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Citation de fbalestas


Joëlle aurait aimé naître quelques années plus tôt, avoir 20 ans en mai 68 et monter sur les barricades, trainer ses baskets dans les usines occupées, tracter dans les amphis, se frotter à la flicaille le soir venu. Elle avait le sentiment rageant d’être arrivée trop tard. Les aînés avaient vécu le meilleur, l’époque de tous les possibles : faire la révolution, mettre à bas l’Etat tortionnaire, donner le pouvoir au peuple. Puis ils s’étaient lassés sans voir que tout était à portée de main, qu’il s’en serait fallu d’un rien pour renverser les nervis impérialistes. Les trotskos, les maos, les gauchos de toute obédiences avaient baissé les bras. Ils avaient volé les rêves des ouvriers, trahi la confiance des pauvres. Ils s’étaient fatigués avant même d’avoir véritablement commencé à agir. Ils pactisaient avec la social-démocratie, ils entraient dans les lieux de pouvoir comme des rats affamés, monnayaient leurs diplômes et leur habileté à établir stratégies et tactiques contre des emplois sûrs et grassement rémunérés.
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