[L]a photographie est formelle : maman n'est pas venue au monde le sein lourd et approximatif. La chose — devrais-je l'appeler le sortilège, l'anathème, la damnation du sein volumineux ? — n'est survenue qu'au bout de longues années. Et tandis que le chroniqueur hurle le quinté gagnant aux oreilles de mon père, tandis que lentement maman reprend l'album et le range, une vérité m'apparaît dans sa terrifiante persistance : toute femme en naissant s'expose à un destin mammaire inattendu.