Viviane Nicaise

Toujours sous l'émotion des quelques pages qu'Elif Safak a consacré au génocide arménien, et au récit de Fethiyé Cetin, ma quête de connaissances sur cet évènement barbare se poursui avec cette lecture.



Comme pour les récits sur la Shoah, le fond de l'histoire est toujours le même, mais toujours différent à la fois.



Dans cette bande dessinée, le motif de la musique/ du violon sert de lien temporel et affectif entre les personnages et les époques qu'il traverse.

Dans la salle de concert, un jeune turc joue un morceau qu'il croit inconnu, mais un vieil homme reconnaît un morceau que sa soeur jouait. Ce rappel à un passé douloureux créé le dialogue entre ces deux générations et ces deux "camps".

La nouveauté par rapport aux deux autres (trois en fait) récits que j'ai lu, tient au fait que ce support apporte une immédiateté dans l'émotion - à cause de la barbarie qu'elle met en scène. On peut y voir un effet de mise en abîme, car en même temps que le jeune turc, le lecteur découvre l'ampleur des massacres, des traitements injustes en tous genres que ce peuple a subi.

Ici le dialogue se fait et restaure un certain apaisement. Difficile alors de s'empêcher de penser à toutes ces familles qui n'ont pas pu connaître une issue aussi favorable.



Les auteurs n'ont en aucun cas cherché à mettre un "camp" en accusation. Même si il est difficile de tout dire, les scénaristes ont tout de même mis en scène un personnage turc qui recueil un des orphelins Arméniens et auquel il s'attache sincèrement.

Quelques pages au début de l'ouvrage aideront les non initiés à connaître les grandes lignes du contexte historique qui ont rendu possibles ces évènements.

Merci à Soleney pour cet échange, elle m'a ainsi permis de découvrir une bien étrange BD.



BD lue dans le cadre du challenge ABC 2015-2016.



En réalité, j'ai les 6 tomes de la série en ma possession mais je préfère en faire une critique globale tellement l'histoire des 3 premiers tomes est identique.



Une femme rousse accompagnée d'un renard est envoyée par un commanditaire secret pour éliminer d'une façon ou d'une autre les membres masculins de la famille des Sang-de-Lune. On lui désigne à chaque fois vers quel mâle elle doit aller. Suivant la situation ou les passions du Sang-de-Lune ciblé, elle trouve un moyen de l'éliminer sans que son nom n'apparaisse nulle part. Par contre, nous ne savons rien de ce commanditaire ni de la raison qui le pousse à tuer tous les Sang-de-Lune. Quelle est leur particularité ? Pourquoi portent-ils ce nom ?



Le narrateur alterne entre la jeune femme rousse et le protecteur du Sang-de-Lune désigné. Suite à un événement à la fin du tome 3, la situation change dans le 4 et ce n'est pas plus mal car cela commençait à devenir répétitif. J'aimerais avoir plus d'informations sur les Sang-de-Lune maintenant que ma curiosité a été attisée. Le tome 4 est donc plus lié à la jeune femme rousse, Clara, et à son enfant. Est-il un Sang-de-Lune ou non ? Cette famille est très particulière et semble être le maître partout sauf dans un petit village où s'est réfugié Clara pour quelques temps.



Le tome 5, quant à lui, nous apprend quelques bribes du passé de Clara ainsi que celui de son ancêtre, Rouge-Vent. Clara est à la recherche de son passé, de la vérité et surtout de son fils, Mathias. Nous découvrons par la même occasion la part d'ombre qui occulte sa vie quand son ami à 4 pattes ne l'accompagne pas. Par contre, nous avons toujours aussi peu d'informations sur les Sang-de-Lune. En espérant que le tome 6 nous donnera toutes les réponses aux questions ouvertes dans les tomes précédents.



Le tome 6 nous apporte des réponses mais pas celles que je souhaitais. L'univers créé est assez énigmatique mais pas assez exploité. Beaucoup d'éléments nous sont amenés sur un plateau mais trop peu nous sont expliqués en détail et c'est bien dommage pour ma part. J'aurais aimé en savoir plus sur les Sang-de-Lune : pourquoi sont-ils respectés ? Quelle malédiction pèse sur eux ? Pourquoi doivent-ils se marier avant 50 ans ? Pourquoi leur sang se glace-t-il ? De même, pour notre amie Clara, nous savons peu de choses sur elle, à part que son aïeule était folle à lier et qu'elle était également accompagnée d'un renard. Quelle est la particularité de sa famille ? Pourquoi cette haine des Sang-de-Lune ? Tant d'éléments importants, et intéressants à mes yeux, ont été laissés dans l'ombre dans cette série et c'est vraiment dommage car l'histoire est intrigante à souhait et donne envie de la lire jusqu'à la fin. J'ai donc le sentiment d'être restée sur ma faim et que la fin se termine en queue de poisson car J. Dufaux se trouvait à court d'idées...



Comme vous l'aurez compris, cette série a été intéressante à découvrir même si, pour moi, trop d'éléments sont restés dans l'ombre alors qu'ils auraient pu étoffer l'histoire ainsi que l'univers créé. Les graphismes sont agréables bien qu'un peu disgracieux suivant les personnages. Les paysages sont également bien réalisés. Je vous conseille néanmoins de découvrir cette série si vous êtes amateurs du style de J. Dufaux et de son imagination si particulière (Rapaces, Murena, Les Complaintes des Landes perdues, Beatifica Blues, …).



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)

Le cahier à fleurs, tome 1 : Mauvaise orchestration.

Effectivement, l'orchestration n'est pas fameuse...

Bon, le sujet est grave, tragique. L'exil, les violences, les viols, les meurtres, l'esclavagisme qu'ont subit le peuple arménien sont ici exposés dans un ouvrage qui n'est malheureusement pas à la hauteur de l'hommage qu'il veut rendre.

Le dessin est vraiment médiocre, inégal, mal proportionné. Les visages se ressemblent tous et les attitudes ne sont pas du tout naturelles.

Le propos de départ est terriblement classique.

La narration est inégale, les dialogues d'un lieu commun qui serait risible si le sujet n'était pas si grave.

Suite et fin, avec ce second tome, de l’épopée familiale débutée en 1915 et trouvant un point final en 1983 après bien des douleurs et péripéties .

Le narrateur continue d’égrèner ses souvenirs là où nous avions quitté Dikran et Mayranouche après le décès de leurs parents en fort mauvaise posture et nous les retrouvons, achetés par un villageois et dans une nouvelle situation toujours peu envieuse.

Les scènes de violence se succèdent tout au long du récit tant dans les dialogues que par les dessins mais un hasard fait de la fin une " happy end" mesurée.

Le cahier à fleur, un livre pour devoir de mémoire car il est très peu courant de lire ce pan de l'histoire arménienne et plus particulièrement le génocide dont ils furent les victimes.

L'auteur donne la parole à un vieil homme pour raconter les massacres et l'exode subis, un parti pris dans ce premier tome face à un jeune violoniste turc qui peine à entendre cette déclaration au regard de ce qui est écrit dans les livres d'histoire turcs.

Le Cahier à fleur traite du génocide arménien qui a été reconnu par la France. Ce n'est pas ma première lecture sur le sujet car il y a eu le fameux « Medz Yeghern : le grand mal » et encore plus récemment « Le fantôme arménien ». Je dois reconnaître que cette série se situe un peu en-dessous du niveau des 2 titres cités plus haut.



Le premier débat est de savoir si un génocide peut être le sujet d'une BD. Ma réponse personnelle sera positive. Viols, mâchoires arrachées, tueries atroces de femmes et d'enfants, abandon dans le désert, compromission au nom de la survie, rien ne sera épargné au lecteur ! Les dessins sont clairs et percutant même s'il manque une certaine force et expressivité. Il faut dire que cette BD se penche sur des événements d'une exceptionnelle violence.



L'autre débat agite toujours la société turque où des personnes de bonne foi ignorent tout de ce drame épouvantable puisque les manuels scolaires n'en font pas état. Ainsi, dans le récit, il s'agit d'un jeune violoniste turc virtuose qui ignore qu'un million de personnes ont été décimées par l'Empire Ottoman puisqu'il n'en n'a jamais entendu parler à l'école. Un vieil homme d'origine arménienne va lui raconter son histoire à travers le cahier à fleurs qui contenait des partitions de musique.



Encore une fois, on évite les pièges du manichéisme qui consiste à pousser un peuple contre un autre en forgeant un mensonge pour attiser la haine et justifier un complot. La démarche est de simplement raconter l'histoire sans fioriture. C'est écrit avec sobriété et une volonté de vérité. On ne peut qu'approuver la démarche de ces auteurs.



Il est dommage cependant que cela soit un peu scolaire dans l'horreur racontée. Il manque une réelle mise en scène que ne parvient pas à faire oublier la rencontre entre ce vieil homme qui a beaucoup souffert dans le passé et ce jeune violoniste virtuose plein d'avenir. En tout cas, il est toujours bon d'avoir des BD qui renouvellent le rapport à l'histoire.

Je crois que c'est la première fois que je lis quelque chose sur le Génocide Arménien.... est ce une impression, où la littérature "grand public" n'est pas très prolixe autour de ce sujet ?

Et donc, je commence avec une BD.

Autant le sujet de fond est intéressant, autant je n'aime pas spécialement les dessins, trop classiques à mon goût. Et surtout je trouve les personnages se ressemblent tous.

Je n'aime pas non plus ces récits sur plusieurs tomes,où l'histoire s'arrête un peu n'importe comment à la fin d'un tome. C'est ici, le cas, l'histoire ne peut être compris qu'en lisant les 2, alors pourquoi l'avoir édité en deux tomes ?

Et pour finir, je ne comprends pas le titre. Le cahier à fleur n’apparaît que dans les dernières pages de cette lecture, et le titre du tome m'échappe totalement.

J'espère y voir plus clair à la lecture de la suite.

Une bande dessinée qui a le mérite de parler d'un sujet rarement abordé : le génocide arménien.

L'histoire est très réaliste, les personnages très attachants mais qu'est-ce que c'est dur, triste, poignant, révoltant...

Certes le sujet est tout cela mais j'aurais pensé que les auteurs auraient été moins directs dans la démonstration de la barbarie... et bien non, et ils ont certainement raison mais je n'étais pas préparée à une telle violence... je l'ai prise en pleine face et j'ai dû retenir mes larmes face à certaines scènes.

Reste une histoire très bien trouvée, un avant-propos documentaire très utile et instructif.

Une belle réussite.



A partir de la 3ème.

Pendant le concert d'un violoniste Turc, Dikran, un vieil Arménien, est victime d'un malaise. Le musicien passe le voir le lendemain ; Dikran lui raconte alors l'histoire de la partition qui fut interprétée durant le concert. Une histoire qui prend ses racines en 1915...

Génocide, négationnisme, violence, secrets de famille mais aussi douceur, amour et musique sont les ingrédients de ce diptyque sur un sujet très peu abordé : le génocide des Arméniens par les autorités turques (ottomanes ?). Des personnages forts, une histoire absurde de violence : on y croit jusqu'au bout. Le traitement du dessin et des couleurs lors des scènes de massacre fait ressortir encore plus leur violence et leur absurdité.

Une BD qui prend des risques et qui, je l'espère, fera date.

Dans cette BD, nous sommes plongés au coeur de l'horreur du génocide arménien, et de sa non-reconnaissance par la Turquie.

Un musicien turc donne un concert dans les années 1980, pendant lequel un homme s'effondre, victime d'une attaque, en parlant d'un "cahier à fleurs". Le grand violoniste, intrigué par ces mots, se rend au chevet du vieil homme qui lui raconte son histoire. Et qu'elle est dure, cette histoire. Dure à entendre aussi pour le Turc négationniste, qui a peine à reconnaître la responsabilité de son peuple dans cette exaction.



Cette BD a le mérite de parler d'un pan de l'histoire que nous connaissons finalement assez peu, et de manière vraiment crue et réaliste. Un choc. Parce que même si l'Histoire nous enseigne qu'il est nécessaire de tourner la page pour pouvoir réapprendre le vivre-ensemble, il ne faut pas oublier, pour ne pas rendre cela à nouveau possible...

A travers la rencontre entre un jeune musicien turc et un vieil homme qui a fait un malaise pendant son concert, l'histoire du génocide arménien raconté par ce dernier qui n'était alors qu'un enfant.

Fin de l'histoire de Dirkan et Maraynouche.

Cette BD a le mérite de mettre en avant le génocide arménien...

Pour le reste, c'est très moyen tant au niveau de la narration que du dessin. L'histoire en elle même présente de belles idées mais qui sont malheureusement très mal exploitées et desservies par un dessin hésitant, inégal, d'une simplicité qui frise l'amateurisme.

Très belle BD qui nous entraîne au coeur du génocide arménien

Cela reste d'actualité

Les vies de Dikran et de Maman ouche nous touchent au plus haut point et la musique du Cahier à fleurs reste longtemps dans l'air.

N'oublions pas.

Sang de Lune est une série qui ne m'aura point marqué. Il est vrai que Jean Dufaux a fait beaucoup mieux depuis certainement parce qu'il était un peu plus inspiré.



Nous avons droit ici à un graphisme moyen aux traits hésitants presque figés. Néanmoins, le véritable défaut de cette série provient d'un scénario qui ne révèle aucune surprise dans la lutte qu'une jeune femme entreprend contre la famille des Sang de Lune. Bref, encore une ressuscitée de l'ange exterminateur contre les vilains démons.



C'est vrai qu'il y aura des changements de décors à chaque tome : le petit village reculé, le pensionnat de jeunes gens, l'univers des courses de chevaux, l'asile de fous... Tout y passe. Cependant malgré tout ces artifices, les aventures restent similaires à chaque fois. Cela ne trompera pas un lecteur averti.

Je lis ce second tome immédiatement après le premier.

J'espérais qu'il me laisserait une meilleure impression avec la suite et la fin de l'histoire : que la vision d'ensemble me permettrait d'apprécier ce diptyque.

Mais ce n'est pas le cas, je trouve l'intrigue beaucoup trop simpliste, je ne vois pas bien ce que ce principe du récit du souvenir apporte à un récit chronologique.

Et surtout il me semble qu'il y aurait tellement d'autres choses à raconter sur cette période si sombre de l'histoire.



Cette BD est moi, se résume à un Un rendez vous raté.

Je m'attendais au pire mais je suis plutôt agréablement surpris. C'est vrai que le scénario ne brille pas par son originalité. Il n'en demeure pas moins très efficace. Le lecteur est vite scotché à sa lecture d'autant que les scènes sont parfaitement fluides avec une trame bien amenée.



Quelquefois un scénario trop original peut se perdre dans l'incrédibilité ce qui peut nuire à une série.



J'aime les States et les roads-movies ; voilà que je suis bien servi ! Machination au programme dans le contexte très bien retranscrit des années 60.



Au niveau du dessin, j'apprécie cette ligne claire semi-réaliste avec une colorisation qui contribue à insuffler une certaine atmosphère à ce thriller.



Bref, un traitement classique qui n'en demeure pas moins réussi. On passera un bon moment de lecture.

Une belle découverte !



J'ai choisis cette BD parce que le résumé entrait pile dans la catégorie des livres auxquels je ne peux pas résister : religion et mystères ! Et oui que voulez-vous je suis irrécupérable !



J'ai découvert une intrigue à la Dan Brown mêlant religion, superstition, mystère et magie. L'enquête conduis le lecteur aux révélations de ce tome qui sont aussi glaçantes qu'excitante et donnent envie de se jeter sur le tome 2 !



Quant aux personnages, entre une enfant intelligente et une tata au passé mystérieux autant dire que le pouvoir est aux femmes dans cette saga, ce qui n'est pas pour me déplaire !



En bref, une bonne BD, qui joue son rôle de premier tome en étant addictive et mystérieuse.



Bonne lecture à tous.

Entre passé et présent on apprend le destin de Dikran et Mayranouche qui est étroitement lié au jeune musicien qui donne un concert à Paris 70 ans après le génocide.

Dans ces deux volumes la petite histoire a rejoint la grande et il y a certainement des destins qui ont dû ressembler à ceux des familles présentes dans cette histoire.

Le destin d'un frère et d'une sœur lors du génocide arménien. Assez jeunes pour être exploités par une famille turque et traités comme des esclaves, ils ne vont jamais perdre espoir de pouvoir reprendre une vie normale. Comment peut-on s'acharner à détruire un peuple parce qu'il ne croit pas au même Dieu ? Le génocide n'est toujours pas reconnu par la Turquie et le peuple arménien se bat toujours pour que la communauté internationale ne nie pas ce qui s'est réellement passé.

Un thriller de plus sans véritable saveur. Cela avait pourtant bien commencé avec une intrigue pourtant banale mais le second tome tombe réellement très bas. Il y a également des situations pas très crédibles tout au long de ce récit. Je prends juste un exemple pour illustrer mon propos : on invite souvent en Grande-Bretagne les cambrioleurs qu'on surprend à une tasse de thé : c'est so british !



L'héroïne n'a pas de personnalité intéressante qui pourrait attirer notre attention. C'est de la bd roman de gare sans être trop péjoratif. Cela se laisse lire mais bof sans plus.