Véronique Le Comte

-Allez, bas les pattes, le molosse. Va faire mumuse ailleurs!
-Mais c’est toi qui nous as dit que ta copine Rose était humaine. Celle-là ne l’est pas. C’est une petite fleur d’eau qui joue à la voyeuse. N’est-ce pas, ma petite sirène? dit Padzi.
-Ne l’écoute pas, ce barjo! C’est un fou dangereux! Et d’ailleurs, je suis dans le regret de t’annoncer que ton petit copain là-bas a bouffé la tête d’un type l’autre soir. Oh! Et qu’il se transforme en monstre! déclarai-je, stupidement victorieuse.
Les traits de Julia se figèrent d’un coup et ses grands yeux marron foncé me fixèrent comme si je venais d’apparaître devant elle. Un regard à Marine m’apprit qu’elle n’en menait pas plus large.
-On devrait peut-être appeler Markus…, proposa cette dernière.

-… Je viens juste de m’apercevoir que je reconnais Nina. Pas que je l’aie déjà rencontrée, mais je peux sentir l’essence de son élément, que nous sommes du même clan. Vous, en revanche, je ne vous perçois pas, leur dis-je en fronçant les sourcils.
-Oui, tu peux sentir son essence parce que vous êtes du même Élément, dit Julia. Si Nina l’avait voulu, elle t’aurait repérée avant même d’avoir passé la porte de l’immeuble… Étant le chef de ton clan, la Chèlème de l’eau, tu as le pouvoir de les repérer plus rapidement et à de plus longues distances. Il en va de la sécurité des tiens…

-… Eh bien ma puce, sache que je viens d’accepter le poste de directrice du musée d’art de Stonewoods! Ce n’est pas génial?... Eh oui! Maintenant que je me suis habituée à vivre avec vous, je vais me sentir seule si je retourne en Angleterre sans mes petites chéries. Et vu que Monsieur Salamandeur cherche une nouvelle directrice, je me suis dit : « Laurie, c’est ta chance : lance-toi!

-Je n’ai jamais eu l’intention de faire quoi que ce soit contre toi, me dit-il d’une voie basse qui me fit frissonner.