drogue mais ça ne devient pas suffisant. Elle va devoir trafiquer pour se payer ses doses.

Chloé, 2 enfants, est marié à Fred. Ce dernier boit beaucoup depuis son licenciement et en devient violent envers Chloé. La violence de trop et elle le quitte avec leurs 2 enfants.

Magali est enceinte de son violeur. Elle l annonce à son compagnon et ce dernier lui ordonne d'avorter. Elle refuse et il la quitte.

Johanna, défigurée suite à une violente agression souffre du syndrome de stress post traumatique. Elle vit recluse chez elle, n'a plus de sommeil ni d'appétit. Elle met tout en place pour se protéger, des verrous à la porte blindée jusqu'à l'achat d'armes...



C'est un roman dont la tension est palpable dès le début et elle ne m'a pas quitté tout au long de ma lecture. J'en ai même ressenti les sensations physiques lors des 40 dernières pages. Ce qui est difficile avec ce genre de roman est de trouver des petites touches de lumière. L'autrice nous en distille de temps en temps mais la tension est telle que l'on se doute que ça ne durera pas.

Et pourtant malgré tout cette noirceur, ça fonctionne très bien. C'est un roman très noir, sombre et haletant que j'ai adoré de bout en bout.

Il y a aussi toute une symbolique autour du papillon qui est un fil conducteur de ce roman.

Il y est aussi beaucoup question de liberté. De libertés d'actes car ces femmes fortes et attachantes vont vouloir s'affranchir de situations qu'elles n'ont pas choisi. Mais également de libertés de choix car quelque soit les choix qu'elles feront et même si elles pensent qu'ils sont bons pour elles, ces choix auront des répercussions sur elles mais également sur leur entourage.



Bref, c'est un très bon roman noir !

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Quatre morts et un papillon

Quatre morts et un papillon de Valérie Allam, c’est un style à la délicatesse d’un papillon qui survole, effleure et se pose sur un océan de noirceur. Dans ce roman se croisent, se frôlent ou s’entrechoquent des destins qui rebondissent dans des trajectoires tantôt communes tantôt contraires. Les sentiments ne sont jamais faciles. La tension est constante. Sous la finesse du style, ce roman de femme sur des femmes demeure extrêmement noir, sans concessions, sans raccourcis faciles et nous offre un final dont je me délecte encore.
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Quatre morts et un papillon

Quatre femmes. Loubna, droguée, prostituée dans un bar miteux, trainant sa misère pour un fix, accepte de servir de mule pour un caïd de la région parisienne. Magali, violée et enceinte, décide de garder l’enfant illégitime contre l’avis de tous, surtout de son mari, parce que ça fait des mois qu’elle essaie de mener une grossesse sans y parvenir. Johanna, sauvagement agressée et tailladée, quasiment laissée pour morte dans les souterrains de l’aéroport, le visage balafré à jamais d’une immense plaie qui lui ouvre les deux joues, vire lentement dans la psychose. Et Chloé, épouse délaissée d’un mari alcoolique, mère de deux enfants en bas âge, qui noie son mal-être dans la bouffe . Ces quatre femmes ne se connaissent pas, n’ont a priori aucune raison de se connaître. Sauf que… Le destin malin, et tout le talent de l’auteure, va les mettre en relation par des chemins détournés. Toutes ont au moins un point commun: elle cherche le bonheur, ou plutôt un semblant de bonheur, à des degrés divers et selon une définition qui leur est propre: si Loubna voudrait s’en sortir et quitter le monde de la drogue, Magali n’aspire que être une bonne mère pour son enfant, Johanna voudrait pouvoir dormir et Chloé reprendre sa vie en mains pour le bien de ses petits. Avec talent, Valérie Allam leur laisse entrevoir chaque fois un bref aperçu du bout du tunnel, mais ce n’est qu’une illusion. Ces quatre femmes sont des Sisyphe des temps modernes, condamnées à faire rouler la pierre de leur désespoir sur la pente de leur destin.

Difficile de croire, en lisant la page 4 de couverture, qu’il s’agit d’un premier roman, tant le livre de Valérie Allam est puissant de noirceur et de maîtrise. N’y cherchez pas d’enquête policière, ce n’est pas le but. Quatre morts et un papillon n’est qu’un instantané d’une société qui part à la dérive, loin du clinquant et de la beauté. Le papillon, vous comprendrez de quoi il s’agit en ouvrant les pages de ce livre. Quant aux quatre morts… S’il y a effectivement des morts violentes, il faut voir au delà, les quatre morts étant aussi celles, figurées ou non, des quatre héroïnes malgré elles de l’histoire déroulée sous nos yeux. Avec, en guise de conclusion, une fin douce-amère, implacable. Moralisateur, culpabilisant ? en aucun cas. On ne peut sans doute pas sauver tout le monde…

Un nouvelle réussite parue aux Editions du Caïman, dont je suis toujours autant accro aux couvertures me rappelant la défunte collection Carré Noir.

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En mon coeur, ces racines

Mais il est cultivé différemment selon la personnalité de celui qui l’entretient. Ce peut être un jardin de curé aux multiples aromates, une friche industrielle, un potager fertile propice à la culture des bons sentiments, un lopin de terre aménagé à la française de forme géométrique ou un jardin à l’anglaise à la floraison luxuriante.



Le narrateur, griot vivant dans un abri de tôle ondulée comme les vaches normandes (eh oui, les vaches ont du lait !), au visage ridé comme une pomme desséchée, se souvient de sa jeunesse, de ses aspirations, de Khadija, celle qu’il aimait, de ses erreurs, de sa faute.



Il conte, tel un compteur de sentiments, ses souvenirs à Kouakou, un gamin qui vit parmi la communauté dans un entrepôt, et qui lui rappelle celui qu’il était jeune, autrefois, de l’autre côté de la mer.



Il cultive en son sein les graines de la sagesse, des valeurs morales et des traditions ancestrales, désirant les partager avec son jeune ami. Mais les ensemenciers véreux, et leurs copains armuriers, produisant des graines frelatées sont prodigues et leurs méfaits s’implantent sur des terrains en déliquescence prolifiques en nuisances.



Mais un jour Kouakou n’est plus là, ses parents non plus.







Valérie Allam dépasse avec ce court texte, fort et puissant, sensible et poignant, écrit avec subtilité, le genre littéraire noir dans lequel il est confiné, collection oblige.



En mon cœur, ces racines, s’inscrit dans la déclinaison émouvante des sentiments que beaucoup prônent avec vigueur mais dont les actes ne suivent pas les paroles.



Que ce soit dans les relations humaines avec les migrants, ceux qui viennent manger le pain des Français comme disait Fernand Raynaud dans son célèbre sketch qui met en scène un villageois chassé parce qu’il est étranger et dont les habitants n’ont plus de pain parce que c’était le boulanger.



Que ce soit la couleur de la peau qui divise les hommes, que des différents s’élèvent entre races ou ethnies diverses juste pour des questions de territoire, de prédominance, de prépondérance, de futilités, un rien suffit pour s’affronter. Et le résultat est tout autant nuisible et funeste à la communauté qu’à l’individu.






Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Quatre morts et un papillon

« Quatre morts et un papillon» est un titre bien mystérieux. En effet le bout de vie partagé par Loubna, Johanna, Magali et Chloé est intense et étonnant. La réalité se mêle parfois au rêve afin de nous mener aux confins d'une drôle d'aventure humaine.



Les personnages de Valérie Allam sont souvent poussés jusqu'à leurs limites les plus désespérées. Que peut-on être capable de faire pour se sortir d'une situation terrible et que saurait-on accomplir pour obtenir ce que l'on veut vraiment dans la vie ? Avec subtilité l'auteur parvient dans ce roman à répondre en partie à ces questions. Elle laisse à ses héroïnes la possibilité de faire les bons choix... ou pas ! Mais elle ne juge jamais.



« Le vertige est toujours là et Loulou se souvient qu'elle n'a rien à perdre. »



La descente aux enfers des quatre héroïnes est vraiment bien décrite. Ce mal-être est comme un personnage supplémentaire à côté de ce quatuor. Les mots, les sons et la bouche de ces femmes manifestent les douleurs de toute une société en crise. Mais qui peut vraiment savoir ce qui se cache derrière les sourires forcés ? L'auteure ne le délivre qu'en toute fin de roman. Et encore, ces failles sont aussi les nôtres et c'est aux lecteurs de trouver les solutions...



Les quatre femmes ont un univers personnel mais entrent en contact à un moment de l'histoire. Elles tissent des liens d'empathie et de méfiance. Valérie Allam use d'un stratagème stylistique afin de faire ressentir les relations entre les protagonistes. En effet chaque chapitre est lié au suivant avec des mots clefs dont je vous laisse le loisir d'en percevoir la saveur.



Les souffrances s'enchaînent, les promesses ne sont pas toujours tenues. Mais on se rend compte qu'il n'y a pas de hiérarchie entre les douleurs. Chacune fait ce quelle peut pour s'en sortir et peu importe les dérivatifs permettant de tenir le coup.



« Derrière ses yeux injectés de sang, son cerveau ne réfléchit plus. Quand le café est prêt, elle se sert une tasse et avale un valium. Au point où elle en est, de toute manière, ça n'a plus beaucoup d'importance. »



Même si certains passages sont un peu trop longs à mon goût, je peux dire que ce récit gigogne m'a énormément plu. De nombreux thèmes sociétaux sont abordés et nul doute que de nombreux lecteurs y trouveront émotion et originalité. J'attends avec impatience de lire un autre roman de cette auteure talentueuse.
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Petit papa Noël

Pour le jeune narrateur, c’est pas toujours facile la vie, surtout quand le père est violent.



Pourtant, en compagnie de son copain Jérémy, il ne faisait rien de mal. Il jouait en réseau, en rentrant de l’école. C’est pas pire que de traîner dans les rues.



Mais le père, rentrant, comme tous les jours ou presque, en colère, c’était une occasion de tarabuster son fils. Une fois de plus. Et ce n’est pas parce qu’au boulot rien ne va, qu’il faut s’adonner à la boisson, et se mettre en rage comme il le fait.



Alors les claques tombent, comme la neige à Noël. Mais en plus fort. Au point que le gamin a une marque sur la joue. La mère regimbe bien un peu, mais que peut-elle faire devant la violence de son mari ?



Pas grand-chose.



La solution serait peut-être, pour le gamin, dans ce curieux message en provenance du Père Noël, et qu’il lit avec une certaine stupeur sur l’écran de son ordinateur.



Croire au Père Noël, pourquoi pas. Même si l’on sait pertinemment qu’il n’existe pas. Alors répondre à ce message, c’est un peu un dérivatif, une façon de se confier, d’alléger sa peine.







Même si l’on se doute de la chute, le lecteur se laisse embarquer volontiers dans ce texte fluide, la maltraitance étant toujours un thème porteur, surtout lorsque cela est décrit tout en retenue.



Louisa Kern est l’auteur de quelques nouvelles de fort aloi, publiées aux éditions Ska, et je vous invite à les découvrir ci-dessous, et de lire la petite chronique que j’ai consacrée à Gaspacho.




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Popa

C’était hier, ou avant-hier, à moins que ceci se passe de nos jours. Est-ce important de dater ? D’autant que la situation décrite aurait pu se dérouler n’importe quand. Peut-être même demain.



Non, il est question d’une 404, ce qui précise un peu à quelle époque les événements se sont déroulés, mais comme elle n’est pas neuve, laissons travailler notre imagination.



Pour le reste aussi laissons notre imagination batifoler dans la campagne, avec cet homme qui plante des piquets, tous les deux pas, afin de délimiter une parcelle de terrain. Annette, la gamine, deux ans, ou trois, ou peut-être quatre, il ne se souvient plus l’accompagne. Mais ce dont il se rappelle, c’est qu’elle le suivait maladroitement, malgré les mottes de terre, qu’elle l’appelait Popa, et qu’au loin, enfin un peu plus loin, les hommes de la petite communauté s’activaient au foin, et que la mère venait leur donner à boire. A lui aussi, et qu’elle ramenait la gamine cahotante.



Et puis, parfois elle le rejoignait le soir. Pas pour parler. Pour fumer un joint, puis s’occuper à autre chose. Et puis un jour, un intrus…







Alors, évidemment, le lecteur, moi en l’occurrence, pense au Larzac, à Sivens, voire à Notre-Dame-des-Landes, et s’immisce dans les pensées de l’homme aux piquets. Et quand l’on sait combien un cerveau possède de circonvolutions, parfois le lecteur se trompe de chemin.



Une nouvelle toute en finesse, que l’on relirait uniquement pour le plaisir, pas parce qu’on n’a pas tout compris, mais pour saluer le joli tour de force.



A noter que, même s’il vit loin de la mer, l’homme construit un bateau. Comme Louisa Kern qui s’ingénie dans cette nouvelle à nous mener en bateau ? Rien n’est moins sûr, même si tout est possible.
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Le diable vous emporte

Bonjour - Le diable vous emporte – Collectif – 2019 - Un recueil de nouvelles sur la noirceur de l'âme humaine et la notion de limites dépassées ou non.

Quatrième de couverture

Elles sont huit à avoir prêté leur plume. Huit auteures de polars et de romans noirs reconnues. Et lorsque l’association Dora-Suarez* leur a proposé de participer à un recueil collectif dont le thème était de jouer avec les limites ...à dépasser ou pas, elles ont pris un malin plaisir à jouer avec les dites limites, dans toutes les acceptations du terme.

C’est donc à un road-trip littéraire et géographique que ce septième opus des « Nouvelles Dora-Suarez » nous convie. Littéraire, d’abord, avec huit univers, huit styles pour éprouver les ressorts de chacun d’entre nous lorsque les situations, les autres, nous-mêmes, la vie, quoi, nous poussent dans nos derniers retranchements. Femme battue, humilié, peuple en guerre ou dominé, amour maternel, vengeance… non, tout n’a pas encore été écrit sur ces thèmes universels… Voyage géographique aussi, et parfois même géopolitique, puisque que l’imagination des auteures vous entraînera des rives cubaines jusqu’en Syrie, en passant par les ruelles de Bordeaux et bien d’autres lieux encore…

Chronique

La vie est parfois faite de regrets, de choix difficiles. La vie fait parfois découvrir à l'humain une force, une rage de vivre, une ténacité qu'il ignorait jusqu'au moment où ils s'expriment. Des hommes et des femmes qui se trouvent investis d'une mission qu'ils endossent comme un sacerdoce.

Le diable vous emporte. Un titre fort pour des moments forts qui font briller une larme au coin de l'oeil. Larme pudiquement essuyée d'un geste discret. Des destins qui interpellent. Des hommes et des femmes qui font face à la vie. Peu importe le prix à payer. Des destins blessés ou brisés par les écueils de la vie. Des hommes qui, souvent, laissent parler la noirceur de leur âme. L'adage ne dit-il pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions?

Les pages se tournent avec frénésie. Les nouvelles se suivent et ne se ressemblent pas. Le fil rouge est la noirceur de l'âme de ces hommes, de ces femmes qui se jouent de la vie des autres. Une lecture profondément jouissive qui tient en haleine jusqu'au dernier mot. Une lecture qui questionne sur le destin. Sur le choix de ces personnes qui agissent à bon escient selon eux. Le diable vous emporte et peut vous mener loin. Très loin. Trop loin?
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Quatre morts et un papillon

Un roman policier contemporain, l'auteure écrit l'histoire de quatre femmes qui n'auraient jamais dû se rencontrer, mais un drame les rapproche. Le lecteur partage la destinée de ces âmes en peine qui tentent de se reconstruire. Sous fond de trafic de drogue, de violence conjugale et de misère humaine, le lecteur se laisse emporter dans cette intrigue urbaine. L'écriture est fluide, l'intrigue bien menée. A découvrir.
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Lola

Si en 2018 la France, et donc nous, fêtons la commémoration du centenaire de l’Armistice de la guerre de 14/18, il ne faut pas oublier non plus le cinquantenaire de Mai 1968 qui changea profondément la vie sociale, politique, familiale, professionnelle, culturelle de la plupart des citoyens de l’époque.



Pour beaucoup Mai 1968 reste une référence, pour d’autres, ceux qui n’ont toujours pas digéré ce changement de cap, un accroc dans le paysage urbain et rural.



Pour bon nombre d’ente nous, mais nous sommes de moins en moins à avoir vécu cette période, celle de nos vingt ans, en parler ne se réduit pas à des barricades dans le Quartier Latin. Ou à des manifestations d’ouvriers et à des défilés de protestations. Et parmi ces événements qui ont défrayé la chronique journalistique, de petits événements se sont déroulés dans l’indifférence générale ou presque.







Rue da la Sorbonne, les affrontements font rage entre étudiants et CRS. Le narrateur remarque une jeune fille portant un foulard sur le visage. Un mouvement de foule et il la perd de vue. Il se lance dans sa direction, une barre de fer en main, mais il ne peut aller plus loin. Il se fait tabasser par un membre des forces de l’ordre et lorsqu’il reprend ses esprits, c’est une main sur son front qu’il ressent en premier. Lola. Lola l’emmène en le tirant par les pieds et il est mis à l’abri.



Baptiste est son copain de toujours, malgré leur position sociale respective. Le narrateur vit dans une cité HLM, Baptiste dans un quartier résidentiel. Lola, qui au début battait froid envers Baptiste, s’amourache de lui. Ils se retrouvent tous en compagnie d’autres révoltés dans un squat. Le narrateur ne sait pas faire grand-chose, sauf la popote. Il se trouve propulsé cuistot et c’est au cours de l’une de ses préparations culinaires pour la petite communauté, que les forces dites de l’ordre font irruption. L’intervantion dégénère et le narrateur se voit inculpé pour un meurtre qu’il n’a pas commis.







Une nouvelle, à deux voix entre le narrateur et une jeune fille nommée Sabine, pleine de délicatesse, d’émotion, de souvenirs, sur un fond historique et dramatique. Nul doute que cela ravivera la mémoire de certains d’ente vous, pour les autres, un moyen de découvrir l’autre côté de la barrière, vu de l’intérieur.







Si vous aimer cette nouvelle, ce dont je ne doute point, sachez que Louisa Kern possède un double qui signe Valérie Allam. Et cette jeune écrivaine (mais dont les écrits ne sont pas vains !) de talent, qui s’affine de plus en plus dans son écriture et les thèmes développés, vient de faire paraître aux Editions du Caïman : Quatre morts et un papillon.






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