Vanes MP

Je suis resté un moment à l’observer avant de m’en approcher, malheureusement dès qu’elle a entendu ma voix elle s’est crispée.

On aurait dit que chaque poil de son corps s’était hérissé.

Son regard n’était pas comme d’habitude, j’aurais aimé que ce soit due à la surprise, mais c’était de la colère qu’il y avait dans ces yeux.

Elle m’en voulait de ne pas lui avoir répondu, d’avoir coupé les ponts, c’est compréhensible mais j’avais mes raisons.

On se ressemble beaucoup physiquement, on est tous les deux grands, bruns, ses cheveux sont un peu plus clairs que les miens, mais ils sont loin d’être blonds quand même. Étant tous deux de grands sportifs, on est très musclés, mais il est un peu plus fin que moi, même s’il s’entraîne plus souvent. Le fait qu’il mange moins de cochonneries que moi doit y être pour quelque chose aussi.
Par contre, niveau caractère, on est des opposés. Lui est calme, un vrai bon médiateur et moi je suis impatient et impulsif. Je ne cherche pas la merde pour rien, mais je rétorque assez facilement.

Ça fait tellement longtemps que notre guerre a commencé que je ne saurais dire qui a ouvert les hostilités. Mais dès le moment, que nos parents nous ont présenté, ça a été explosif.
Je ne me souviens plus ce que j’ai mangé au restaurant ce jour-là, mais je me souviens des flammes qui sortaient des yeux d’Emma. Elle me regardait avec tellement de mépris que je n’ai pu que faire de même. Il y a des gens qui ont le coup de foudre, nous on a eu un coup de « tornade », ou de n’importe quelque autre phénomène climatique dévastateur.

Je vois déjà Nora devant la porte en train de gesticuler comme une folle en me pointant sa montre imaginaire du doigt.

Elle me fait rire avec ses mimiques. Je l’adore. Ce n’est pas pour rien que c’est ma meilleure amie depuis toujours.

Tradition oblige, le premier jour de cours, on s’habille en blanc. Moi j’ai opté pour mon éternel jean moulant avec un top basique et elle pour une robe.

Je sais qu’elle est canon, surtout quand elle se balade à moitié à poil à la maison, dans l'un de ses pyjamas qui sont un vrai appel à la luxure.
Cette nuit quand je suis allé dans sa chambre pour éteindre son réveil, j’ai eu la gaule en la voyant. Je ne l’aime pas, mais je ne suis pas aveugle non plus.

Simon !

Je le déteste. Je hais ce type, de toutes mes forces. Depuis que sa mère a eu la brillante idée d’épouser mon père, je suis obligée de partager ma maison avec lui, comme si le voir en cours tous les jours n’était pas suffisant. Il incarne l’arrogance à la perfection.

Pour une fois qu’un prof est d’accord qu’il n’y a rien de mieux pour dégoûter les élèves de la lecture que les classiques. Ceux qu’on est obligé de lire avec une application de dictionnaire ouverte pour comprendre. Et encore, ce n’est pas gagné pour tout le monde.

J’ai toujours trouvé ce bâtiment super beau, mais les barreaux aux fenêtres gâchent tout. Je n’ai jamais compris pourquoi ils y sont d’ailleurs. C’est une école, pas une prison.

Je devrais prendre des antibiotiques rien que pour m’asseoir sur ta selle, lui répondis-je avec un dégoût non dissimulé, avant de refermer la porte d’entrée dernière moi.

On la regarde comme si elle allait nous révéler un secret d’État… On est suspendues à ses lèvres quand j’entends un sifflement familier.