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Citation de Denis3


Tout à coup, le rôdeur nocturne s'arrêta. A quelques pas devant lui, dans le chemin creux, au point ou finissait le monceau des morts,de dessous cet amas d'hommes et de chevaux, sortait une main ouverte, éclairée par la lune. Cette main avait au doigt quelque chose qui brillait, et qui était un anneau d'or.

L'homme se courba, demeura un moment accroupi, et quand il se releva, il n'y avait plus d'anneau à cette main. L'homme ne se releva pas précisément, il resta dans une attitude fausse et éffarouchée ...Puis, prenant son parti, il se dressa. En ce moment, il eut un soubresaut. Il sentit que par derrière on le tenait. Il se retourna; c'était la main ouvertse qui s'était refermée et qui avait saisi le pan de sa capote.

Un honnête homme eût eu peur. Celui-ci se mit à rire. Tiens, dit-il, ce n'est que le mort. J'aime mieux un revenant qu'un gendarme. Il se pencha de nouveau, fouilla le tas, écarta ce qui faisait obstacle, saisit la main, empoigna le bras, dégagea la tête. tira le corps, et quelques instants après il traînait dans l'ombre du chemin creux un homme inanimé. C'était un cuirassier, un officier, même d'un certain rang. Il avait sur sa cuirasse la croix d'argent de la Légion d'Honneur .Le rôdeur arracha cette croix qui disparut dans un des gouffres qu'il avait sous sa capote.Après quoi il tâta le gousset de l'officier, y sentit une montre et la prit. Puis il fouilla le gilet, y trouva une bourse et l'empocha.

( pp.409-410, le charmant Thénardier commence sa belle carrière à Waterloo, après la bataille).
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