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Citation de Erveine


La faune de ces steppes marécageuses se compose principalement d’animaux à plumes. Qui ne s’est jamais trouvé sur le cours inférieur du Liefou en période de migration ne peut imaginer ce qu’on y voit. Des milliers et des milliers d’oiseaux s’étiraient vers le sud, par volées grandes ou petites. Certains allaient dans le sens contraire, d’autres filaient transversalement. Les colonnes tantôt s’élevaient en l’air, tantôt se laissaient descendre, toutes striant le ciel, qu’elles fussent proches ou lointaines, surtout en bas, à l’horizon qui paraissait tendu d’une toile d’araignée. Cela me subjuguait. C’étaient les aigles qui volaient le plus haut. Les ailes déployées, puissantes, ils planaient en décrivant de larges cercles. Les distances leur importaient peu ! Certains tournoyaient à une altitude telle qu’on les distinguait à peine. Plus bas volaient les oies, à une hauteur néanmoins respectable. Prudents par nature, ces oiseaux fendaient l’air en ordre rectiligne, battant des ailes à contre-mesure et remplissant le ciel de leurs cris perçants. Bernaches et cygnes les côtoyaient. Plus près de la terre étaient les canards, bruyants et pressés. Il y avait là des volées de pesants colverts, facilement reconnaissables au sifflement de leurs ailes, et, à ras de terre, des sarcelles et autres espèces de petite taille. Parfois se montraient buses et crécerelles. Ces falconidés dessinaient de jolis ronds dans l’air et faisaient de longs surplaces à l’affût de leurs proies à terre, l’œil acéré, l’aile trépidante. De temps à autre, ils s’écartaient, reprenaient leurs rondes et, pliant soudain les ailes, piquaient vers le sol puis, ayant frôlé l’herbe, remontaient prestement dans les airs. Blanches comme neige, des mouettes agiles, gracieuses, et des sternes élégantes, véloces, pailletaient l’azur du ciel. Les courlis volaient avec légèreté en exécutant des virevoltes d’une étonnante beauté. Des hardes au long bec, en plein vol, jetaient des regards de-ci de-là, comme en quête d’un endroit où se poser. Des pluviers marins préféraient ne pas quitter les dépressions marécageuses : sans doute se laissaient-t-ils guider par des nappes d’eau stagnante. Et cette masse immense filait vers le sud. Un tableau majestueux ! (P.74-75)
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