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Citation de lanard


En plus des considérations économiques, le facteur politique joue un rôle impotant dans les relations lao-chinoises. Le Laos - comme le Cambodge, la Birmanie - a trouvé avec la Chine un allié de poids face aux critiques occidentales de leurs régimes politiques (en général) et de leurs dirigeants (en particulier). Tous entendent résister aux pressions internationales sur les questions des Droits de l'homme et des libertés religieuses. La Chine leur servirait en quelque sorte de bouclier face aux pays occidentaux et aux ONG étrangères qui réclament des progrès dans ces domaines et la démocratisation de leurs sytèmes politiques. C'est un appui mutuel; la Birmanie, le Cambodge, le Laos et Viêt-Nam défendent ainsi la politique d'une seule Chine (One China Policy), si chère à leur grand voisin. Vientiane et Hanoi ne partagent d'ailleurs pas seulement les mêmes impératifs de pérennité politique que Pékin, elles suivent aussi attentivement le modèle de développement chinois, c'est-à-dire une libéralisation économique sous le contrôle du parti communiste. L'ASEAN, pour sa part, n'a pas les moyens (ou la volonté collective) de leur offrir de meilleurs garanties de développement économique et de stabilité politique. Pour ne citer qu'un exemple, on peut citer les violentes manifestations anti-thaïes qui ont eu lieu à Phnom Penh en janvier 2003: la destruction de plusieurs commerces et de l'ambassade de Thaïlande a provoqué l'évacuation de l'ensemble des ressortissants thaïlandais. Elles illustrent l'absence de capacité de réaction de l'ASEAN face à des évènements imprévisibles et politiquement sensibles, même (et surtout) lorsque ceux-ci se déroulent dans un pays membre. Le principe de non-ingérence a été suivi à la lettre et l'organisation s'est fait remarquer par son silence et son immobilisme. De fait, c'est la Chine qui est intervenue en appelant à l'apaisement et au retour au dialogue. Une intégration régionale économique qui tarde à donner des résultats concrets et une faible mobilisation financière incitent en particulier les gouvernements du Laos, du Cambodge et de la Birmanie à continuer à s'appuyer sur la Chine, tout en profitant de l'ouverture régionale et internationale qu'offre l'organisation régionale. Notons qu'en avril 2009 le Premier Ministre chinois Wen Jiabao a annoncé la création d'un Fonds d'investissement Chine-ASEAN 'un montant de 10 milliards de dollars pour soutenir le développement des infrastructures de la région.
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