Après mai 1968, qui était un mouvement de haine de soi, au point de faire passer Mao pour un grand personnage, nous sommes passés aujourd'hui à l'ignorance de soi. Le refus de Jacques Chirac de nommer les racines chrétiennes de l'Europe est quelque chose de proprement sidérant. Il ne s'agissait pas de condamner les gens qui ne se pensaient pas chrétiens mais d'admettre une réalité de notre histoire. Évidemment que nos racines sont profondément chrétiennes, au même titre que juive et gréco-romaines.
Régis Debray