Nous aurons beau insister sur l'importance d'une neutralité bienveillante ; nous aurons beau nous efforcer de mettre de côté notre identité pendant notre lecture ; nous savons cependant que nous ne pouvons pas nous confondre pleinement avec l'auteur, ni nous absorber pleinement dans ce que nous lisons ; il y a toujours un démon en nous pour chuchoter : " J'aime, je déteste ", et nous ne pouvons pas le réduire au silence. C'est même précisément parce que nous avons cette tendance à aimer et à détester que notre relation avec les poètes et les romanciers est si intime, au point de rendre intolérable la présence d'un tiers.