Chanao était arrivé au monastère l’hiver précédent. Il s’enorgueillissait d’une expérience dans un ermitage d’Armorique où les règles étaient plus sévères et le mode de vie plus strict. On y vivait de baies, de glands et de champignons, on y priait les bras en croix pendant des heures, debout dans l’eau glacée d’une rivière, pour mieux se pénétrer des souffrances de notre Seigneur Jésus-Christ, on se flagellait à la moindre pensée coupable, au moindre manquement à cette vie d’ascétisme et de pénitence.