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Citation de VincentGloeckler


On leur avait dit de rassembler ce qui leur restait, de se diriger par n’importe quel moyen disponible vers la frontière.
Ce qui leur restait.
Ce qui lui restait ?
Comment met-on, dans une valise, le reflet du soleil dans la cage d’escalier les après-midi d’été, les plans abandonnés pour rester au chaud sous la couverture, les soupers de famille, les crises de coups de pied au plancher, les émissions pour enfants du dimanche matin, la musique en sourdine et les verres de vin qui font danser ?
Où est-ce qu’on mettait ça, tout ce qui lui restait ?
Dans les décombres de sa maison quelque chose la tirait. Une main minuscule essayait de se glisser dans la sienne. De se frayer un chemin dans ses doigts figés. Des petites racines poisseuses de sang et de poussière. Sa fille. Son fils peut-être. La main de Farah a serré la main minuscule. Elle l’a cachée, l’a fait disparaître. L’air sentait le pin blanc et la terre humide et c’est tout ce qu’elle parvenait à protéger pour l’instant.
(pp.17-18)
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