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Citation de joellebooks


Incipit :
Gamin, j’avais côtoyé Ali pendant ces quelques étés algériens. Loin de ma cité des peupliers. Loin des Stains.
1991, le dernier été avant la décennie noire. J’avais sept ans, lui quinze.
Dans mon souvenir, on aurait dit un adulte avec une espièglerie d’enfant. Là-bas, l’adolescence n’existait pas vraiment. Il y avait une route qui séparait la vie en deux. Devant la maison, un terrain de jeu, le chahut et les fous rires ravageurs. En face, un minuscule café devant lequel se tenaient des hommes. Du jour au lendemain, on basculait de l’autre côté comme si, pendant la nuit, quelqu’un était venu vous souffler à l’oreille le rôle que vous deviez désormais tenir. Très vite, au bout des doigts, s’imprimaient les mêmes taches jaunes des clopes trop goudronnées. Sur les tables bancales mordant sur la route s’éternisaient les mêmes kawas serrés. A chaque nouvelle gorgée, les yeux se plissaient davantage, les pupilles devenaient mornes comme abreuvées d’un élixir de lucidité.
Mais Ali était différent. Il avait traversé la route, tiré sur ses premières cigarettes, trempé ses lèvres dans le liquide noir mais, dans ses yeux à lui, subsistait quelque chose de brillant.
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