Je suis tombée amoureuse du pays en premier, et de lui pas longtemps après. C’était un amour insensé et c’était un amour nécessaire parce que c’est cet amour qui m’a sauvée de tout, de l’ennui, du désarroi, de la perte de sens, de moi. C’était un amour qui ne se pouvait pas et c’est l’amour qui m’a traversée le plus profondément, c’est l’amour le plus beau et le plus utile de toute ma vie – c’est l’amour qui m’a appris l’amour, et qui m’a appris, parce que j’avais besoin de l’apprendre, que je pouvais être aimée, être aimée à la folie, être aimée éperdument, être aimée plus que tout. Plus que le réel. Et que je pouvais aimer, moi aussi, plus que le réel.