D’abord un petit massage... vous allez voir comme ça fait du bien et, regardez, j’ai une très bonne pommade ! »
Sur ce, j’exhibe un tube bleu et blanc, dont je fais sortir un gros ver transparent... en fait, c’est un lubrifiant utilisé en gynécologie... il n’y a pas d’autre crème de massage dans l’hôpital.
Rien que de penser qu’il s’agit d’un onguent aux vertus particulières, elle ressent déjà un bienfait. L’effet placebo est efficace.
Je n’aime pas tromper les gens. J’aurais bien voulu avoir une vraie pommade antirhumatismale, mais je n’ai rien, seulement ce tube de lubrifiant. Je ne peux quand même pas lui dire que je la masse avec ça !
Le massage est un moment privilégié pour Narcissa. Dans toute sa simplicité, elle voit cet acte comme étant le seul qui la guérit. J’attaque le mal là où il est, directement, avec mes doigts et cette crème miraculeuse.
Narcissa fait des progrès fulgurants. Jour après jour on note les améliorations.
Dans un coin de l’unique pièce... sur une table basse improvisée par une vieille caisse en bois... une télévision montre un dessin animé de « los pitufos » (les schtroumpfs !) Ici, les petits hommes bleus sont la coqueluche des grands et des petits. Je dis à Angela que c’est de mon pays qu’ils proviennent.
« C’est dans ton pays qu’il habitent ? »
« Non, ils n’existent pas en réalité, ce sont des dessins inventés par un Belge ! »
« Tu me fais marcher ! Je ne suis pas idiote enfin Viviana. Je vois bien qu’ils marchent et parlent comme toi et moi».
« Euh... »
Je suis touchée par la naïveté des gens d’ici.